La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

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TRANSPORTS

Polémique en famille

Tarif Diabolo : la menace est un pétard mouillé Dans une lettre confidentielle que s’est procurée La Presse Bisontine, le président du Conseil général menace Jean-Louis Fousseret de ne plus verser les 3 millions d’euros de subventions suite à l’augmentation tarifaire des bus. Une bombe. Problème : la loi le lui interdit.

D es paroles aux actes. En poli- tique comme ailleurs, pas simple d’allier ces deux prin- cipes. Claude Jeannerot pour- rait le confirmer. Le président du Conseil général et sénateur envisa- geait de supprimer la subvention de 3 000 436 euros versée à l’agglomération de Besançon suite à la décision de celle-ci d’augmenter les tarifs de bus pour les scolaires de 60 %. “Cette soudaine augmentation, sans aucune forme de concertation entre nos collectivités, ni même au niveau de nos services, vient télescoper le mes- sage de gratuité du Conseil général, écrit-il. C’est pourquoi la contribution versée ne peut continuer à l’être sans une recherche de cohérence.” Réelle, la menace ne peut être mise à exécution car la loi le lui interdit. La C.A.G.B. peut donc poursuivre sa poli-

tique en mode “circulez, y’a rien à voir”. Interrogé sur le sujet, Jean-Claude Roy (chargé des transports à la C.A.G.B.) prend toutes les précautions pour apporter son explication tout en évitant une polémique entre les deux collectivités, qui, selon lui, travaillent

compensation des charges transférées” dit l’élu communautaire. En clair, les 3 millions d’euros ne sont pas une sub- vention mais une compensation de transfert de charges. Ils représentent 20 % des coûts d’exploitation pour l’agglo alors que les recettes des abon- nements versés par les parents d’élèves représentent 7 %. Le reste de Diabo- lo est payé par l’impôt. Du côté du Grand Besançon, la route semble donc rectiligne. Pas d’accidents de parcours et encore moins de liens rompus avec le Conseil général assu- re Jean-Claude Roy. “Nous préparons d’ailleurs une rencontre avec le C.G. pour créer une intermodalité de tarifs entre les lignes Mobidoubs (Pontar- lier-Quingey) et le réseau Ginko. Des meilleurs tarifs seront proposés aux usagers.” Rassurant. E.Ch.

en étroite collaboration. En gens de même famil- le (Parti socialiste), on se comprend. “Quand la C.A.G.B. a été créée en 2001, elle s’est mise en conformité avec la L.O.T.I. de 1982 (loi d’orientation des trans- ports intérieurs). Le Conseil général nous a donc transférés les com- pétences et nous sommes liés. Il ne peut donc s’y soustraire. C’est une

“Le Conseil général ne peut s’y soustraire.”

La lettre adressée par Claude Jeannerot à Jean-Louis Fousseret sur le sujet des tarifs du bus pour les élèves du Grand Besançon.

SOCIÉTÉ L’Église s’empare du débat Monseigneur Lacrampe défavorable au mariage pour tous L’archevêque de Besançon est dans la droite ligne des positions officielles de l’Église. Pour lui, cette autorisation “brouillerait” la légitimité du mariage.

SANTÉ

Du retard pour l’Institut régional fédératif du cancer L’Institut fédératif du cancer planté

La construction du bâtiment de 6 000 m 2 dédié à la lutte contre le cancer est arrêtée suite à la découverte d’un incident géologique. Le C.H.R.U. consulte de nouvelles entreprises.

ment courant 2015 en s’appuyant sur les travaux déjà réalisés. Le C.H.R.U. rappelle que ce projet, autorisé par le ministère de la Santé, “est financé dans le cadre du plan Hôpital 2012.” Il est évalué à 39 millions d’euros pour la partie réalisation et 60 millions pour sa totalité. Il doit regrouper, sur le site unique des Hauts-du-Chazal, l’ensemble des laboratoires et offrir au pôle de can- cérologie régional des conditions opti- males de fonctionnement. Il permet- tra à chaque Franc-Comtois de bénéficier d’une égalité d’accès à des soins de qua- lité, quel que soit son lieu de résiden- ce. À sa livraison, prévue non plus fin 2014 mais courant 2015, il compren- dra (outre un plateau de laboratoires du C.H.U.) une unité d’hospitalisation complète de 30 lits, une autre de chi- miothérapie de jour de 45 places, 4 bun- kers de radiothérapie, un plateau de consultations mutualisé, des espaces réservés à la recherche et au réseau régional… L’institut deviendra le cin- quième équipement de ce type en Fran- ce. Dommage qu’il faille attendre un an de plus.

U n chantier prend du retard pen- dant que le cancer, lui, progresse toujours. Triste sort. Le Centre hospitalier régional universi- taire va tenter de le conjurer en enga- geant une nouvelle entreprise pour remplacer la société “Demathieu Bard”. Cette dernière qui avait répondu - et obtenu - la construction du bâtiment de 6 000 m 2 jouxtant le centre hospi- talier Minjoz a plié bagage suite à un différend avec l’hôpital, maître d’ouvrage. Malgré une étude de sol préalable, la société de construction est tombée sur un accident géologique qu’elle juge “exceptionnel” au niveau du sous-sol : “Il s’agit d’une cuvette où le bon sol se trouve en profondeur. Nous avons proposé à l’hôpital une solution technique dès avril mais cela nous a été a refusé” témoigne le responsable de la société Demathieu Bard. Les deux

entités ont divorcé sachant que ni l’un ni l’autre ne souhaitait prendre le sur- coût à sa charge. Le C.H.R.U. dit éga- lement avoir proposé une solution en soumettant un expert mais aucun ter- rain d’entente n’a pu être trouvé. “Nous avons donc lancé cet été un nouvel appel

L e numéro 1 de l’Église catholique dans la région a pris position sur le pro- jet de loi qui viendrait en débat au parlement et qui institue- rait le mariage entre deux per- sonnes du même sexe et leur donnerait la possibilité d’adopter des enfants. Certes il se dit “conscient des difficultés que peuvent rencontrer les personnes homosexuelles et du rejet dont elles peuvent souffrir. Il n’est pas question de leur dénier la capacité d’aimer et de se réali- ser dans un projet de vie” pré- vient-il. Cependant, le père

de décider d’une telle loi sus- ceptible de bouleverser les repères fondateurs de la société, il conviendrait d’instaurer un véri- table débat, comme pour les lois de bioéthique, afin d’en mesu- rer toutes les conséquences. Ce débat est à la fois éthique, phi- losophique, religieux. Certains préconisent même de mettre en place des états généraux sur cet- te question. Pourquoi pas ? Ce serait le signe donné d’une vraie démocratie participative des citoyens” ajoute l’archevêque de Besançon. Au niveau légal, lemariage pour tous représenterait pour Mon- seigneur Lacrampe “un boule- versement dans la filiation.Tout enfant est issu d’un père et d’une mère. La suppression de la men- tion “père” et “mère” sur l’état civil, ferait perdre à l’enfant ses repères naturels et contribue- rait ainsi à le fragiliser. Au niveau social, il faut rappeler que ce n’est pas la sexualité qui fonde le mariage mais la diffé- rence des sexes” dit-il. Pour lui, si la loi prévue était votée, “le sens du mot “mariage” serait totalement dilué.”

d’offres après le départ de l’entreprise. Cinq candi- dats ont été retenus” explique Guy Lang, direc- teur des infrastructures, de la sécurité et de la maintenance à l’hôpital. L’hôpital perd toutefois le bénéfice d’un an de tra- vaux mais assure “qu’il ne perdra pas d’argent.” La nouvelle entreprise sera désignée début 2013 après ouverture des plis. Sa mission : livrer le bâti-

Un différend sur l’étude de sol.

E.Ch.

André Lacrampe enchaîne : “Com- ment ne pas s’inquiéter d’une loi qui brouillerait complètement la lisibilité dumaria- ge, institution fon- datrice de l’édifice social ?” se deman- de-t-il, semblant ensuite rejoindre la position défen- due par Christine Boutin sur le plan national : “Avant

“Tout enfant est issu d’un père et d’une mère.”

Le futur institut fédératif du cancer prend du retard suite à la découverte d’un problème géologique. Cinq entreprises se sont positionnées pour reprendre le chantier en cours.

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