La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

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MUNICIPALES Le premier à se déclarer Pascal Bonnet dégaine, mais a-t-il les armes ? Le conseiller municipal a fait acte de candidature sur les réseaux sociaux en coupant l’herbe sous le pied à l’U.M.P. Il dit vouloir “combler un vide à droite.”

L e reproche fait à Pascal Bon- net : être trop consensuel lors- qu’il faut combattre Jean-Louis Fousseret de front. Une louan- ge : sa maîtrise des dossiers. Lorsque l’élu U.M.P. issu des jeunesses giscar- diennes a balancé sur twitter et face- book son désir de conquérir Besançon

en 2014, ses mots ont fait réagir. Sur son mur, Pascal Bonnet a écrit dans la matinée du 9 septembre : “ #2014 : j’ai décidé d’être candidat à la Mairie de Besançon au service de ma famille politique et surtout pour maVille #UMP #reconquête” . Simple. Efficace ? L’avenir le dira. Pour l’heure, les commentaires

sant l’opposition.” Bonnet maîtrise sa ville, c’est sûr. Élu conseiller munici- pal en 1995, réélu deux fois par la sui- te, le médecin veut croire que la capi- tale comtoise, jamais dirigée par un maire de droite depuis 1953 et la fin du mandat du gaulliste Henri Régnier, basculera en 2014. Et s’il venait à être élu, où installe- rait-il son bureau de maire ? “On par- le beaucoup des casernes Vauban. Plu-

sont mitigés mais Bonnet s’en moque : “J’avais l’intention de présenter ma candidature à la rentrée. Des militants m’ont encouragé à le faire face au vide à droite” argumente-t-il tout en préci- sant qu’il est “candidat à la candida- ture de l’U.M.P.” Ce Bisontin de 51 ans dit pouvoir le combler ce vide. Mais avec qui ? Son départ rapide ne semble pas drainer les foules au sein de l’opposition muni- cipale qui attend toujours la désigna- tion du chef de file pour 2014. Seule Martine Jeannin (Centre Droit) l’a féli- cité et salué son “courage” sur les réseaux sociaux. Sur son soi-disant manque de popu- larité et d’invective, Pascal Bonnet répond très franchement : “Oui, on me dit parfois que je ne critique pas assez. Mais vous savez, avec près de 35 années d’expérience en politique, je me rends compte que l’on peut être d’autant plus pertinent et performant lorsque l’on reconnaît certains choix pour en justi- fier d’autres. On reprend un héritage. On ne va pas tout casser” justifie-t-il tout en assurant qu’il souhaite “ tra- vailler avec tout le monde en organi-

tôt que louer très cher la City, on pourrait se poser la question de la recon- version de la caserne ou du futur îlot Saint-Jacques qui pourrait accueillir de la culture…” affirme celui qui ne se détermine pas par rapport au choix de Jacques Grosperrin. Au sein de l’U.M.P., les lignes n’ont pas fini de bou- ger. Pascal Bonnet, que l’on croyait en retrait, se met sur le devant de la scène. À qui le tour pro- chain ? E.Ch.

“Casernes Vauban, City, Îlot Saint- Jacques.”

Pascal Bonnet en route pour les municipales de 2014.

POSITION Le leader de l’U.M.P. sort à moitié du bois J.R. réserve sa candidature ! “Désolé, Pascal, ce n’est ni le bon moment, ni le bon plan !” réagit Jean Rosselot, le chef de l’opposition municipale. Le vieux lion n’a pas dit son dernier mot même s’il peine à contenir ses troupes.

S on erreur, il l’admet, c’est d’avoir ouvert sa liste à des personnes d’horizons trop différents. Jean Rosselot, chef de l’opposition municipale, n’a pas tardé à réagir à l’annonce de la candidature de Pascal Bonnet, homme qu’il a “récupéré” sous son aile en 2008 alors que le président de l’U.M.P. du Doubs était contre sa venue. Agacé par les remarques du style “Tu te ne présentes plus ?” ou encore “ Te laisse pas marcher sur les pieds”, J.R. dégaine. Connu pour ses joutes verbales avec Jean-Louis Fousseret lors des conseils muni- cipaux, ce professeur de droit avale mal le fait qu’on l’ait court-circuité. “Si je plaisantais, je dirais : est-ce que Pascal Bonnet s’est inspiré d’Anne Hidalgo, qui a annoncé il y a quelques jours, à la surprise générale de son camp, sa can- didature (à la mairie de Paris) et dont ses détrac- teurs disent malicieusement que… sa fébrilité vient compenser son manque de notoriété. Si je suis sérieux, je dirais : quoi de plus normal, puisque nous sommes au stade de la pré-pri- maire : n’est-ce pas le signe de la santé et de la vitalité de l’U.M.P. ?” dit-il. Rosselot qui tape sur la majorité concernant les gaspillages de la cuisine centrale, des 450 000 euros de loyers annuels versés par le contribuable bisontin aux banques, à la City, ne veut pas que quelqu’un s’accapare le fruit de son travail mené depuis de longues années. Selon

lui, “la hardiesse de Pascal Bonnet a une expli- cation claire : en France, aux élections locales, les gens votent contre le gouvernement en place, et il est vrai que, en 2008, nous étions en plein bling-bling. Qu’est-ce que j’ai pris ! Mais, juste- ment, et pour conclure, la bonne intelligence élec- torale, n’exige-t-elle pas qu’on combine cet atout national avec la personnalité qui paraît être la plus charismatique, à savoir celle de Jacques Grosperrin, ancien député, et dont Pascal Bon- net a peut-être fait l’erreur de ne pas attendre la décision judiciaire le concernant, qui, peut-être

invalidera l’élection d’Éric Alau- zet ? En cas de nouvelle élec- tion, Jacques Grosperrin aurait toutes ses chances de retourner au Palais Bourbon et sa can- didature pour la mairie ne souf- frirait d’aucune rivalité. Mais s’il renonçait, alors, je dis que je réserve ma position. C’est pour toutes ces raisons que je dis à Pascal Bonnet, élu depuis plus de dix ans à mes côtés : homme et ami intelligent, cul- tivé, assidu : “Désolé, Pascal, ce n’est ni le bon moment, ni le bon plan !” J.R. n’a pas dit son dernier mot ! E.Ch.

“Grosperrin plus charismatique.”

Jean Rosselot : “Pascal Bonnet a peut-être fait l’erreur de ne pas attendre la décision judiciaire concernant Jacques Grosperrin.

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