La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

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MUNICIPALES À BESANÇON JACQUES GROSPERRIN, PEUT-IL SAUVER LA DROITE ? Après la présidentielle et les législatives, place aux élections municipales de 2014 ! À droite, à gauche et au centre, les formations politiques commencent à s’organiser pour préparer cette échéance électorale. À Besançon, l’U.M.P. a ouvert les hostilités, caressant déjà l’espoir de faire tomber ce bastion de gauche. Mais ils sont nombreux à penser que pour y parvenir il faut commencer par faire un grand ménage dans la maison bleue afin d’éviter de construire une liste qui soit à l’image de l’opposition municipale actuelle : dissonante et maladroite. La conquête passe aussi par le choix du leader. L’ancien parlementaire U.M.P. Jacques Grosperrin, qui s’est mis pour l’instant en retrait de la vie publique, est peut-être le mieux placé pour donner à la droite ses chances de victoire.

POLITIQUE

Municipales 2014 La droite doit se mettre au boulot Jacques Grosperrin ne dit pas non pour conduire la liste de droite aux prochaines municipales à Besançon. Certains le voient déjà comme l’homme providentiel.

chains mois en laissant planer le sus- pense autour d’une future tête de lis- te, eh bien c’est raté. Bref, ce qu’il manque aujourd’hui à la droite de Besançon c’est un patron. Un leader qui aura suffisamment de cha- risme pour amener dans son sillon une liste forte, homogène et qui ressemble à une équipe. L’ancien parlementaire Jacques Grosperrin pourrait être l’homme providentiel. D’ailleurs, il n’a jamais caché ses intentions de briguer un jour un mandat municipal à Besan- çon. “ J’ai cru comprendre que beau- coup de personnes sollicitaient ma can- didature. Je trouve qu’il est prématuré de se déclarer aujourd’hui. Pour l’instant, je suis dans mon recours qui fait sui- te aux élections législatives. Les choses se décanteront début 2013” annonce Jacques Grosperrin qui ne dit pas non aux municipales de 2014. La commis- sion d’investiture tranchera au prin- temps prochain. En tout cas, Jean Rosselot a annoncé que si Jacques Grosperrin se présen- te, il se rangera derrière lui. “ Je ne sais pas s’il est l’homme providentiel. Ce qui est sûr, c’est que nous allons nous atteler dès maintenant aux muni- cipales. Il nous faudra un leader pour porter notre projet” estime Michel Vie- net. De son côté, Michel Omouri recon- naît à Jacques Grosperrin un tempé- rament de battant. Mais selon lui, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.“ Nous devons d’abord mettre en place une stratégie de reconquête. Ensuite, il faudra travailler sur le pro- fil du leader . Nous aurons face à nous Jean-Louis Fousseret qui est une machi- ne de guerre. Cette élection ne sera pas pour nous un parcours de santé. Si Jacques Grosperrin décide de s’engager, il devra travailler tous les dossiers municipaux. Or, ce qui manque à la droite locale aujourd’hui, c’est sa capa- cité à se préoccuper des problèmes quo- tidiens des Bisontins. La bataille se jouera sur les classes moyennes et les classes populaires. Si nous envoyons un baron au combat, nous sommes cuits” prévient-il. Les jeux sont ouverts à droite. On attend de voir par quel biais elle empoi- gnera ces prochaines élections. Mais un long chemin la sépare encore de la victoire. T.C.

chaines élections n’a fait qu’ajouter à la confusion. De l’extérieur, tout cela ressemblait fort à une initiative individuelle, sans concertation, qui tombait comme un che- veu sur la soupe. “ Il a respecté la procédure interne” tempère Michel Vienet. Mais à l’U.M.P., certains se seraient bien passés de ce genre de coup d’éclat. “ J’avais dit à Pascal Bonnet que c’était prématuré de le faire. Il devait attendre

L’ U.M.P. pense avoir une chan- ce historique de ravir à la gauche la ville de Besançon lors des prochaines élections municipales. “ Nous serons dans le même contexte qu’en 1983 lorsque Fran- çois Mitterrand était au pouvoir. À l’époque, la victoire nous a échappé de 400 voix” analyse Michel Vienet, secré- taire départemental de l’U.M.P. La droite espère profiter de l’affaiblissement de François Hollan- de et de la lassitude des Bisontins avec le chantier du tram pour marquer des points. Mais pour passer du rêve à la réalité, il y a encore un monde. Si elle veut

de tendances politiques. Rien d’étonnant à ce qu’elle attire les ricaneries de la majorité qui ne lui accorde pas un sou de crédibilité. Dans cette joyeuse caco- phonie, la solitude du chef de l’opposition Jean Rosselot est désarmante. “La question du candidat de droite est une question qui ne regarde la droite. Peu importe qui j’aurai en face de moi, je ne me détermine pas en fonction de cela. Il faut déjà qu’ils mettent de l’ordre entre eux” ironise Jean-Louis Fousse- ret, le maire de Besançon. Le 9 septembre, l’annonce via Twitter, du conseiller municipal U.M.P. Pascal Bonnet d’être candidat à la candida- ture pour emmener la liste aux pro-

gagner, la droite locale doit commen- cer par s’organiser et travailler sur un projet sur mesure pour la capitale régio- nale. C’est sans doute le plus gros chan- tier qu’elle aura à mener les prochains mois. Michel Vienet est en conscient. “ Nous sommes responsables de notre défaite en 2001 et 2008. Les élections ont été préparées huit jours avant, exa- gère-t-il. Nous avons empilé des noms sur une liste et c’est tout. Mais nous ne reproduirons pas cette erreur.” Voilà pourquoi l’oppositionmunicipale actuel- le ressemble à une curieuse bande de bras cassés aux voix dissonantes qui la rendent inaudible. Il y a dans ce petit groupe presque autant d’élus que

“Jean-Louis Fousseret est une machine de guerre.”

au moins l’élection du président natio- nal de l’U.M.P. avant de se déclarer. C’est son droit d’être candidat, mais pour le coup, ça n’arrange pas la cré- dibilité de la droite” déplore le conseiller municipal d’opposition Michel Omou- ri. Si l’intention de l’U.M.P. était en effet de créer du buzz dans les pro-

L’opposition municipale a parfois l’allure d’une équi- pe de bras cassés. Ici, Pascal Bonnet en train de désapprou- ver Mireille Péquignot.

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