La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

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MONTFAUCON

Deuxième chantier de l’année

Henri Czajka, président de l’association a travaillé à la rédaction d’un ouvrage complet sur le château de Montfaucon dont un des spécialistes

Un château livre ses secrets Les bénévoles de l’association “Le château de Montfaucon” terminent leur deuxième semaine de chantier sur l’édifice. Ils ont entre autres dégagé des ruines un espace qui pouvait servir de greniers.

U ne équipe d’une vingtai- ne de bénévoles bâtisseurs s’affaire sous un ciel gris qui n’altère pas leur enthou- siasme. Ici on démonte un mur, là on en stabilise un autre, ailleurs on déblaie, bref les tra- vaux vont bon train au château de Montfaucon. Deux fois par an, en juin et septembre, pen- dant une semaine, des pas-

sionnés de vieilles pierres œuvrent pour valoriser l’édifice en ruine qui livre peu à peu ses secrets au fil des chantiers. Il en est ainsi depuis douze ans. Aujourd’hui, on sait par exemple quelle était son architecture. Les poutres noircies étayent la thè- se selon laquelle l’édifice aurait été détruit par les flammes et se serait effondré d’un seul coup.

“ Nous poursuivons trois objec- tifs rappelle Henri Czajka, pré- sident de

l’association “Le château de Mont- faucon”. Le premier est de reconstituer le mur d’enceinte qui servira de para- pet. Le second consiste à décaisser

L’accès est une énigme.

est René Locatelli.

l’édifice classé se déroulent sous la compétence de Jean- Jacques Schwien, archéologue médiéval et maître de confé- rences. Car ce château qui est la propriété de la commune de Montfaucon présente un inté- rêt scientifique certain. D’ailleurs le 12 septembre, un séminaire se déroulait sur le site qui avait pour thème “enceinte fortifiée et enjeux de pouvoir.” “ Nous sommes peut-être le seul château de tout l’Est de la France qui peut espérer des fouilles à l’endroit où se trouvait le jardin pour déterminer ce qui y était cul- tivé à l’époque” annonce Hen- ri Czajka. Il reste encore au moins une énigme à percer : celle de l’accès au château qui ne se faisait pas par un esca- lier comme celui qui existe aujourd’hui. T.C.

tous les gravats afin de retrou- ver la structure des pièces à l’intérieur du château. Petit à

petit nous parvenons à recons- tituer l’organisation fonction- nelle du bâtiment. On sait par exemple où étaient la cuisine et les pièces de logis. Nous sommes capables de visualiser les espaces. Actuellement, nous sommes en train de dégager ce qu’on sup- pose être des greniers.” Autant de vestiges qui avaient disparu sous la terre et la végétation. Chaque année, les bénévoles déblaient entre 40 et 50 mètres cubes de gravats. Le troisième objectif, ce sont les fouilles archéologiques. “ Il s’agit de retrouver des éléments demobi- lier qui sont rares car le château construit auXI ème siècle qui a subi plusieurs transformations entre le XIIIème et le XVI ème siècle, a été démantelé au XVII ème . Pendant 250 ans, il a été totalement pillé. Il nous arrive de trouver parfois des choses comme unmortier du XVII ème ” raconte Henri Czajka. Toutes les opérations sur

L’association compte une soixantaine de bénévoles qui se relaient sur le chan- tier. Le doyen a 84 ans.

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