La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

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ENVIRONNEMENT

Avec un pêcheur professionnel du Doubs

Pêche miraculeuse au filet dans le Doubs Nicolas Cudey est pêcheur professionnel de poissons sauvages dans le Doubs. Chaque matin, il relève ses filets en aval de Saint-Vit. Sandres, brochets, perches se retrouvent ensuite sur la table de restaurants bisontins.

O ui, on peut pêcher dans le Doubs équipé d’un filet…à condition d’avoir une autorisation. C’est légal mais certains pêcheurs à la ligne y voient une concurrence déloya- le en forme de pillage du chep- tel. Nicolas Cudey, seul pêcheur professionnel du Doubs, répond à ses détracteurs que les mailles de ses pièges (60 cm) laissent passer les petits poissons. Seuls ceux pesant plus de 2 kg sont pris au piège. “Je n’ai aucun intérêt à tout pêcher ! Au contrai- re, j’ai intérêt à préserver les espèces pour continuer à vivre de mon activité. J’ai un rôle de gestion car je prélève aussi des silures qui pullulent” coupe le pêcheur professionnel qui nous a conduit sur le Doubs à Ran- chot pour relever 18 filets. Un exercice physique. Posés le soir puis retirés à 6 heures le lendemainmatin (mardi 11 sep- tembre), ils ont permis de cap- turer deux grosses carpes

Nicolas Cudey, pêcheur professionnel au filet dans le Doubs.

d’environ 10 kg, un silure de 20 kg, une dizaine de sandres mais aucun brochet, soit un total d’environ 80 kg. “C’est une bon- ne pêche” se félicitait le jeune homme de 33 ans demeurant à Torpes après 1 h 30 de travail. Il a repris l’activité détenue par son père Rémy, parti à la retrai- te, l’a ensuite développée en construisant en 2006 un labo- ratoire de transformations de poissons. Au total, ils sont environ 600 en France à s’adonner à cette activité réglementée. La preu- ve, tous les poissons capturés ne sont pas vendables. C’est le cas des poissons de fond (carpes,

barbeaux, silures) interdits à la vente pour des raisons de pol- lution aux P.C.B. Pêchés, ils sont jetés à l’équarrissage. Brochets, sandres, ablettes ou perches sont, eux, vendus à des

dans le lit de la rivière, Nicolas loue 58 km de lots de pêche à Voies navigables de France pour un prix d’environ 70 centimes du mètre linéaire. Les baux ont une validité de 5 ans. Le métier est-il rentable ? “On en vit mais on ne gagne pas 3 000 euros par mois, tempère le chef d’entreprise. J’ai procédé à des investissements coûteux, il faut les rentabiliser” nuance-t-il. Selon lui, l’état écologique du Doubs est bien meilleur qu’il y a 20 ans et le nombre de pois- sons plus important… Les pêcheurs à la ligne n’en sont pas convaincus. E.Ch.

restaurants bison- tins (les Bateliers, le Saint-Pierre, l’Affineur comtois, le Petit Polonais…) ou à des particuliers (sur commande). Les prix : environ 20 euros le kilo, sachant que le sandre est le mets le plus coûteux. Pour poser ses pièges

80 kg en une matinée.

Un silure de 20 kg dans les mailles.

Celui-ci est interdit à la vente.

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