La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

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AMÉNAGEMENT Mobilisation qui se poursuit… Les Vaîtes voient gris Les habitants des Vaîtes fondaient beaucoup d’espoir dans la décision du juge des expropriations. Finalement, ce dernier a décidé de donner raison aux collectivités en validant le prix de vente du mètre carré à 8,05 euros.

COMMERCE

Le projet de librairie au centre-ville

Camponovo se meurt mais le livre n’est pas mort Alors que les jours de

L e 31 août au soir, la librairie Camponovo a fermé ses portes. Pour combien de temps ? Jus- qu’au 11 octobre, date à laquel- le elle est censée rouvrir. En atten- dant, les 39 salariés sont en chômage partiel. Jean-Jacques Schaer, le P.D.G. en a décidé ainsi. Il semble persister dans une stratégie qui consisterait à couler le “bateau livre” de la Gran- la librairie Camponovo sont comptés, un projet de librairie est en prépa- ration dans la friche du Plazza rue des Granges.

L a municipalité de Besançon et l’Agglo ont pris l’avantage dans le bras de fer qui les oppose depuis plusieurs années maintenant à l’association Les Vaîtes. Le juge des expropriations n’a pas contesté la légitimité du prix de 8,05 euros le mètre carré proposé par les collecti- vités aux propriétaires de foncier concernés par deux projets : le tram et la construction du futur écoquar- tier des Vaîtes. Évidemment, ce prix vaut pour des terrains classés aujour- d’hui en zone non constructible mais qui le deviendra. L’argument de l’association qui consistait à dire que ces surfaces allaient être dédiées à de l’habitat, et qu’à ce tire le prix du mètre carré devait être revu à la hausse par la collectivité, “a été décla- ré irrecevable par le juge des expro- priations” regrette Éric Daclin, por- te-parole des Vaîtes. Cependant, l’association ne baisse pas la garde. Réunie en assemblée générale le 14 septembre, elle a déci- dé de soutenir l’action de trois pro- priétaires qui ont décidé de faire appel de la décision du juge, refusant ce prix de 8,05 euros. “Nous allons leur donner un coup de pouce finan- cier de 1 000 euros à chacun pour les aider en appel. Nous leur accordons ce soutien car nous fondons beaucoup

Libraire à Pontarlier, Michel Méchiet s’intéresse au Plazza.

la librairie de l’impasse économique dans laquelle elle se trouve est de la vendre. Le P.D.G. a longtemps décla- ré avoir des propositions d’achat. Pour autant, il n’est pas allé au bout de la transaction avec l’acquéreur le plus sérieux qui se présentait, Michel Méchiet associé-gérant de la librai- rie l’Intranquille à Pontarlier. “Nous nous sommes heurtés à unmur regret- te Michel Méchiet. Nous étions prêts au rachat. On s’était mis d’accord sur le prix. Il ne manquait que des élé- ments comptables et l’état actualisé des nantissements, qu’il ne nous a jamais transmis.” Fin août, le librai- re du Haut-Doubs a jeté l’éponge. C’est à se demander si Jean-Jacques Schaer a véritablement l’intention de vendre la librairie, ou d’attendre

qu’elle s’éteigne pour céder le fonds à un investisseur qui y installerait une autre activité. Quelle que soit sa volonté, il est le seul décisionnaire dans cette affaire privée. La disparition de Camponovo lais- serait un grand vide au centre-ville qui pourrait être comblé rapidement sous l’impulsion de Michel Méchiet. En effet, l’entrepreneur a engagé les négociations pour implanter une librairie dans la friche du Plazza. Le dossier devrait être finalisé dans les toutes prochaines semaines. Ce pro- jet est de nature à adoucir l’amertume des salariés de Camponovo. “ Le cas échéant, je reprendrais un maximum de libraires” annonce Michel Méchiet.

de rue, avec tout le personnel de bord, l’accusant d’avoir “ cassé son outil de tra- vail.” À la fin de l’histoire, seul le capi- taine réchapperait du naufrage. L’affaire Campono- vo qui dure depuis des mois a pris la forme d’un immense gâchis. On sait que les rela- tions entre Jean- Jacques Schaer et ses salariés sont irrémé- diablement altérées. On sait aussi que la solution pour sortir

Un maximum de libraires repris.

Les Vaîtes ont encore l’espoir de voir ce tarif revalorisé en appel.

d’espoir sur la poursuite de l’action judiciaire car il y a encore une chan- ce de voir réévaluer ce prix” ajoute- t-il. L’association est consciente qu’à ce stade, la situation se complique. Le vent tourne. Si la décision en appel est défavorable aux propriétaires, sauf à aller en cassation avec des arguments solides, chacun devra se résigner à accepter ce tarif de 8,05 euros.

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