La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

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ADMINISTRATION Moins de fonctionnaires ou plus d’immigrés ? Pour des papiers, il faut se lever tôt ! Jusqu’à deux heures d’attente pour être reçu au service immigration et intégration de la préfecture de Besançon. Rencontre avec un Algérien venu étudier à Besançon. Il attend la prorogation de son titre de séjour pour s’inscrire en 3 ème année de faculté.

Vendredi matin ordinaire avec environ

2 heures d’attente pour un

rendez-vous au Service de l’immigration et Intégration à la préfecture de Besançon.

V endredi, 9 heures, à la préfecture de Besançon. Depuis plusieurs mois, les matinées se suivent et se ressemblent avec des files d’attente toujours plus longues. L’une d’elle serpente depuis le hall d’accueil pour s’étendre jus- qu’à l’extérieur du bâtiment. Par chance, cette matinée de fin d’été est ensoleillée. Du coup, environ soixante personnes pren- nent leur mal en patience. Par- mi elles, on compte de nombreux ressortissants étrangers venus chercher un titre de séjour ou une prorogation de leur droit de rester sur le sol français. Entre

le bureau des cartes grises et le service de l’immigration et de l’intégration (S.I.I.), des destins d’hommes et de femmes se croi- sent. Karim (1) fait partie de ces étran- gers. Algérien

il a besoin d’un titre de séjour valide. “Je suis venu (re)déposer mon dossier renouvelant mon titre de séjour d’un an. J’espère l’avoir rapidement pour m’inscrire à la faculté. La pré- fecture va me donner un récé- pissé avant que le titre me soit retourné depuis Paris. J’espère le recevoir dans deux mois mini- mum” dit-il. Le jeune homme prend avec phi- losophie les longues heures d’attente : “Si on arrive à 8 heures, l’attente est d’environ une heure. Mais si vous arrivez plus tard, vous pouvez rester jus- qu’à trois heures. Heureusement,

rationnel en septembre “permet par ailleurs un pré-accueil ren- forcé” dit la préfecture. Il assu- re la vérification de la complé- tude des dossiers de demandes de titres de séjour permettant d’éviter des attentes inutiles. Karim ne prétendra le contrai- re. Un papier oublié = une mati- née gâchée. L’homme reste enco- re optimiste : “On sent plus de facilité avec le gouvernement Hollande. Avec la circulaire Guéant, il y avait un flou.Aujour- d’hui, les agents qui nous reçoi- vent savent où ils vont.” Rassu- ré, cet Algérien-Bisontin a les cartes en main pour valider sa troisième année… L’avenir lui appartient. E.Ch.

la préfecture ne ferme pas les portes et vous reçoit. La derniè- re fois, je suis ressorti à 15 heures” dit le Maghrébin. Au sein de la file d’attente, une personne se mêle à la conversation pour fai- re part de sonmécontentement : “J’ai attendu trois heures la der- nière fois ! coupe un homme d’environ trente ans. À la pré- fecture de Lyon ou Strasbourg, c’est plus rapide” commente-t- il. Difficile à vérifier. Face à ce constat, une question : y a-t-il moins de fonctionnaires au service S.I.I. ou plus d’immigrés ? La préfecture ne répond pas mais précise “que durant les périodes d’ouverture, le délai moyen d’attente varie de 1 heure à 1 heure et demie.

Toutefois, il est à noter que toutes les personnes qui se présentent avant l’heure limite de fermetu- re sont reçues : dans la pratique, l’amplitude d’ouverture est donc supérieure à celle annoncée.” En dehors de ces créneaux horaires d’accueil (les lundis et mercredis de 8 h 30 à 11 h 30 et le vendredi de 8 h 30 à 14 h 30), le reste du temps est consacré à l’instruction des dos- siers déposés à la fois aux gui- chets et par correspondance. Une permanence téléphonique est assurée les lundis et mer- credis après-midi. Au total, ce service enregistre environ 25 000 visites de res- sortissants étrangers par an. La création du pôle accueil opé-

d’origine, le jeune homme étudie à Besançon depuis 2008 et s’inscrit en troisième année d’administration économique et sociale et études politiques. Pour que son entrée à la faculté soit validée,

25 000 étrangers reçus par an.

SPORT Du B.R.C. à l’O.L. Rosalie Vilaplana a fait ses valises pour l’Olympique Lyonnais La joueuse du B.R.C. vient d’être recrutée par l’O.L. où elle joue en division honneur. Autre décor, autre rythme.

Les phrases-cultes des élus bisontins Conseil de communauté du Grand Besançon du 13 septembre 2012 Les perles du conseil On connaissait la chanson de l’été. Voici la surprise de l’été, signée Martine Jeannin (Groupe centre Droit) : “Avec la Mission locale, tout allait bien… jusqu’à cette surprise de l’été où l’on apprend le déficit de la structure !” dit l’élue. Jean-Louis Fousseret, attaqué par la droite sur sa soi-disant faible mobilisation sur le dossier de la Mission locale, rétorque : “J’ai mouillé ma chemise pour Camponovo et aussi pour la Mission locale cet été. Mais contrairement à vous (il pointe du doigt Michel Omouri), je ne fais pas un communiqué de presse à chacune de mes interventions.” Jean Rosselot (U.M.P.) au sujet du parc scientifique et industriel de Besançon Témis : “J’aimerais Monsieur le Président moins d’autocongratulations de votre part et plus de recherches de partenaires. Toutes les grandes villes ont des parcs scientifiques !” Réponse de Jean-Louis Fousseret : “Je vous donne un exemple : l’Établissement français du sang qui s’y construit va devenir le pôle français des nouvelles biothérapies.” Michel Omouri (U.M.P.) relève un point technique quant à la création d’Aktya, société anonyme d’économie mixte qui remplace la S.A.I.E.M.B.-I.E. (location d’immobilier d’entreprises) : “La banque Dexia ne prête plus d’argent à Besançon mais elle reste actionnaire. Pourquoi est-elle toujours membre ?” Réponse (après réflexion) de Jean-Louis Fousseret : “De toute façon, elle ne touche pas de dividendes.” Quand le politique ne peut répondre à la question de Martine Jeannin sur la friche commerciale (magasin de bricolage) à Dannemarie-sur-Crète. “Que va-t-il devenir ?” : “C’est un projet privé auquel la mairie n’a aucune emprise” répond Gérard Galliot. Jean Rosselot, encore lui : “Monsieur le Président, vous travailliez avec des filets de sécurité mais maintenant que votre gouvernement est au pouvoir, ces filets ont disparu !” À la sortie de la salle du conseil municipal, les élus des 59 communes du Grand Besançon ont eu droit à un accueil inhabituel . La F.C.P.E. du Doubs avait mobilisé une vingtaine de parents d’élèves venus réaffirmer leur mécontentement suite à l’augmentation des tarifs Diabolo en agitant des pancartes. Des élus ont signé la pétition.

À 18 ans, son bac en poche, Rosalie Vila- plana a quitté Besançon pour Lyon. C’est le sport qui la conduit à changer de vil- le. La jeune fille joue au football, une dis- cipline qu’elle pratique depuis l’âge de six ans au B.R.C. (Besançon Racing Club). La saison dernière, à la fin du championnat de Division Honneur, elle a passé les tests pour rejoindre l’Olympique Lyonnais. Excusez du peu ! Les essais ont été concluants. “L’entraîneur m’a demandé si j’étais intéressée pour venir. Après avoir passé le bac, j’ai décidé de partir” explique Rosalie Vilaplana qui fait partie des quatre joueuses que l’O.L. a recrutées. Une telle oppor-

tunité ne se refuse pas. Changement de décor et de rythme, même si l’équipe avec laquelle elle évolue joue aussi en division honneur comme Besançon. Il s’agit tou- jours de sport amateur mais le prestige n’est pas le même. “L’O.L. est un club plus reconnu au niveau du foot féminin.” Son équipe fille de D1 a remporté le championnat de France, la cou- pe de France et la Ligue des Champions, un tri- plé historique. À raison de quatre entraînements par semaine et d’un match, la footballeuse est assurée de pro- gresser. “Je suis venue ici pour cela. Le B.R.C. a été un très bon club formateur pour moi. C’est grâce à lui que j’ai pu partir” reconnaît Rosa- lie Vilaplana qui prend petit à petit ses marques à Gerland. “C’est un peu stressant, mais j’ai été très bien accueillie par l’entraîneur Julien Legrand qui fait tout pour intégrer les nouvelles recrues.” La footballeuse est à l’O.L. pour deux voire trois ans. Pendant toute cette période, elle va ren- forcer son capital physique et technique sans jouer à un niveau supérieur à la D.H. “Ce n’est pas possible de monter car le club a déjà une équipe en nationale. Cependant, mon objectif est de jouer à terme à un plus haut niveau. Pour- quoi pas en D2 dans une autre ville peut-être. Mais c’est beaucoup de boulot.” L’agenda de Rosalie Vilaplana est chargé puisqu’elle mène de front ses études de droit et le foot. Et pour- quoi pas devenir pro ? “Les filles ne sont jamais vraiment professionnelles même lorsqu’elles jouent au plus haut niveau. Ce n’est pas com- me les garçons. C’est pour cela que les joueuses font des études et gardent leur métier pour pou- voir vivre une fois leur carrière sportive termi- née vers 33 ans.”

La Bisontine Rosalie Vilaplana a attrapé le virus du foot après la coupe du monde de 1998.

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