La Presse Bisontine 136 - Octobre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 136 - Octobre 2012

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PATRIMOINE Six ans de travaux Rendez-vous sur le toit de la préfecture Jamais depuis sa construction l’hôtel

préfectoral n’avait connu un tel chantier de rénovation. La charpente et la toiture sont intégralement reprises, ainsi que les façades du premier niveau et du rez-de-chaussée. Visite d’un chantier étonnant.

L’immense “parapluie” qui surmonte la charpente de la préfecture permet aux charpentiers et aux maçons de travailler à l’abri et en sécurité.

L’entreprise Pateu Robert de Besançon taille et remplace les pierres de la corniche qui le méritent.

L a préfecture de Franche- Comté a disparu sous une immense armature de fer. Une superstructure métallique qui court le long de chaque façade du bâtiment pour former plus haut une sorte de vaste chapiteau bâché qui sur- monte la toiture. Ce “parapluie” spectaculaire permet aux ouvriers qui restaurent l’édifice de travailler à l’abri des intem- péries et en toute sécurité. “ Il y a 100 tonnes d’échafaudages” précise Samuel Mesnier, res- ponsable de l’immobilier à la préfecture. Il monte l’escalier qui conduit dans les combles du bâtiment de la rue Charles Nodier, construit en 1771 à l’initiative de l’Intendant de Franche-Comté Charles-André de Lacoré. À l’arrivée, la porte s’ouvre non pas sur un grenier mais sur un vaste chantier où s’affairent charpentiers et maçons. Gare où vous mettez les pieds ! Car sous vos talons se trouvent les plafonds classés. La moitié de la toiture de la préfecture a déjà été démontée. Une grande par- tie des pièces de charpente fra- gilisées par les années et endom- magées par les insectes xylophages sont remplacées ou en passe de l’être. “ Certaines pièces de bois qui seront chan- gées mesurent 20mètres de long.” Comme à l’origine, la couver- ture sera faite en ardoise. “ La particularité de ce chantier est qu’il se déroule en site occupé c’est-à-dire que l’activité préfec- torale continue pendant les tra- vaux, d’où la nécessité de les

mener par tranches successives” indique Samuel Mesnier. Le bâtiment est classé. Toutes les opérations se déroulent sous la vigilance de Paul Barnoud, architecte en chef des monu- ments historiques. Outre la char- pente, d’importants travaux de maçonnerie ont débuté. Avec le temps, les pierres calcaires de Chailluz aux reflets bleus et jaunes, qui ont servi à la construction de l’hôtel de pré- fecture, s’altèrent. Beaucoup s’effritent. Elles ont été sondées une par une et répertoriées en fonction de leur degré d’usure afin de déterminer celles qui devaient être changées. Elles seront remplacées par des pierres tirées d’une carrière en Bourgogne qui ont pratique- ment les mêmes caractéristiques que celles de Chailluz. Enfin, les menuiseries extérieures seront également changées. Jamais depuis sa construction ce bâtiment n’avait fait l’objet d’un tel programme de rénova- tion. Démarré en 2011, il s’achèvera en 2016. Les lots ont été attribués à neuf entreprises dont six franc-comtoises. L’État engage près de 8millions d’euros dans l’entretien de ce patrimoine avec l’objectif de lui redonner son allure d’origine. C’est pour- quoi un élément d’architecture qui avait disparu sera réinté- gré. Il s’agit des balustres de pierre qui vont couronner le bâti- ment. D’ailleurs, leur mise en œuvre côté jardin nécessite de modifier légèrement la forme du dôme de la préfecture. T.C.

Ici, le gabarit en bois des futurs balustres qui couronneront la préfecture.

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