La Presse Bisontine 135 - Septembre 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 135 - Septembre 2012

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CYCLISME

La France se découvre un nouveau champion

Thibaut Pinot, un coureur que les Français ont appris à connaître grâce à sa victoire à Porrentruy. Il a été formé à l’Amicale cycliste de Besançon puis à Étupes.

Comment Thibaut Pinot a-t-il récupéré du Tour de France et comment digère-t-il son nouveau statut ? Le Haut-Saônois (22 ans) formé à l’Amicale cycliste bisontine veut aller plus loin, sans se griller. Le 2 septembre, il participe au Tour du Doubs. “Je reçois encore des lettres de félicitations”

L a Presse Bisontine : Après 3 000 km parcourus lors du Tour de France, comment se porte Thibaut Pinot, premier coureur du Tour de France à avoir ter- miné à la 10ème place au général à seulement 22 ans depuis Raymond Impanis en 1947 ? Thibaut Pinot (cycliste professionnel à la Française des Jeux) : Très bien. J’ai pris un peu de vacances et repars pour la dernière partie de la saison. J’arrive assez fati- gué… Il ne reste plus beaucoup

n’y a pas de raison que je change.

de jus dans le moteur (rires).

m’entraîner dans la Planche- des-Belles-Filles : de revoir toutes les inscriptions, ça fait quelque chose ! Je reçois encore beau- coup de lettres de félicitations et des demandes de dédicace. L.P.B. : Pas encore de demande en mariage… T.P. : Non. (N.D.L.R. : Thibaut Pinot a le cœur déjà pris avec Miss Franche-Comté 2011).

toire d’étape ou la 10ème place au général ? T.P. : Pour l’instant, c’est ma 10e place. J’ai pensé un temps au maillot blanc mais Van Garde- ren était fort. L.P.B. : À l’inverse, quel fut le moment le plus difficile ? T.P. : Sans aucun doute l’étape menant àAgde avec le vent fort. Je suis sorti fatigué nerveuse- ment de cette étape (le 14 juillet). L.P.B. : N’a-t-il pas été trop dur de se motiver le lendemain de votre victoi- re et le contre-la-montre de Besan- çon, ville que vous connaissez bien ? T.P. : J’étais dansma bulle, concen- tré. Le soir de ma victoire, j’ai été surpris du nombre de sup- porters venus à l’hôtel à Pugey. L.P.B. :Vous avez retrouvé d’anciennes connaissances avec lesquelles vous rouliez étant plus jeune. T.P. : Oui. j’ai revu beaucoup de monde de l’Amicale cycliste bison- tine et la famille. Que du plaisir. L.P.B. : Parlez-nous de votre relation avec votre grand frère Julien. T.P. : C’est mon entraîneur avec Jacques Decrion. Avec eux, je suis tranquille. L.P.B. :Avoir attaqué les “grands” dans lamontagne vous offre un nouveau sta- tut dans le peloton.Wiggins et les autres vous regardent-ils différemment ? T.P. : Les meilleurs me connais- sent… Je n’ai pas parlé avec Wiggins. C’était bonjour, au revoir. Lui aussi est dans sa bul- le. Disons que je ne pourrai plus faire de trucs. L.P.B. : Assumez-vous votre statut de futur vainqueur d’un Tour de France ? T.P. : Oui, je l’assume mais il y aune grosse différence entre gagner une étape et un Tour. Il faut déjà gagner des courses d’une semaine avant de pré- tendre à cela. L.P.B. :Et la grosse tête dans tout cela ? T.P.: J’essayederestermoi-même.Il

de la plus grande épreuve cycliste au monde à laquelle vous participiez pour la première fois, c’est laquelle ? T.P. : Mon arrivée à Porrentruy lorsque je lève les bras. L.P.B. :Avez-vous douté de votre capa- cité à résister à Cadel Evans, Bradley Wiggins qui tentaient de vous rejoindre, face au vent ? T.P. : J’ai douté jusqu’à deux kilo- mètres de l’arrivée…

L.P.B. : Hinault a tout de même dit que vous aviez été fabuleux… T.P. : Venant de lui, ça fait plai- sir. ça compte car il ne fait pas beaucoup de compliments. L.P.B. : Cette nouvelle gloire vous a-t- elle permis de réévaluer votre contrat avec la F.D.J. ? T.P. : Je n’en ai pas encore parlé. L.P.B. : Pourtant, de grandes équipes vous font un appel du pied… T.P. : Oui, j’ai bien eu quelques contactsmais j’ai un contrat avec mon équipe et je m’y sens bien. L.P.B. : Paraît-il que vous êtes le cham- breur de la bande. Est-ce vrai ? T.P. : Oui. (N.D.L.R. : Thibaut Pinot n’hésite pas à renverser le poivre dans le verre de ses compagnons). L.P.B. : Avez-vous été félicité par des politiques ? T.P. : J’ai reçu un appel de la ministre des Sports et François Hollande est venu nous voir lors de la 18e étape (étape des Pyré- nées). Ce n’est pas rien… L.P.B. : Peut-être la présidente de Région vous remerciera-t-elle après votre descente des Champs-Élysées avec le drapeau de la Franche-Com- té sur le dos ? T.P. : Arthur (Vichot) l’avait dans sa valise. On l’a sorti et fait quelques mètres avec. L.P.B. : Les Francs-Comtois pourront vous supporter lors du Tour du Doubs qui démarre de Morteau pour se termi- ner à Pontarlier dimanche 2 septembre. Cette course vous est promise… T.P. : Non car c’est une épreuve difficile. J’espère avoir de bonnes jambes sinon j’aiderais Arthur Vichot (vainqueur sortant). C’est une superbe épreuve et je regret- te qu’il n’y ait pas d’équipes étrangères. J’espère qu’il y aura beaucoup de monde.

L.P.B. : La folie du Tour de France, les demandes d’autographes,des médias, font aujourd’hui partie du passé. Com- ment digère-t-on cela ? Avec le recul, que vous a apporté ce premier Tour ? T.P. : Les gens me connaissent beaucoup plus ! Il y a surtout eu cette réception chez moi à Melisey où plus de 800 personnes sont venues me féliciter. Cette fête a eu un vrai impact sur moi. Dernièrement, je suis allé

L.P.B. : Le plus important est cette vic-

L.P.B. : S’il y avait une image à retenir

COMMERCE

Les conséquences du label “commune touristique”

Pour une ouverture des magasins le dimanche ? Besançon veut le label “commune touristique”. Avec ce titre, les commerçants pourraient demander une ouverture de leurs enseignes le dimanche. Encore faut-il un arrêté préfectoral. Beaucoup sont contre cette idée.

D ans la torpeur estivale, la ques- tion posée par Odile Faivre-Petit- jean (MoDem) lors du conseil municipal de juillet est passée quasi- ment inaperçue. L’élue d’opposition demandait à Jean-Louis Fousseret si le classement de Besançon en “com- mune touristique” (1) n’était pas une autorisation déguisée pour ouvrir les magasins le dimanche. Ni le maire, ni ses services, n’a pu répondre. La Presse Bisontine a mené l’enquête, du côté de la préfecture d’une part, des services de la ville d’autre part. Selon l’adjoint Jean-François Girard, la com- mune peut l’obtenir mais uniquement sur arrêté préfectoral. “Pour cela, il faudrait une véritable demande de la part des commerçants et une véritable pression. Il faut se poser la question du plus que cela pourrait rapporter, dit-il. Il ne semble pas que cela soit une prio- rité…” La Chambre de commerce et d’industrie rappelle que les commer- çants de détails sont autorisés deux

fois par le maire de Besançon à ouvrir leur magasin (contre 5 à Montbéliard). “Une telle classification pourrait effec- tivement permettre à ces derniers d’ouvrir le dimanche” ajoute Nathalie Bernard, de la C.C.I. La majorité municipale et son maire Jean-Louis Fousseret sont hostiles à une ouverture dominicale. Une partie de l’opposition l’est également : “Je suis contre une ouverture le dimanche qui pénaliserait encore davantage les caté- gories sociales les plus défavorisées. Je

sur ce sujet au motif “qu’il faut laisser le libre choix aux commerçants” dit-il. Et d’ajouter “qu’une telle ouverture aurait du sens si l’actuel gouvernement remettait l’école le samedi matin.” Les commerçants ont d’ailleurs la pos- sibilité d’ouvrir le dimanche plusieurs fois par an, surtout avant Noël, après autorisation préfectorale. Si une pos- sibilité administrative leur permet- trait de lever le rideau le jour du sei- gneur, très peu désirent franchir le pas. Pour un patron, travailler plus ne veut pas toujours dire gagner plus… E.Ch. (1) : Ce classement “commune touris- tique” vise à inciter les communes à maintenir dans le temps un niveau de l’excellence touristique. Plusieurs cri- tères sont établis : disposer d’un office de tourisme classé, organiser des ani- mations touristiques, disposer d’une capacité minimale et variée d’hébergement au bénéfice d’une popu- lation non-résidente.

pense par exemple aux femmes travaillant à temps partiel qui n’auraient pas lesmoyens de refuser à leur employeur. Et en plus, les budgets ne sont pas extensibles” lâche Odile Faivre-Petitjean. À l’inverse, l’U.M.P. par la voix de Michel Omouri semble moins réticente

“Il faut une demande des com- merçants.”

Propos recueillis par E.Ch.

EN BREF

Harmonie L’école de musique de l’harmonie des Chaprais reprend ses activités pour 2012-2013. Un atelier “découverte” est proposé le samedi 15 septembre de 14 h à 17 h 30 dans les locaux de l’harmonie (rue Weiss). Les jeunes pourront essayer les instruments de leur choix sous la conduite des professeurs. Les inscriptions pourront se faire ce jour-là ou le mardi 18 septembre à partir de 17 h 30 (rue Weiss). Renseignements : Christiane Delabre au 03 81 53 25 40. Danse L’association Art’monie fait sa rentrée avec la manifestation Trad’Floor, une soirée danses collectives sur des musiques du monde avec Dominique Petetin au F.J.T. les Oiseaux mardi 18 septembre à 20 heures. Gratuit. Puis la Veillée d’Art’monie, vendredi 21 septembre à 19 heures à l’Espace Danse au 14, avenue Fontaine-Argent. Soirée danses collectives, musique, conte, racontote et autre partage. Renseignements au 06 33 38 57 78.

Faire ses courses le dimanche à Besançon ? Ce n’est pas pour maintenant.

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