La Presse Bisontine 135 - Septembre 2012

SANTÉ

La Presse Bisontine n° 135 - Septembre 2012

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NAISSANCES

De 2007 à 2010 dans le Doubs Le nombre de grossesses chez les mineures progresse En 2007, la Protection Maternelle et Infantile enregistrait 30 grossesses chez

les mineures, et 46 en 2010. Explications sur cette évolution.

M algré l’abondance de l’information sur les moyens de contraception, le nombre de gros- sesses chez les jeunes filles mineures ne diminue pas. Il est même en légère augmentation selon le rapport de la P.M.I. du Doubs (Protection Maternelle et Infantile). En 2007, 30 gros- sesses ont été dénombrées dans le Département et 46 en 2010 (dernières données disponibles). Ces jeunes mamans, dans leur grande majorité, ont entre 16 et 17 ans. En 2007, elles étaient 19 à appartenir à cette tranche d’âge contre 36 en 2010.Ajoutons enco- re qu’en 2007 comme en 2010, six avaient moins de 16 ans. Cinq avaient entre 17 et 18 ans en 2007 et quatre en 2010. Selon le docteur Catherine Monnet, médecin départemental de P.M.I., chercher la cause de ces gros- sesses dans un éventuel déficit d’information auprès des jeunes sur les moyens de contraception est une analyse erronée. “La pré- vention existe dans les établis- sements scolaires. Elle est de

mieux en mieux faite” dit-elle. Si parfois la grossesse est la conséquence d’un “accident” (pilule oubliée, absence de pré- servatif), elle peut être aussi souhaitée par une jeune fille. “Elle peut désirer être enceinte. C’est une façon pour elle de se détacher de la cellule familiale par exemple. C’est unmoyen éga- lement de gagner un statut social. En tant que mère, elle va se sen- tir considérée. La prévention la meilleure ne pourra jamais empêcher cela. On ne peut pas aller contre la liberté humaine et ses méandres” poursuit le doc- teur Catherine Monnet. D’ailleurs, dans 15 à 20 % des

Des jeunes filles mineures sont ani- mées par l’envie de fonder une famille. C’est à Besançon que le nombre total de grossesses chez les mineurs est le plus important (21 en 2010).

cas, il ne s’agit pas de la première grossesse, “même si la grossesse pré- cédente n’a pas évo- lué” indique le rap- port de la Protection Mater- nelle et Infantile. “C’est la preuve qu’il y a bien chez certaines de ces jeunes filles un

“Un décalage culturel.”

De leur côté, beaucoup de papas semblent vouloir prendre leurs responsabilités. En 2010, plus de la moitié des pères ont recon- nu l’enfant, et 14 sont majeurs. Mais sur ce point, l’analyse a ses limites. Sur les 46 grossesses de 2010, la P.M.I. ne dispose d’aucun renseignement sur le papa pour 28 d’entre elles.

Tout le travail de la Protection Maternelle et Infantile est d’accompagner et d’orienter ces jeunes filles vers les structures adaptées en fonction de leur situation. “Nous essayons de voir si la famille de la future maman va la prendre en charge. Quand on sait qu’elle n’aura pas de sou- tien, on peut entrer dans le sys-

désir de maternité. Elles ont la volonté de fonder une famille.” La P.M.I. observe à ce titre que dans les secteurs urbains, des jeunes filles mineures origi- naires de pays d’autres cultures qui vivent dans la famille de leur compagnon sont enceintes à 15 ans. “Cela paraît normal. Il y a un décalage culturel.”

tème de protection de l’enfance pour la jeune maman et pour le bébé qui va naître.” C’est par exemple le rôle du Centre dépar- temental de l’enfance et de la famille de les accueillir. En Fran- ce, chaque année, plus de 4 000 mamans seraient mineures. T.C.

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