La Presse Bisontine 135 - Septembre 2012

La Presse Bisontine n° 135 - Septembre 2012 LE GRAND BESANÇON 28 LES BÂTISSEURS DU GRAND BESANÇON

Compenser le coût du foncier en prenant une part active dans la réalisation de son projet de vie séduit certains couples. Encore faut-il avoir les épaules solides pour supporter seul la créa- tion de sa maison et obtenir l’appui des banques devenues frileuses à l’idée de financer les projets menés par des autoconstructeurs. La démarche ne se réduit pas uniquement à l’approche économique. Elle intègre d’autres motivations : défi, goût du bricolage, du travail bien soigné. Deux couples, le premier de Saô- ne, l’autre à Geneuille, partagent leur expérien- ce. Le premier a créé une maison basse consommation du sol au plafond. Le second a rénové une ancienne bâtisse et préservé son authenticité. Heureusement pour les autocons- tructeurs, le C.A.U.E. vient en aide gratuitement en matière d’architecture. D’autres se sont lan- cés dans l’aide à la carte pour répondre rapide- ment à un problème technique.

GENEUILLE

Une ancienne maison bourgeoise réhabilitée Bâtisse historique mais moderne sur le plan énergétique À Geneuille, Stéphane et Fanny Cassani terminent

la restauration d’une maison forte. Aidés par l’architecte du C.A.U.E., ils ont utilisé des matériaux naturels et remettent dans le jus la bâtisse. Ils ont répondu au programme Effinergie.

D u haut de leur 8, 6 et 2 prin- temps, Tilio, Luna et Marin courent sur le plancher en bois du premier étage sans se soucier qu’il y a sept ans, celui-ci était recouvert d’un immense Des conseils gratuits en architecture En 2011, le C.A.U.E. (Conseil dʼarchitecture dʼurbanisme et dʼenvironnement) du Doubs a accueilli et aidé environ 400 particuliers qui ont construit, rénové ou agrandi leur habitation. Cet organisme qui fêtera en 2013 ses 30 ans met à disposi- tion gratuitement des architectes, qui, sur rendez-vous, aident à la réalisa- tion de votre projet. “Les conseils sont gratuits et ne sont pas limités. Il faut simplement prendre rendez-vous” précise la structure. C.A.U.E. du Doubs : 21, rue Louis-Pergaud 25000 Besançon

amas de paille séchée. Que de chemin parcouru par Stéphane et Fanny, les deux parents, qui depuis 2005 et l’achat de cette maison de type bourgeois dans le centre de Geneuille s’attellent à res- taurer cette immense bâtisse. “On cher- chait une maison dans son jus pour la remettre à notre goût…On l’a trouvée” se réjouit Stéphane qui ne compte plus les heures passées sur un chantier qui n’en finit plus. Restaurer n’est pas de tout repos. Surtout lorsque le volume habitable avoisine les 120 m 2 . Lorsqu’ils deviennent propriétaires, les époux arrachent tout du sol au pla- fond, gardent les murs en pierre et déblayent. Ils prennent contact avec

Pierre Guillaume, architecte au conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement du Doubs (C.A.U.E.), et décident de répondre au label Effinergie, appellation visant à identifier les bâti- ments dont les très faibles besoins en énergie contribuent à atteindre les objec- tifs de 2050 : rédui- re les gaz à effet de serre par quatre. Effi- nergie permet éga- lement d’obtenir des aides financières. Pour décrocher le label, Stéphane s’est retroussé les

Vieille maison mais basse consommation.

La famille Cassani pose devant la salle de bain qui était autrefois une grange.

manches : “Au niveau des murs, nous avons utilisé uniquement des maté- riaux naturels avec un enduit à la chaux et chanvre” explique ce directeur indus- triel dans la vie professionnelle. Il a aussi posé 45 tonnes de galets sous la dalle afin que l’air circule. “Lorsque je les ai apportés devant ma maison, mes voisins se demandaient ce que je fai- sais.” Avec un chauffage bois et une solution solaire couplée avec uneV.M.C.

double flux installée de ses propres mains, Stéphane a poussé jusqu’à récu- pérer l’eau qu’il réutilise. Le chantier, débuté en 2005, n’est pas - encore - terminé. La cuisine attend son heure tout comme une partie de l’ancienne écurie éclairée par un immen- se rayon de lumière grâce à des baies vitrées installées au-dessus de l’ancienne entrée de grange : “Lorsque l’on part dans un tel projet, il faut que

le couple soit partie prenante. Sinon, c’est l’explosion” dit-il. Avec seulement quatre semaines de vacances en six années, ils ne comptent pas les heures passées mais le résultat est à la hau- teur des attentes. Avec l’achat et la rénovation, le budget équivaut à 350 000 euros. Aussi coûteux qu’une maison flambant neuve mais avec le cachet en plus. E.Ch.

Tél. : 03 81 82 19 22 Fax : 03 81 82 34 24 caue25@wanadoo.fr - www.caue25.org

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