La Presse Bisontine 132 - Mai 2012
SANTÉ
La Presse Bisontine n° 130 - Mars 2012
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PROJETS
Le directeur général du C.H.U. de Besançon
Patrice Barberousse : “Le C.H.U. a retrouvé l’équilibre financier”
Le directeur général de l’hôpital de Besançon fait le point sur les gros chantiers en cours. Et met les choses au clair au sujet des récents sujets soulevés par les syndicats.
L a Presse Bisontine : L’hôpital est toujours en chantier. Quand la remontée des services de Saint-Jacques à Minjoz est-elle programmée ? Patrice Barberousse : Le nouveau bâti- ment est terminé, il est en phase de réception et de vérification des travaux. Le déménagement est pré- vu sur les mois d’octobre et de novembre cette année. La quasi- totalité des services de Saint-Jacques sont concernés : la maternité, la gynéco-obstétrique et tout le sec- teur de la pédiatrie, ainsi que la néphrologie et l’urologie. Restent à Saint-Jacques la dermatologie et la psychiatrie qui remonteront plus tard car parallèlement à ce démé- nagement ont lieu de lourds tra- vaux de mise aux normes de la tour Minjoz. Ce qui fait qu’on embolise deux étages de la tour, qu’on ins- talle provisoirement dans le nou- veau bâtiment. On ne peut donc pas tout remonter en même temps. Resteront également sur le site de Saint-Jacques les services admi- nistratifs et la direction. L.P.B. : Combien coûteront ces opérations ? P.B. : La construction du nouveau bâtiment et le transfert de Saint- Jacques coûteront 200 millions d’euros. Le chantier de mise aux normes (sécurité incendie, élec- trique, accessibilité…) de la tour Minjoz, c’est 100 millions supplé- mentaires. Il se fait étage par éta- ge, ce qui explique la longueur des travaux. La tour Minjoz sera donc refaite à neuf (à part la façade). Et tous les ascenseurs vont être chan- gés cette année. L.P.B. :Avec ce transfert, le nombre de lits augmente-t-il ? P.B. : Non, il reste au total à un peu plus de 1 300 lits. Mais le nombre
de chambre augmentera, le rapport entre les chambres à un lit et celles à deux lits va être inversé. On abou- tira à une bien meilleure qualité d’accueil des patients. D’ailleurs, on ne demande pas plus de lits. On cherche plutôt à augmenter la capa- cité de la chirurgie ambulatoire. L’idée est en revanche de conser- ver tous ces lits car il y a de gros besoins en lits de médecine aux urgences notamment. L’idée est d’adapter l’offre de lits aux besoins de la population. L.P.B. : D’autres chantiers encore ? P.B. : Oui, avec les blocs opératoires (compris dans les 200 millions). On aura dès cette année 30 salles d’opération neuves sur le même niveau, ce qui nous permettra d’augmenter notre capacité opéra- toire et éviter la dispersion du per- sonnel entre plusieurs sites. Le C.H.U. va offrir le nec plus ultra en matière de blocs opératoires. Le dernier chantier, pour 60 mil- lions d’euros, c’est le pôle cancéro et bio qui accueillera les 12 labo- ratoires de biologie actuellement à
malades et leurs familles. Pour le personnel, on favorise depuis plu- sieurs années d’autres solutions (co-voiturage, prise en charge des transports…) tout cela en atten- dant le tram. Il fallait bien régler la question du parking visiteurs où des gens squattaient. On l’a donc passé payant après 2 h 30 de durée, justement pour permettre aux familles de se garer, ce qui se fait dans toutes les grandes villes. Pour le personnel, on a aussi décidé d’ouvrir plus tôt que prévu le par- king qui se situera derrière le nou- veau bâtiment. En 2012, il y aura donc 1 354 places au total. Et on va mettre en place une navette pro- visoire depuis les parkings-relais. En 2015, quand tous les travaux seront terminés, on aura 1 716 places et 1 800 en 2017 quand la base-vie des travaux du pôle can- céro sera partie. Après cela, ce ne sera plus négociable, on ne pourra pas faire mieux. Une place de par- king, c’est entre 10 000 et 13 000 euros. Il faut savoir si on préfère financer des I.R.M. et des scanners, ou des parkings ! L.P.B. : Quid de la question de l’amiante ? P.B. : Il y a de l’amiante dans la tour Minjoz, ça, on le savait. Les syndi- cats et l’inspection du travail ont décidé de saisir le procureur, à par- tir de ce moment-là, je n’ai rien d’autre à dire. On a fait le diagnostic amiante qu’il fallait faire. Il n’y aucun risque pour les usagers, il y avait juste des précautions à prendre pour les personnes qui travaillaient à ces travaux.
augmentent parce qu’on a récupé- ré l’activité d’oncologie de Saint- Vincent, et on a eu plus de lits de spécialisation reconnus. 32,15 équi- valents temps plein ont été créés en 2011. Certains syndicalistes racontent n’importe quoi, les chiffres qu’ils annoncent, ils doivent les rêver le soir. Globalement, avec les départs ou les mutations, on recru- te 600 personnes par an. Et entre les périodes de recrutement, on joue sur les heures supplémentaires, qu’on récupère en jours et si on ne peut pas, on les paye. Ici, person- ne ne fait des heures supplémen- taires pour rien, ça n’existe pas. L.P.B. : Pourtant ça grince régulièrement sur le plan de l’organisation du travail ! P.B. : Ici, les gens travaillent 7,36 heures par jour et outre leurs congés, ont droit à 18 jours de R.T.T. Vous connaissez beaucoup d’entreprises qui proposent cela à leurs salariés ? Ces jours de R.T.T., on les met sur un compte épargne- temps et j’ai provisionné de l’argent pour payer les R.T.T. non pris. Il faut parfois savoir ne pas exagé- rer. L.P.B. : D’autres projets à venir ? P.B. : Nous devons continuer à col- laborer avec Dijon. Dijon et Besan- çon ensemble, c’est le huitième C.H.U. de France. Il faut accentuer le mouvement car on est forcément plus écouté quand on est le huitiè- me C.H.U. que quand on est le vingt- cinquième. Sinon, on poursuit nos efforts en matière de recherche. Le nombre d’études cliniques initiées ici a doublé entre 2007 et 2010. J.-F.H.
Patrice Barberousse est directeur général du C.H.U. depuis 2008. Son mandat de quatre ans arrive à terme cette année, il est renouvelable.
miné avec ces soucis budgétaires ? P.B. : Le déficit du C.H.U. était de 5,5 millions d’euros en 2008, avec des prévisions de 15 millions de déficit deux ans plus tard. Dès mon arrivée cette année-là, ma priorité a été de diminuer ces déficits. On a terminé 2011 avec un déficit de 930 000 euros, soit 0,22 % d’un bud- get global de 442,6 millions. Le retour à l’équilibre est prévu cette année. Sauf accident, le C.H.U. de Besançon a donc retrouvé l’équilibre financier, tout en continuant à inves- tir. Sur la période 2008-2017, le C.H.U. a prévu d’investir 540 mil- lions d’euros. Donc il faut arrêter de s’autoflageller tout le temps en disant qu’on est mauvais. Le C.H.U. à Besançon est un service public qui marche bien. L.P.B. : Que répondez-vous aux syndicats qui dénoncent régulièrement les sup- pressions de postes à l’hôpital ? P.B. : En 2008, le C.H.U. de Besan- çon employait au total 5 409 per- sonnes, médecins compris. En 2011,
“Il faut arrêter de s’auto- flageller.”
l’Arsenal et le pôle cancérologie ainsi que l’institut régional fédératif du cancer. Le chantier a démar- ré, sa livraison est prévue fin 2014 s’il n’y a pas d’aléas. L.P.B. : L’autre chantier visible des usagers, c’est l’accès au C.H.U. La ques- tion des parkings est-elle réglée ? P.B. : Il ne faut pas oublier que l’objectif premier est d’accueillir les
Zoom L’activité de l’hôpital en chiffres Près de 44 000 patients ont été hospitalisés en 2011, soit 1 200 de plus quʼen 2010. Le nombre dʼhospitalisations et de venues sʼest établi à 124 633 en 2011, cʼest 4 % de plus que lʼannée précédente. La durée moyenne dʼhospitalisation complète est de 6,7 journées. Lʼactivité de cancérologie représente 47 % du nombre total des séjours, soit 59 000. Plus de 7 000 patients ont été suivis en 2011 pour cancer, dont une centaine dʼenfants. Près de 150 organes ont été prélevés en 2011, dont 52 cornées, 30 reins, 12 foies et 5 cœurs. Plus de 220 personnes ont été transplantées dont 106 moelles, 46 reins et 20 foies. 2 259 naissances ont eu lieu à la maternité. Le nombre dʼinterventions chirurgicales dans les blocs opératoires a dépassé les 25 000.
les effectifs étaient de 5 649 personnes. Il n’y a jamais eu de suppressions de postes depuis 2008 (j’ai juste supprimé deux postes de directeurs adjoints), et le C.H.U. conti- nue à créer de l’emploi. Ceux qui perlent de sup- pressions sont des menteurs. Il faut arrêter de dire le contraire de la réa- lité. Les effectifs
“Certains syndicalistes
racontent n’importe quoi.”
L.P.B. : Le C.H.U. de Besançon en a-t-il ter-
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