La Presse Bisontine 131 - Avril 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 131 - Avril 2012

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LÉGISLATIVES 2 ème circonscription Éric Alauzet “excuse” Jean-Louis Fousseret Jean-Louis Fousseret s’est-il rallié à Éric Alauzet ? Lors du lancement officiel de sa campagne le 24 février, le candidat de l’union P.S.-E.E.L.V. qui a déjà le soutien des cadres locaux du P.S. a excusé Jean-Louis Fousseret qui avait visiblement prévu être à ses côtés…

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peu hasardeuse, semble-t-il le 24 février. C’est en effet un militant du parti socialiste proche du maire de Besan- çon qui est venu lui souffler à l’oreille, quelques minutes avant la séance, que l’intéressé regrettait de ne pas pou- voir être là. Principe de courtoisie poli- tique envers les personnalités pré- sentes ce soir-là, coup de bluff ou initiative cavalière d’un militant dans le but d’embrouiller plus encore une situation à gauche qui l’est déjà suf- fisamment ? Info ou intox ? Si l’on en croit Jean-Louis Fousseret, tout est bidon. “Je n’avais pas prévu d’y aller. Je n’ai pas demandé à ce que l’on m’excuse” déclare l’élu qui n’a toujours pas renoncé à se présenter sur la

deuxième circonscription. “Je suis tou- jours en train d’observer la situation. Pour l’instant, ma priorité n’est pas les législatives mais la présidentielle. Je consacre mon énergie à faire gagner François Hollande.” Jean-Louis Fous- seret en dira plus sur ses intentions au lendemain de cette échéance élec- torale. Ces excuses paraissaient d’autant plus surprenantes que le matin même dans un café de Besançon, Yves-Michel Dahoui, Franck Monneur, Emmanuel Dumont, et une poignée d’autres élus socialistes bisontins ainsi que quelques jeunes militants, favorables à la can- didature de Jean-Louis Fousseret aux législatives, organisaient une confé- rence de presse pour faire part de leur étonnement suite à la mobilisation de cadres du P.S. derrière Éric Alauzet. “Cette précipitation nous a surpris car elle ne semble pas dans les priorités d’aujourd’hui” explique Yves-Michel Dahoui, adjoint à la culture. “La prio- rité justement est de faire gagner Fran- çois Hollande complète Franck Mon- neur. On comprend que des camarades socialistes respectent l’accord P.S.- E.E.L.V. et fassent campagne pour Éric Alauzet. Mais leur action est préma- turée sur le terrain.” Lors de cette conférence de presse, ces élus ont éga- lement formulé leur souhait d’obtenir des garanties de la part des Verts (par exemple qu’ils s’engagent à ne pas présenter de liste aux prochaines muni- cipales) avant d’envisager de mobili- ser des militants socialistes derrière Éric Alauzet. C’est à ce prix que la situation s’apaisera au sein du P.S. bisontin en proie à des querelles intes- tines depuis la signature de cet accord national avec Europe Écologie-Les Verts. T.C.

L e 24 février, à Saône, devant les militants, Éric Alauzet a lancé officiellement sa campagne pour les législatives. Le candidat de l’union P.S.-E.E.L.V. sur la deuxième circonscription était entouré pour l’occasion des ténors du parti socia- liste qui lui apportent leur soutien au nom du respect de l’accord signé entre ces deux partis à l’automne dernier. Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional, Claude Jeannerot, président du Conseil général, Bara- bara Romagnan (candidate P.S. sur la 1 ère circonscription), Nicolas Bodin, secrétaire départemental du P.S. et

Paulette Guinchard, présidente de son comité de soutien étaient à ses côtés à la tribune. Il ne manquait à la table que Jean-Louis Fousseret. Or, le mai- re de Besançon aurait dû être présent si l’on en croit Éric Alauzet qui l’a excusé en avant-propos en indiquant qu’il était retenu ailleurs. Cette déclaration a surpris l’assemblée réunie dans l’espace du Marais à Saô- ne. Et pour cause ! Chacun sait que les relations sont tendues entre les deux hommes depuis la signature de cet accord qui a abouti, dans le Doubs, à l’investiture d’Éric Alauzet. Le lea- der local d’Europe Écologie-Les Verts,

hérite de la circonscription sur laquel- le lorgnait Jean-Louis Fousseret. Au nom du respect de cet accord, le mai- re de Besançon aurait dû mettre son poing dans sa poche et apporter son soutien au candidat comme le font aujourd’hui les ténors du parti socia- liste. Amer, Monsieur Fousseret n’est pas rentré dans le rang, même s’il était permis de penser le contraire après qu’Éric Alauzet l’a excusé de façon un Éric Alauzet (E.E.L.V.) se serait avancé un peu vite en excusant Jean-Louis Fousseret.

ADMINISTRATION Effectif le 2 avril La Chambre régionale des comptes ferme ses portes La fusion avec Dijon entraîne la fermeture de l’antenne franc-comtoise de la Chambre régionale des comptes. Le personnel redoute

que la mission d’investigation qui incombe à cet organisme spécialisé, entre autres, dans l’examen de la gestion des collectivités locales soit sérieusement diminuée sur ce territoire.

U n décret fixe au 2 avril la fermeture défi- nitive de sept chambres régionales des comptes en France, y compris celle de Franche-Comté. Elle est absorbée par son homo- logue bourguignonne implantée à Dijon avec laquelle elle fusionne. Ce rapprochement ne réjouit pas le personnel et les magistrats bison- tins qui persistent à penser “que cette réforme porte atteinte à la qualité du contrôle financier local exercé jusqu’à présent par des juridictions indépendantes” disent-ils. La C.R.C. a pour mission de contrôler la ges- tion des collectivités locales (communes, dépar- tements, régions), des établissements publics (hôpitaux) et des administrations. Son inter- vention permet de confirmer une gestion sai- ne, ou au contraire, de mettre le doigt sur des anomalies qui appelleront le cas échéant des explications et des ajustements. La C.R.C. n’a pas de pouvoir de sanction, mais elle est un garde-fou pour la comptabilité publique. Elle mène une action de proximité, sans concession, autour de trois missions : l’examen de la gestion (15 contrôles par an), le jugement des comptes des comptables (une cen- taine de contrôles) et les examens budgétaires quand les comptes administratifs des communes sont en déséquilibre (25 à 50 contrôles par an). Pour cela, la juridiction de Franche-Comté emploie une trentaine de personnes dont des magistrats basés rue Sarrail à Besançon. Ces derniers redoutent que la fusion avec la Bour- gogne limite le niveau des investigations de la Chambre en Franche-Comté. “L’amoindrissement de ce contrôle, sans lequel le bon fonctionnement de la démocratie locale dans une France décen- tralisée ne saurait être garanti, ne sera pas sans conséquences pour le contribuable franc-com- tois” préviennent les syndicats. Selon eux, cet- te réforme montre “malheureusement le peu d’intérêt porté par les plus hautes autorités de l’État à la région Franche-Comté et à ses col- lectivités territoriales.” Le 2 avril correspondra à une fermeture juri- dique de la C.R.C. de Besançon. À partir de cet- te date, c’est donc à Dijon que se prendront les décisions de contrôler des structures en Franche- Comté. La fermeture des bureaux de la rue Sar- rail est programmée au maximum à la fin de l’année 2013. “La mission est de fermer la

Chambre et de trouver une solution de reclas- sement en local pour les personnels qui ne veu- lent pas ou ne peuvent pas aller travailler à Dijon. Nous allons travailler au cas par cas” indique la présidente de la C.R.C. de Franche- Comté. Elle assure qu’une fois la fusion effec- tuée, les moyens de la Chambre régionale des comptes seront utilisés au mieux pour qu’elle continue à intervenir dans notre région com- me elle le faisait jusqu’à présent.

Les locaux de la rue Sarrail à Besançon seront libérés au plus tard fin 2013 (photo archive L.P.B.).

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