La Presse Bisontine 131 - Avril 2012

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 131 - Avril 2012

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CHAMPLIVE

Une centrale de 400 kW Les eaux du Gour bientôt apprivoisées Après deux tentatives infructueuses, l’installation d’une centrale hydroélectrique sur la dérivation du Gour-Rognon se concrétise. Premiers turbinages annoncés en janvier 2013.

L e Gour qui prend sa sour- ce à Bouclans alimentait jadis un moulin, une tan- nerie et une huilerie à Champlive. Ce ruisseau peut se transformer en torrent impé- tueux qui déborde régulière- ment à Champlive. Le creuse- ment en 1850 d’un premier tunnel de dérivation sous la côte de Vaite ne suffit pas à domp- ter ses sautes d’humeur. Le 18 juin 1852, après de fortes pluies, une érosion importante de 80 000 m 3 de matériaux a obstrué le lit du Doubs, provo- quant ainsi l’inondation de l’usine de Laissey. Une seconde

Soit juste après que le proprié- taire de l’usine de Laissey annon- ce son projet de monter une cen- trale hydroélectrique exploitant les eaux du Gour. “Cette pre- mière tentative a échoué car les gens craignaient de perdre leur cascade” , indique André Vau- bourg, le maire de Champlive. Le second projet proposé par un certain Lambert n’aboutira pas, les collectivités refusant de lui octroyer quelques allégements fiscaux. Il faudra attendre 2008 avant la troisième solution associant la communauté de communes Vaite-Aigremont et la Centra- le Hydroélectrique de Cheve- lières dans la Loire. “Cette année, nous avons plusieurs installa- tions qui arrivent en terme de contrat avec E.D.F. et qui néces- sitent des lourds investissements. C’est le cas de la centrale de Che- velières. Sa rénovation serait trop coûteuse. Comme ce maté- riel est encore très bien entrete- nu, il serait possible d’en trans- férer une partie à Laissey” , poursuit Marc Livet, le repré- sentant de la société pétition- naire. Le projet de la centrale de Lais-

sey présente un double intérêt : production d’énergie et maîtri- se des risques d’inondation. D’où ce partenariat privé-public. “Nous finançons la restauration des ouvrages, la construction des conduites forcées et de vidange et l’usine hydroélectrique. Soit un investissement d’1 million d’euros. Les collectivités se char- gent de redimensionner le puits responsable des crues.” Avec une puissance de 400 kW, la centrale de Laissey couvrira les besoins en électricité de 600 foyers. Le débit maximal turbi- né est fixé à 400 litres/heure pour une hauteur de chute de 125 m. “En hydro-électricité, les

tarifs de rachat par E.D.F. sont moins attractifs qu’avec l’éolien ou le photovoltaïque. On vend le KWh en moyenne 6,5 centimes d’euro. Le contrat garantit une obligation d’achat sur 20 ans. On reverse aussi un pourcenta- ge du chiffre d’affaires à la com- munauté de communes” , préci- se Marc Livet. Soumis à enquête publique en octobre dernier, le projet a sou- levé quelques observations por- tant plutôt sur la forme que sur le fond. Les premiers travaux démarrent ce printemps pour une mise en service annoncée en janvier 2013. F.C.

“Après l’effondrement de 1996, les habitants de Laissey ont eu peur. Ils ont compris l’importance de mieux canaliser les eaux du Gour-Rognon”, explique André Vaubourg, le maire de Champlive.

galerie de 400 m fut ensuite per- cée pour diriger les eaux vers le ravin de Rognon. Champlive baigne à nouveau les pieds dans l’eau après le ter- rible orage du 8 juin 1953. La série noire se poursuit en 1996 par un spectacu- laire effondre- ment.

La maîtrise des risques d’inondation.

MONTFAUCON

Au centre du village

Fibule cultive l’art du bio Tournée à l’origine vers la culture et la transformation de plantes aromatiques et médicinales, Aurore Mariotte élargit son activité à la culture de plants bio, sous serre.

S ous la serre à Montfaucon, la nature s’éveille. Enfouies dans le terreau, les graines de thym, de persil, de poireau, de sau- ge, de salade ou d’aubergine, com- mencent à germer. Des centaines de pots sont disposées avec soin sur une nappe chauffante qui favorise la crois- sance des végétaux qu’ils renferment. Dans quelques semaines, ces plants auront une maturité suffisante pour être mis en terre dans les jardins des particuliers. D’ailleurs, tout doit être prêt pour le 14 avril, date à laquelle Aurore Mariotte ouvrira la serre au public pour vendre ces plants dont elle surveille la pousse avec attention. Bienvenue chez Fibule ! Ici, tout est bio : les graines, comme le terreau. Pas question d’utiliser des traitements chimiques pour éloigner les parasites ou accélérer la croissance des semis. “Nous sommes certifiés par Éco-Cert. Les plants sont bios. J’étudie la pos- sibilité actuellement d’utiliser des pots en fibre de bois plutôt qu’en plastique” annonce la chef d’exploitation. Elle cultive des plants pour la deuxiè- me saison. En revanche, c’est la pre- mière fois qu’elle le fait dans ces serres situées en plein centre du village de Montfaucon à côté des ateliers muni- cipaux. La serre bio vient compléter l’activité saisonnière de la jeune entre-

preneuse qui s’est lancée dans l’agriculture il y a trois ans après avoir tra- vaillé dans un alpage en Suisse, “un pays où les gens ont une très bonne connaissance des plantes et la manière de les uti- liser.” C’est dans les mon- tagnes helvétiques qu’elle a acquis des connais-

Des pots en fibre de bois.

sances sur les plantes aromatiques et médicinales qu’elle cultive désormais à Montfaucon sur un terrain de 20 ares situé en contrebas des serres. Elle les cueille et les transforme. “Je concocte des tisanes par exemple, des huiles et des vinaigres aromatisés, des confitures de fleurs, de légumes et de fruits. Je transforme des plantes que je cultive. Mais elles sont aussi le fruit de cueillettes sauvages” explique- t-elle. Basilics, cerfeuil, aneth, cibou- lette livèche, stevia, pour les plantes aromatiques.Absinthe, capucine, camo- mille ou calendula pour les plantes médicinales.Aurore Mariotte travaille ces végétaux pour créer un ensemble de produits spécifiques qu’elle com- mercialise sur les marchés et à tra- vers un réseau de magasin produc- teurs. Une culture bio évidemment.

Aurore Mariotte

cultive les plants bio pour la première année sous serre.

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