La Presse Bisontine 131 - Avril 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 131 - Avril 2012

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SÉCURITÉ Des caméras et des débats Vidéoprotection : où seront installées les 24 caméras ? L’opposition municipale (U.M.P.) crie victoire après le “revirement” de position du maire sur l’installation de caméras dans les points chauds de Besançon. Premiers films dès la fin d’année.

Les lieux d’installation - Place Jouffroy-dʼAbbans - Rue de la Madeleine - 57, rue Battant - Parking Battant - Place de la Révolution - Angle de la Républiquerue des Granges - Grande rue/rue du Palais de Justice/place du 8-Septembre - Angle rue Breton/Grande rue - Angle rue Pouillet/Grande rue - Place Marulaz - Parking Marulaz - Parking Veil-Picard - Parking Chamars - 5 caméras installées rue du général Brûlard (408) - Planoise : Avenue de Bour- gogne/rue de Franche-Comté - Planoise : Ile-de-France - Planoise : place de lʼEurope - Planoise : avenue du Parc - Planoise : place Cassin

39 voix pour, 16 contre. Fait rare, le P.S. et l’U.M.P. ont voté pour la mise en place de la vidéo- protection à Besançon lors du conseil municipal de février alors que lesVerts et les communistes, bien que liés à la majorité, ont voté contre. “Je m’en réjouis, non par pour moi, mais pour la sécu- rité des Bisontins qui ont été vic- times de l’accumulation de faits divers. Je pense à l’incendie de l’école Champagne à Planoise ou l’accident du petit Bilal” décla- re Michel Omouri (U.M.P.) qui milite depuis deux ans avec Proxim’sécurité pour

Conseiller municipal, Michel Omouri (U.M.P.) estime que “les habitants de Planoise réclamaient les caméras.”

diminuer” déclare Benoît Cypria- ni, d’Europe Écologie-Les Verts. Il n’empêche, 24 caméras seront installées à Besançon d’ici la fin d’année en plus des 292 qui sont déjà installées dans les gym- nases, musées, parkings, tun- nels. Ce vote fait suite à l’étude d’opportunité réalisée par un cabinet spécialisé - Icade Suretis - qui a détaillé 38 points où se concentre la délinquance. Brû- lard, Chamars, Ile-de-France, rue de Vesoul et Marulaz arri- vent en tête avec des faits de délinquance allant de 69 à 80 par an. À l’échelle de la Ville, les délits et crimes à caractère intentionnel enregistrés par la Police ont représenté 8 567 faits en 2010, soit 25 faits de délin- quance présumée constatés par la police, par jour. Suite à ce constat, 24 caméras seront donc placées dans un pre- mier temps dans les secteurs les plus délictueux (lire par ailleurs). Le coût de l’installation est évalué à 847 604 euros avec un coût de maintenance aux

alentours de 14 000 euros par an. Plutôt cher. “ C’est coûteux, admet M. Omouri, mais moins que l’incendie de l’école Cham- pagne (prix de la réfection : envi- ron 600 000 euros). Grâce à ces caméras, le maire pourra revoir à la baisse le prix de ses assu- rances comme a pu le faire la Ville d’Orléans. En tout cas, Madame Romagnan (candida- te P.S. aux législatives sur la 1 ère circonscription) doit se sen- tir trahie par son Maire ” dit celui qui aimerait aller plus loin en installant ces caméras dans les écoles. Pointée du doigt, Bar- bara Romagnan répond : “ Je

l’arrivée de Big Brother, seule- ment quelques personnes habi- litées auront la possibilité de visionner les images enregis- trées dans un endroit réservé (peut-être au niveau du parking du Marché). Les charges sala- riales de ces personnes vision- nant les films sont estimées à 280 000 euros par an. Après 30 jours, les images seront auto- matiquement écrasées. Bon film… avec un premier bilan de la sécurité fin 2013. E.Ch.

comprends et partage le souci de la municipalité de permettre aux habitants de vivre dans la tranquillité publique et la sécu- rité. La mairie fait ce qu’elle peut, avec les moyens qu’elle a pour compenser les 10 000 sup- pressions de postes dans la poli- ce, les 60 000 dans l’Éducation nationale. Je ne croirai jamais que les caméras remplacent les policiers de proximité, ensei- gnants, éducateurs, la justice” dit-elle. Pour les sceptiques craignant

l’installation de ces appareils visant “ à faire diminuer la délinquance” poursuit-il. Le sujet fait encore débat car “ aucu- ne étude ne prou- ve pour le moment que les caméras la font

25 faits de délinquance

SANTÉ Une première dans le Doubs

par jour à Besançon en 2010.

Une maman accouche sous hypnose L’histoire s’est déroulée le 26 février à l’hôpital de Pontarlier. Une sage-femme a utilisé l’hypnose pour permettre à Stéphanie de mieux gérer la douleur des

contractions après l’échec de l’anesthésie péridurale. Son accouchement qui virait au “cauchemar” est devenu “un rêve”.

C omme la plupart des mamans qui arrivent en salle d’accouchement à la mater- nité de Pontarlier, Stéphanie a demandé une anesthésie péridura- le pour atténuer la douleur des contrac- tions. “Mais ça n’a pas marché. La douleur était telle que je n’arrivais plus à respirer correctement. J’ai cra- qué, j’ai même demandé une césa- rienne” se souvient-elle. C’est à cet instant que la sage-femme qui l’accompagnait lui a proposé l’hypnose pour l’apaiser. En effet, depuis le mois de janvier, il existe à l’hôpital de Pon- tarlier une formation à cette tech- nique pour le personnel soignant. “Je me souviens lui avoir dit “oui”, tout en supposant que ça ne marcherait jamais. Mais j’étais dans un tel état que ça ne coûtait rien d’essayer” explique Sté- phanie. Il n’y a pas eu de mise en scène par- ticulière, mais juste des mots énon- cés calmement par une profession- nelle à une future maman en souffrance. “Elle m’a suggéré de pen- ser à des lieux comme des forêts ou des îles. Curieusement, j’ai glissé vers un autre monde comme si je rêvais. Je me voyais sur une île” raconte-t-elle. Étran-

ge expérience, unique aussi, pour cette femme qui reconnaît qu’avant cela, elle avait un certain nombre d’ a priori sur l’hypnose pour n’en connaître que les spec- tacles présentés dans les émissions de télévision. La formation dispensée à Pontarlier n’est pas exactement dans lemême registre. Dans ce cas pré- cis, il s’agit d’hypnoanalgésie, utili- sée par les professionnels de santé formés, pour prendre en charge la dou- leur. “Je ressentais tou-

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“Je me voyais sur une île.”

L’hypnose a fait son entrée à la maternité de Pontarlier. Elle pourrait se développer dans d’autres

jours la douleur des contractions.Mais je parvenais à la gérer totalement, ce qui n’était plus possible avant le début de cette séance. J’étais calme et déten- due. Alors que mon accouchement tour- nait au cauchemar, il est devenu un rêve. Je suis convaincue que si nous avions débuté la séance d’hypnose dès mon entrée en salle d’accouchement, je n’aurais peut-être pas eu de dou- leur” rapporte encore Stéphanie.Même son compagnon lui a confié avoir obser- vé que son comportement s’était trans- formé sous l’effet de l’hypnose. Elle devenait plus sereine. Plongée dans un état de relaxation intense, elle n’a cependant jamais perdu son libre arbitre. La séance a duré une vingtaine de minutes au terme desquelles Arthur est né le 26 février. Il semble que ce soit la première fois qu’un accouche- ment se déroule sous hypnose dans un établissement de soin du Doubs. Aujourd’hui en France, assez peu de maternités proposent l’hypnoanalgésie aux futuresmamans. Il n’est pas impos- sible que l’expérience pontissalienne serve de socle au développement de cette technique dans d’autres hôpi- taux du département.

établisse- ments du Doubs.