La Presse Bisontine 131 - Avril 2012

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 131 - Avril 2012

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BÂTIMENTS PUBLICS 93 établissements Accessibilité handicapés : encore un long chemin Besançon se penche sur l’accessibilité de ses bâtiments aux handicapés. S’il fallait adapter tous les lieux publics, la facture flirterait avec les 14 millions d’euros. Utopique selon l’élu Jean-Jacques Demonet.

C’ est devenu un festival de renom, l’un des rares à offrir à un large public l’occasion d’écouter de la musique classique jouée par des artistes de renom. Durant six jours (du mardi 22 au dimanche 27mai), d’éminents musi- ciens, chanteurs, comédiens, musicologues vien- dront de toute l’Europe pour jouer à Montfau- con, Avanne-Aveney,Vuillafans, Flagey,Besançon. Pour recevoir dignement ses hôtes, les organi- sateurs sont prêts. Reste à trouver de nouveaux bénévoles : “Si nous avons un cœur de bénévoles assez efficace, nous en recherchons encore pour certaines tâches ciblées” explique Clémence Com- te, chargée (bénévolement) de la communication de l’événement. Même un coup de pouce est le bienvenu : “ Parmi les tâches que nous pouvons confier, il y a le transport des intervenants du fes- tival (musiciens, conférenciers) depuis la gare de Besançon ou les aéroports de Mulhouse ou Genè- ve, la diffusion des affiches et plaquettes du fes- tival et divers soutiens logistiques durant le fes- tival comme l’installation des lieux de concert, le contrôle des entrées et la distribution des pro- grammes, service des repas” précise l’organisation qui a eu besoin d’un budget de 150 000 euros pour l’événement de 2012. Musiques anciennes de Besançon- Montfaucon recherchent des béné- voles. Objectif de cet événement musical programmé en mai : garder son identité, sa convivialité. MUSIQUE Bénévolat Qui veut héberger ou transporter des musiciens ? Les organisateurs du festival de

L aVille de Besançon a pré- senté son rapport d’accessibilité. Ce docu- ment synthétique recense tous les besoins en matière d’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées. D’ici 2015, tous les bâtiments publics et l’ensemble de la voi- rie et des transports publics de Besançon sont censés être accessibles aux personnes han- dicapées. “Ce sera impossible” tranche d’emblée Jean-Jacques Demonet, l’élu en charge de ces questions à la Ville. Pour atteindre cet objectif pourtant fixé par la loi, il faudrait que la Ville débourse déjà 13,592 millions d’euros pour réaliser les travaux nécessaires sur les 93 établissements rece- vant du public recensés par la BureauAlpes Contrôle (B.A.C.) qui a fait un diagnostic com- plet de la situation. L’an der- nier, 200 000 euros ont été enga- gés et ont permis de rendre accessibles 1 600 m de voirie communale. On est donc loin du compte. “On en fait unmaxi- mum tous les ans mais tout ne

20 salariés et plus du Grand Besançon remplissent leur obli- gation d’employer au moins 6 % de personnes handicapées. LaVille, elle, montre l’exemple. Elle emploie 138 agents béné- ficiaires des critères de l’obligation d’emploi, soit 6,11% de son effectif global. J.-F.H.

sera pas faisable d’ici 2015. Il faut être lucide” note M. Demo- net qui sait pertinemment que des lieux pourtant embléma- tiques de la ville ne pourront jamais être aménagés, comme “la Citadelle ou le secteurMade- leine.” Un récent rapport de l’Association des Paralysés de France avait placé Besançon parmi les mauvais élèves en France, notamment à cause de l’inadaptation de ses trans- ports publics. “Ce qui nous plombe, c’est que nous n’avons pas de ligne de bus dédiée aux handicapés, alors que 65 % de nos bus sont pourtant acces- sibles et que nous avons un transport de substitution” note élu. Sur ce plan-là, tout sera remis à plat avec l’arrivée du tramway en 2015 et “deux lignes de bus pour les personnes handicapées sont d’ores et déjà prévues avec la réorganisation des transports liée à l’arrivée du tram.” Un autre enseignement de l’étude, c’est que 43 % seule- ment des 315 entreprises de

Si un voire deux artistes seront “chouchoutés” et accueillis à l’hôtel, à l’instar du chef d’orchestre belge Jos van Immerseel, les autres seront héber- gés dans des familles d’accueil. “On invite de grands artistes et des gens sympas… Ce qui donne une vraie alchimie” témoigne Clémence Comte. Le festival recherche donc des familles d’accueil basées à Montfaucon, Besançon, Gennes, Saône, Morre ou Avanne-Aveney, voire d’autres com- munes du plateau acceptant d’héberger lesmusi- ciens durant la période complète ou partielle du festival et des répétitions (du 20 au 28 mai). “Ce précieux soutien à notre festival permettra à ces personnes d’assister à certains concerts gratuite- ment, de côtoyer desmusiciens de renomou contri- buer à la pérennisation de ce jeune festival” pour- suit l’organisation. L’appel est lancé. Espérons qu’il ait aussi bon écho que le festival. Hébergez des musiciens du 22 au 27 mai et vous vivrez le festival de musiques anciennes de l’intérieur (crédit photo Y. Petit).

Accéder partout en fauteuil roulant, un long combat qui n’est pas encore gagné à Besançon, comme dans la plupart des villes.

Renseignements au 03 81 83 48 91 ou info@festivaldemontfaucon.com

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