La Presse Bisontine 128 - Janvier 2012

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 128 - Janvier 2012

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COMMERCE Jérôme Cart “Il faut réveiller le centre-ville” L’Union des Commerçants, par la voix de son président, annonce qu’elle consacrera son budget à monter des opérations d’animation, pour les trois prochaines années. Objectif : maintenir l’attractivité du centre-ville malgré les travaux du tram et la crise.

Jérôme Cart avec le magazi- ne “En Ville” qui est un des outils de communication importants pour l’Union.

L a Presse Bisontine : Théori- quement, vous devriez quit- ter vos locaux de la rue Jean- Petit au plus tard le 31 décembre. Avez-vous trouvé une solution de relogement ? Jérôme Cart : Non, nous sommes toujours à la recherche de locaux. La municipalité nous proposait de nous installer un peu plus loin dans la rue Jean-Petit à la place de la Prévention Routiè- re. Ce local est trop petit. Nous avons besoin de 60 mètres car- rés. Il serait possible d’exploiter une surface supérieure, mais dans ce cas le loyer devient trop onéreux. L.P.B. : Parmi les options, vous pour- riez déménager à Battant. Êtes-vous prêt à franchir le Doubs, sachant que dans le quartier tous les commerçants ne seraient pas favorables à votre arri- vée. L’Union les aurait trop souvent oubliés… J.C. : Certains aboient peut-être, mais ils ne mordent pas. Si on trouve un local intéressant, je ne vois pas d’inconvénients à déménager dans ce quartier. Cet- te solution est envisageable, même si c’est vrai, ce ne serait

pas l’option idéale, car nous serions moins proches de nos adhérents. Ce que l’on recherche en priorité, c’est un endroit cen- tral, au cœur de ville. Nous ne refusons pas l’aide de Jean-Louis Fousseret qui nous l’a proposée. Mais il faut maintenant que nous poussions plus loin la discus- sion. L.P.B. : En déménageant, vous verrez votre loyer augmenter, alors qu’il est dérisoire aujourd’hui. L’Union des Com- merçants a-t-elle lesmoyens d’assumer une augmentation de cette charge ? J.C. : La proximité de nos adhé- rents, une surface suffisante et un prix accessible sont les trois critères de notre recherche. Il est clair qu’en termes de loyer, on ne peut pas rivaliser avec le prix d’un loyer commerçant pra- tiqué au centre-ville. Aujour- d’hui, on paie 341 euros par tri- mestre, c’est le prix d’un loyer associatif. Si on passe à un loyer commercial, nous devrons débourser chaque année entre 8 000 et 9 000 euros de plus pour 60 mètres carrés. Je reste confiant, nous allons nous débrouiller.

L.P.B. : Jacques Mariot, l’adjoint au commerce a déclaré dans nos colonnes attendre des excuses de votre part sui- te à des allégations sévères que vous auriez portées à propos de la “métho- de mairie” dans l’accompagnement du commerce. Comment réagit l’Union ? J.C. : Nous n’avons toujours pas compris pourquoi nous devions nous excuser. Nous sommes sur- pris d’une telle réaction de la part de l’élu au commerce, vu l’implication positive et démen- tielle de notre association dans le dossier du tram par exemple. Nous percevons le rôle de l’élu au commerce plutôt comme un acteur fédérateur favorisant le dialogue, tout en étant attentifs à nos problèmes. Nous atten- dons toujours de lui qu’il mette en place une réelle concertation. Nous souhaitons une vraie col- laboration de la Ville, car il y a de bonnes choses qui se font com- me les animations de Noël qui sont excellentes. L.P.B. : Monoprix va s’installer sur le parking du marché le temps des tra- vaux à l’Îlot Pasteur. L’Union a-t-elle été concertée et comment réagit-elle

sions ?

à ce projet ? J.C. : Nous n’avons eu aucune réunion, aucune information, même pas un mail . Nous avions quelques bruits de couloirs aux- quels nous ne prêtions guère attention tant cela nous sem- blait improbable. C’est une déci- sion unilatérale qui va à l’inverse des attentes des clients et des commerçants. 80 places vont être supprimées, si l’on reporte cela à une rotation quotidienne, cela correspond à 400 voire 500 places qui disparaissent.Dans le contex- te du chantier du tram auquel se greffe la crise depuis 2008, on ne peut pas nous demander d’être d’accord. C’est le résultat d’un accord commercial au pro- fit d’une entité,mais aux dépens de tous les autres commerçants du centre-ville et de Battant. Est-ce que l’on pense à ces gens- là qui investissent, qui emploient, et qui dépendent de telles déci-

L.P.B. :Quel est votre avis sur l’équilibre des zones commerciales à Besançon ? J.C. : Il y a en périphérie une extension vertigineuse des sur- faces de vente qui est drama- tique car elle ne se justifie pas. Avant, il y avait la C.D.E.C. qui jouait un rôle de régulateur. Il faudrait limiter cette croissan- ce exponentielle. Actuellement il y a deux vitesses : la périphé- rie qui va vite, et le centre-ville qui est plus lent. On a besoin d’énergie positive, d’action, d’imagination pour ce secteur. Il faut réveiller le centre-ville, lui amener des idées nouvelles. Propos recueillis par T.C.

L.P.B. : Quelle stratégie va adopter l’Union pour faire face à ces problèmes extérieurs qui freinent l’activité com- merciale ? J.C. : C’est simple, pour les trois prochaines années, tout le bud- get de l’Union des Commerçants sera consacré à l’animation du commerce. L.P.B. : On dit que votre association se vide de ses adhérents. Qu’en est-il vraiment ? J.C. : C’est faux. Nous avons 221 adhérents à l’Union. Il n’y a pas de baisse. Je tiens la liste à dis- position.

L’Union des Commerçants organise un défilé de mode orchestré par Érick Sébastian au Grand Kursaal le lundi 12 et le mardi 13 décembre à 20 h 30. Billets en vente 10 euros à l’U.C.B., ou chez les 18 commerçants participants. Renseignements : 03 81 82 88 88

73 Bis rue du Dole - 25000 BESANCON - Tél: 03 59 08 23 90

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