La Presse Bisontine 128 - Janvier 2012

SANTÉ

La Presse Bisontine n° 128 - Janvier 2012

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Didier Riethmuller, son combat pour la prévention Chef du pôle gynéco-obstétrique au C.H.U. de Besançon, Didier Riethmuller a fait de la prévention du col de l’utérus une de ses priorités. Son autre impératif est de maintenir la maternité de l’hôpital à son niveau d’excellence. LES POINTURES DU C.H.U. Gynécologie-obstétrique

L e papillomavirus. Avec un nomaux allures bucoliques, ce virus est pourtant res- ponsable d’un des cancers les plus fréquents chez la femme : le cancer du col de l’utérus. Il arrive en deuxième position des cancers féminins après celui du sein. Le professeur bisontin Didier Riethmuller est un des principaux connaisseurs de ce virus et de ce cancer auxquels il avait d’ailleurs consacré sa thèse de troisième cycle. Aujourd’hui, Didier Riethmuller pilote des programmes de recherche épidémiologiques internationaux sur le sujet ainsi que des études

sur l’efficacité de la vaccination. Car contrairement à d’autres affec- tions cancéreuses, il est tout à fait possible de se prémunir de ce can- cer d’origine virale qui touche sur- tout les pays en voie de dévelop- pement avec près de 400 000 nouvelles femmes tous les ans dans le monde. Ici, le dépistage de mas- se par frottis vaginal permet le dia- gnostic et le traitement des lésions tumorales peu avancées. “Le can- cer du col touche environ 3 000 nou- velles femmes par an en France et provoque environ 1 000 décès” pré- cise le professeur Riethmuller. L’étude du cancer de l’utérus a

Didier Riethmuller estime qu’il y a “un vrai patrimoi- ne obstétri- cal” au C.H.U. de Besançon.

d’ailleurs déjà valu au professeur Riethmuller une distinction inter- nationale en 2007 avec l’obtention du prix Galien, sorte de mini-Nobel décerné par la profession pharma- ceutique. Une première pour un professionnel du C.H.U. bisontin. “Il existe une quinzaine de papillo- mavirus. Notre étude portait sur la répartition de ces virus en France. On a participé à des tests de vali- dation pour le dépistage du cancer

du col. Pour ce sujet en effet, nous avons une vraie reconnaissance sur le plan international” reconnaît Didier Riethmuller, qui occupe éga- lement la fonction de directeur tech- nique de l’école de sages-femmes à Besançon. Le gynécologue-obsté- tricien qui dirige le pôle de gyné- co-obstétrique bisontin depuis 2010 est également consulté régulière- ment par les autorités étatiques de santé. Le grand message de Didier Rieth- muller, c’est que “le cancer du col de l’utérus est le prototype du can- cer que l’on peut éviter. Nous avons tous les outils pour l’éviter et en pre- mier lieu, une vaccination efficace” qui protège contre deux grands types de papillomavirus impliqués dans 70 % de ces cancers. Ajouté à cela une nécessaire campagne géné- ralisée de dépistage et “on a tous les moyens pour lutter. C’est juste une question de volonté” estime le spécialiste bisontin. Mais selon lui, si le cancer du col qui était dans les années cinquante le premier can- cer chez la femme est en recul depuis les années soixante, “désormais, on stagne. Nous avons atteint les limites actuelles de la méthodologie de pré- vention” estime le Pr Riethmuller. Selon lui, tant qu’il ne sera pas lan- cé de programme de dépistage natio- nal “en recherchant le virus direc- tement” , sa régression sera difficile. À l’image du dépistage organisé du cancer du sein, Didier Riethmuller

dépistage généralisé qui profiterait à l’ensemble des femmes” pense le professeur installé à la Mère et l’Enfant. Il suggère de mettre en place à destination des femmes “une consultation tous les 5 ans. Le dépis- tage généralisé marche très bien pour le sein. Il est en train de se mettre en place pour le colorectal avec la contrainte de prélever des selles et de les mettre dans un petit pot, et ça marche là aussi très bien. Il faut arrêter de prendre la popu- lation française pour des gens qui ne savent pas se prendre en char- ge. L’assistanat a assez duré !” Quant à la vaccination ouverte à l’âge de 14 ans pour les jeunes filles sur demande des parents, elle concerne tout juste 40 % des demoi- selles. Là encore, insuffisant selon M. Riethmuller et ce, malgré les critiques émises ici ou là récem- ment encore sur la pertinence d’un tel geste vaccinal. “On le fait bien pour la diphtérie ou le tétanos. Le cancer du col est parfaitement évi- table, alors évitons-le ! En France, on n’a pas cette vision coût-effica- cité” estime encore le chef de pôle. Le cancer du col est une maladie sexuellement transmissible. Fer- vent défenseur du vaccin, Didier Riethmuller y croit, malgré tout. “On ne peut pas lutter contre le pro- grès, il finit toujours par s’imposer. J’espère donc qu’avant la fin de cet- te décennie, on ait en France la volon- té d’organiser le dépistage. Et il faut que la vaccination soit incitative.” Didier Riethmuller voudrait éviter à tout prix que, sous prétexte que l’on relâche la garde, la maladie aille à nouveau en croissant. Com- me ce qui s’est passé en Angleter- re avec la rubéole. Un profession- nel de santé est là pour guérir. À entendre Didier Riethmuller, une de ses prérogatives essentielles et aussi de prévenir. C’est toute la complexité de la médecine pré- ventive, un domaine où le profes- seur bisontin de 48 ans se pose en véritable chantre. Dans ses autres fonctions, l’obstétrique, Didier Riethmuller est à la tête d’une des maternités de France les plus respectées de France, avec, signe des temps, un des taux de césarienne les plus bas du pays et un taux d’épisiotomie qui ne dépasse pas les 1 %. Une autre caractéristique dont le professeur Riethmuller n’est pas peu fier. J.-F.H.

Publi-information La Menuiserie Bertin s’implante à Orchamps-Vennes

Cette jeune entreprise spécialisée dans le mobilier extérieur en bois investit dans un nouveau bâtiment en cours de réalisation sur la zone industrielle de Planche Sèche. P lus près de tes partenaires tu seras et plus vite tu grandiras. Après une première pause à Nods, c’est bientôt l’heure du retour au pays pour cet- te entreprise fondée en 2006 par Marc Bertin. “On avait repris à l’époque les établissements Courtois à Nods” indique le gérant. L’engouement autour du bois, le mode de commercialisation organisé en partie via Internet et la passion de Marc Bertin pour les métiers du bois, tous ces éléments ont favorisé le développe- ment de l’entreprise. L’équipe compte actuellement trois salariés avecMathieu Bôle-Richard, Jérémy Boillot à la production et Isabelle Kozak à l’administration. Plutôt que d’investir dans une coûteuse mise aux normes du site de Nods, le jeune entrepreneur a préféré construi- re un nouvel atelier à Orchamps-Vennes. Ce transfert procède aussi du souci de se rapprocher de trois par- tenaires. À savoir la scierie-raboterie Jurasciages et les sociétés Bois et Structures (charpente) et Bois Ser- vices spécialisée dans le traitement autoclave. “Ensemble, on forme pratiquement un pôle bois capable d’intervenir de la grume à la terrasse” , poursuit celui qui était ingénieur informatique. Cette dernière compétence a largement été mise à profit dans la création du site Internet de la menuiserie Bertin et dans la mise en ligne du catalogue de produits. L’éventail est très diversifié. Il comprend une large M ENUISERIE BERTIN

gamme de tables, de bancs, d’ensembles ainsi que de nombreux modèles de bacs à fleurs. On y trouve aus- si des rondins, piquets, barrières, clôtures, panneaux d’affichage traités autoclave ainsi que des abribus et des poubelles. “Internet représente 70 % à 80 % des ventes. On veut désormais renforcer notre position- nement local, auprès des particuliers et des collecti- vités.” Le nouveau bâtiment s’étend sur 740 m 2 . Tout en bois bien sûr, il associe un atelier moderne et fonctionnel, des bureaux, une kitchenette. Ce rapprochement sur Orchamps-Vennes participe aussi d’une volonté de rationaliser les déplacements, la gestion des stocks et même les flux d’énergie. “On sera raccordé au réseau chaleur qui alimente déjà les bâtiments dédiés à la taille des charpentes et au traitement du bois.” Sauf imprévu, la menuiserie Bertin devrait prendre pos- session de ses nouveaux locaux début 2012. 3, rue Pelerot - 25580 NODS Tél. : 03 81 60 03 43 Fax : 03 81 60 06 18 site : www.menuiserie-bertin.com La menuiserie Bertin conçoit et produit du mobilier de jardin sur-mesure.

plaide pour la pri- se en considération nationale de la question du cancer du col utérin. “C’est juste une question de volonté. Mais changer les habi- tudes est très com- pliqué. Aujourd’hui, la moitié des femmes restent sur le trottoir du dépis- tage” estime le gynécologue qui n’hésite pas à dénoncer une ini- quité dans la poli- tique de santé en France. “On “sur- dépiste” la moitié de la population française alors qu’on pourrait mieux dépenser l’argent public en organisant un

“Cancer du col : 3 000 nouvelles femmes par an.”

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