La Presse Bisontine 128 - Janvier 2012

LE GRAND BESANÇON 32

La Presse Bisontine n° 128 - Janvier 2012

EN BREF

BANQUE Une pétition est lancée Mamirolle veut son distributeur de billets ! Las de devoir aller à Saône pour retirer de l’argent, les étudiants de l’E.N.I.L. ont lancé une pétition pour demander l’installation d’un distributeur de billets. Les commerçants, et des centaines d’habitants soutiennent leur initiative.

Citadelle L’établissement public Citadelle-Patrimoine mondial, mis en place en janvier dernier, vient de s’ouvrir au mécénat d’entreprises. Deux entreprises ont d’ores et déjà décidé de s’engager à ses côtés et de soutenir ses projets culturels : les sociétés Bonnefoy et S.M.C.I. Politique L'ancien journaliste de l'Est Républicain, Christophe Dollet, parti à Nancy diriger la rédaction départementale du quotidien, s'apprête à quitter ses fonctions pour rejoindre le cabinet de Jean-Louis Fousseret en tant que collaborateur à la mairie de Besançon.

Le bar-tabac le Sombr’Sai de Mamirolle où se retrouvent les étudiants de l’E.N.I.L. fait signer la pétition.

D epuis mi-novembre, une pétition circule à Mamirolle pour deman- der l’implantation d’un distri- buteur automatique de billets ( .A.B.) sur la commune. Elle a déjà recueilli plus de 500 signatures. Jéré- my Goujon, étudiant à l’E.N.I.L., est à l’origine de cette initiative. Pour ce jeu- ne homme, l’impossibilité de pouvoir retirer des espèces est devenue un han- dicap pour la majorité des élèves de l’École Nationale de L’industrie Laitiè- re qui en accueille près de 300 à Mami- rolle. Beaucoup vivent sur place. “ Pour retirer de l’argent, nous devons aller à Saône, ce qui n’est pas simple quand on a n’a pas de permis de conduire et pas de voiture. C’est une situation assez dingue” dit-il. Les étudiants essaient de s’arranger entre eux, pour se rendre dans la bourgade voisine, située à quatre kilomètres afin de trouver un D.A.B. Certains avouent devoir retirer jusqu’à 100 euros par précaution, alors que 20 euros leur suffiraient car ils savent qu’ils n’auront pas l’occasion de revenir à Saône faute d’un moyen de locomo- tion. Il n’y a pas que les jeunes qui doivent s’organiser. Maurice est retraité. Il s’improvise taxi pour conduire une per-

Pour les pétitionnaires, la situation a changé. Une fois que leur action aura reçu un maximum de signatures, ils reviendront à la charge pour obtenir leur distributeur. La Poste est prête à réétudier le dossier. “ Mais il faut pour cela que la demande émane des élus qui devront saisir le président de la com- mission départementale de présence pos- tale territoriale du Doubs.”

sonne âgée jusqu’au distributeur une fois par semaine. “ Elle n’a pas de véhi- cule. Il est même arrivé que cette dame me confie sa carte. Évidemment, ce gen- re d’appareil ne serait pas un luxe dans ce village où il y a par ailleurs beaucoup de nouvelles constructions” lâche-t-il . Mamirolle accueille aujourd’hui 1 800 habitants. Ce service bancaire est attendu sur la commune, y compris par les commer- çants qui pâtissent de la situation. “ Les gens qui vont retirer de l’argent à Saô- ne en profitent pour acheter leur pain, boire un café, acheter des cigarettes. Ce sont des clients que nous ne voyons pas” déplore Isabelle Fuster, responsable du bar-tabac-pizza Sombr’Sai à Mamirol-

poursuit Isabelle Fuster. À la boulan- gerie du village, la limite est de douze euros. Régulièrement, à défaut de mon- naie, on paie son pain avec un chèque d’un montant de 2 ou 3 trois euros ! Alors, pour leurs bons clients, les com- merçants deMamirolle conciliants accep- tent de noter sur un carnet. Ils régle- ront leur dette ultérieurement. À les écouter, tout serait plus simple si un dis- tributeur de billets était à disposition du public. Il y a pourtant bien une banque dans ce village, La Poste, mais qui n’a pas de D.A.B. Pourtant, en 2006, l’opérateur historique du courrier avait été sollicité par la commune pour qu’il étudie l’installation d’un distributeur. “ Nous avons adressé à la mairie une réponse négative, car d’après notre étu- de à l’époque, le trafic pour un distri- buteur était inférieur au seuil requis pour la banque postale qui est de 3 000 retraits par mois” indiquent les services de La Poste. “ On nous a également expli- qué qu’un distributeur pourrait faire baisser la fréquentation du bureau de Poste. Nous nous sommes battus pour le garder. En tant que commune, nous ne pouvons donc pas nous tirer une balle dans le pied” estime Daniel Huot, mai- re de Mamirolle.

POUILLEY-LES-VIGNES Claude Gillot Le romancier de Pouilley a encore frappé L’auteur populaire publie “le retour de Mischa” et projette de sortir courant 2012 une bande dessinée. Président de l’association d’écrivains auto-édités, il évoque les relations tendues avec les professionnels de l’édition.

le. Elle fait signer la péti- tion dans son établisse- ment. Sans espèces, impossible d’effectuer un achat de quelques euros dans cet- te commune. Par exemple le Sombr’Sai n’accepte pas la carte bancaire en dessous de 15 euros. “ Nous aurions beaucoup de trop de frais à passer une carte pour 5 euros”

Pas assez de trafic.

C laude Gillot se dit contaminé. Contaminé par un mal qui le gangrène : celui de noircir avec un crayon des feuilles blanches. Le virus l’a très vite frappé : “ Dès l’âge de dix ans, je grattais du papier. J’ai rempli des pages, des cahiers que ma mère entreposait dans un grenier.” Alors qu’il prévoit de publier deux nouveaux ouvrages, dont une bande dessinée, le romancier dédi- cace son dernier livre : le roman de Mischa, dont le décor est Ronchamp et sa chapelle. Pour lui comme pour d’autres écrivains, éditer un livre demeure un parcours du combattant, surtout “ si l’on veut

Un conseil pour ceux qui veulent se lancer.

MÉREY-SOUS-MONTROND Éducation et environnement Et les haies reprennent vie À l’initiative des chasseurs du Doubs, 8 500 arbres fruitiers seront plantés dans 36 communes du Doubs. Les élèves de Mérey-sous-Montrond ont été les premiers à planter.

retomber sur son engagement financier.” Pour son dernier livre, il dit avoir investi environ 2 000 euros. Il n’est pas loin de le rentabiliser. Mais tout cela au prix de nombreuses concessions, celui d’auto-éditer son livre. Via l’association comtoise d’auteurs indépendants (A.C.A.I.), il parvient à mutualiser les forces et les idées. Un ami l’aide à réaliser la maquette. Un autre la relecture. “ Notre association a pour but de former une corporation d’écrivains à compte d’auteur, forçats de la plu- me, délaissés, et souvent à la merci de professionnels peu scrupuleux” dit-il. “ Ne bénéficiant pas d’une reconnaissance de la part des gens et organismes de lettres, notre but est de faire profiter nos auteurs d’un entourage convivial.” L’association est parrainée par André Besson, écrivain local de renom. “ Nous pouvons apporter des conseils,mettre à disposition une liste d’éditeurs sérieux et imprimeurs corrects” souligne Claude Gillot qui écume les salons de lecture. Avec le retour de Mischa, Claude boucle son septième ouvrage, et il n’est pas prêt de raccrocher la plume. E.Ch.

U ne fourmilière s’active avec bêche et pelle sur l’un des terrains de la commune de Mérey-sous-Mon- trond. Les mains de la quarantaine d’élèves ne sont peut-être pas costaudes, mais elles sont motivées pour planter. Fin novembre, à l’heure où la sève des arbres s’endort tranquillement avant l’hiver, les élèves de l’école maternelle se sont retroussé lesmanches pour plan- ter des arbres dans le cadre d’un pro- jet pédagogique mené par trois insti- tutrices qui ont répondu à l’offre de la fédération départementale des chas- seurs du Doubs. C’est une première. Soucieuse de la biodiversité et des fruits que les arbres peuvent apporter à la faune, la fédération a offert des pieds

d’arbre afin que les enfants puissent les plan- ter. “ Cette opération va se poursuivre dans 36 communes du Doubs, explique le président des chasseurs duDoubs Her- vé Cart. Au total, ce sont 8 500 plants qui sont offerts. Ils sont plantés dans des parcelles en friche nous permettant de rouvrir des espaces comme c’est le cas ici à Mérey. Disons que les chasseurs financent, les écoles bâtissent. C’est avant tout un projet péda- gogique. Les prochaines

“Comme les arbres, ils grandissent.”

Le romancier Claude Gillot

édite son septième ouvrage.

Noa, Victor et Chloé plantent des arbres fruitiers à Mérey-sous-Montrond.

dissent” note Marie-France Couder- chet, institutrice des C.P.Armelle Moin- drot et Michelle Cart, pour les classes de maternelle, sont sur la même lon- gueur d’onde car en ce jour de “ jardi- nage” ensoleillé à Mérey, même les parents et grands-parents ont aidé à planter. Ne reste plus qu’à récolter… d’ici quelques années !

communes concernées sont Tarcenay, Saône, Fontain, Montrond-le-Château, La Vèze…” Le coût total de cette opé- ration s’élève à 25 000 euros, mené en collaboration avec l’association arbres et haies vivantes. Les institutrices de Mérey ont tout de suite accepté : “ Les enfants compren- dront, que comme les arbres, ils gran-

Le retour de Mischa, roman, E.D.I.H., 16 euros. Tél. : 03 81 58 01 27

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