La Presse Bisontine 128 - Janvier 2012

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 128 - Janvier 2012

Le C.C.H. des Chaprais-Cras fait la grève À la suite de démissions, le conseil consultatif d’habitants du quartier survit avec une poignée d’irréductibles. La Ville cherche… mais ne trouve pas de remplaçants aux démissionnaires. VIE PUBLIQUE Quel avenir pour les C.C.H. ?

Né en 2009, cet outil démocra- tique s’est émancipé lentement. Au départ, les 13 C.C.H. bison- tins ont peu utilisé les subven- tions de laVille, par peur de cro- quer les crédits. Heureusement, beaucoup sont allés au bout de leurs idées alors qu’une poignée de Bisontins a choisi le conseil pour faire avancer un dossier personnel. Les autres, pour beau- coup des passionnés de la citoyenneté, ont été échaudés par des relations purement administratives avec les ser- vices. Loin d’être la seule res- ponsable, la Ville a besoin d’un coup de main… Avis est lancé aux amateurs qui souhaitent rejoindre le groupe des Cha- prais. E.Ch. (1) Un C.C.H. est composé de quatre collèges : des habitants inscrits sur les listes électo- rales désignés, des habitants volontaires, un collège désigné par le maire, des représen- tants des associations et du monde économique.

Une poignée de bénévoles assure le fonctionnement du C.C.H. Chaprais-Cras. Jusqu’à quand ?

Ce noyau dur émet un cri d’alerte car les membres se disent “ fati- gués” , las d’avoir prévenu depuis six mois la mairie qui n’a tou- jours pas trouvé de successeur aux “ démissionnaires.” Les deux commissions “qualité de vie- tranquillité publique” et “urba- nisme” ne se réunissent d’ailleurs plus, histoire de montrer leur mécontentement. LaVille de Besançon s’explique : “ Des courriers sont partis (fin novembre) pour trouver des rem- plaçants. Il manquait une per-

sonne pour le collège du maire, que nous avons trouvée. En revanche, nous avons, c’est vrai, des difficultés à recruter des per- sonnes tirées au sort sur les listes électorales (1). Nous allons en relancer” explique le service de la démocratie participative, qui fait le lien entre les C.C.H. et les services de la mairie. Didier Gendraud, adjoint à la démocratie participative, émet une piste pour expliquer ces défections grandissantes :“ Nous voulions ces comités dans la

durée du mandat (5 ans). Peut- être est-ce trop long ? Ou peut- être certaines personnes sont déçues de ne pas voir leurs pro- jets aboutir ?” dit l’élu. Pour Jean-Claude Goudot, habi- tant des Chaprais, la vérité est ailleurs. Selon lui, “ les décou- ragements sont dus à une incom- préhension avec les services de la Ville. Ils répondent bien à nos questions, mais sur un même sujet, on peut avoir des réponses différentes. Il y a une incom- préhension totale !”

4 4 au départ. Une quin- zaine à l’arrivée. Et peu de renfort en vue malgré les appels à la mobilisation. Depuis juin, le Conseil consultatif des habitants (C.C.H.) du quartier des Chaprais-Cras ne se réunit plus en séance plénière suite à la défection d’une partie de ses membres, soit pour des raisons personnelles (déménagement), soit par découragement de voir des projets ne jamais aboutir. C’est aussi le cas dans les trei- ze autres C.C.H. répartis de Pla- noise aux Orchamps. Pour un espace qui se veut démocratique, les années ont calmé nombre de belles et bonnes volontés : celles de donner le choix aux habitants de développer des projets pré-

cis en matière d’urbanisme, ou de politiques sociales… Le bureau des Chaprais prési- dé par Ghislaine Maire, Corin- ne Benetruy, Jean-Claude Gou- dot et Jean-Pierre Rouillon, a donc décidé depuis le 16 mai dernier de se mettre en stand- by face aux défections à répéti- tion. Le C.C.H. poursuit néan- moins ses actions pour améliorer la vie du quartier en utilisant les 13 800 euros de budget alloués par la Ville de Besan- çon. “ On commence à trouver le temps long : ce sont toujours les mêmes qui bossent” expliqueAli- ne Carisey, une de ses membres. Les bénévoles font front : ils ont édité un livre regroupant la mémoire des habitants du quar- tier des Chaprais-Cras.

SALUBRITÉ

Surtout la voirie

Proxim’Cité : plus de 45 000 appels Le service municipal créé en 2001 a prouvé son bien-fondé. En dix ans, plus de 45 000 demandes ont été traitées, avec une intervention à coup sûr dans les 48 heures.

O n peut l’affirmer sans détours : Proxim’Cité est une réussite bisontine. Ce service téléphonique créé il y a tout juste dix ans est tout ce qu’un administré est en droit de souhaiter de sa collectivité. En clair, une réponse simple et surtout rapide à une sollicitation. Une ampoule défec- tueuse dans un lampadaire, des détri- tus sur le trottoir, un banc public endommagé, un mur taggé ou encore une flaque d’huile à un carrefour ? Un appel au 0 800 25 3000 et le tour est joué. Ce service municipal a déjà reçu plus de 45 000 appels depuis sa création, soit plus d’une douzaine par jour en moyenne. Et tous ont été suivis d’effets. “100 % des réponses sont apportées en 48 heures et 96 % des interventions réclamées sont également effectuées sous 48 heures” résume Jean-Pierre Collilieux, le directeur de cette cellu- le qui ne compte que deux agents mais qui implique l’intervention potentiel- le des agents municipaux de tous les services : voirie-propreté, espaces verts, circulation, police municipale, assai- nissement, etc. Le directeur note cepen- dant “une recrudescence des dépôts sauvages d’ordures ou d’encombrants, dans la rue.” À l’occasion des 10 ans

du service, fêtés le 29 novembre, le mai- re de Besançon s’est dit “scandalisé par le non-civisme d’une partie des habitants qui estiment qu’à par- tir du moment où ils payent des impôts locaux, ils pensent que c’est aux agents municipaux de tout ramasser. Respectons la ville !” lâche Jean- Louis Fousseret. Ce

“Une recrudescence

des dépôts sauvages.”

phénomène des dépôts sauvages risque d’ailleurs de s’aggraver dès l’an pro- chain quand la redevance des ordures “au poids” sera instaurée. Depuis lamise en service de Proxim’Ci- té, deux appels sur trois concernent la voirie et grande la majorité d’entre eux (plus de 8 000 chacun) concernent deux quartiers de la ville : le centre- ville et Planoise. D’autres villes ont emboîté le pas de Besançon au vu du succès de ce concept léger en moyens humains puisqu’il “n’a pas nécessité de création d’un nou- veau service municipal” rappelle le maire : Clermont-Ferrand, Le Mans et Dijon notamment. J.-F.H.

Le personnel municipal était convié à fêter les 10 ans de Proxim’ Cité le 29 novembre.

Made with FlippingBook flipbook maker