La Presse Bisontine 126 - Novembre 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 126 - Novembre 2011

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EN BREF

CLAIRS-SOLEILS

L’A.S.E.P. aussi

Maisons de quartiers

Pavé Le Pavé dans la Mare fête ses 18 ans à l’école des beaux-arts. Avec l’expo Second souffle, jusqu’au 18 novembre à la grande galerie de l’E.R.B.A., 12, rue Papin à Besançon. Du lundi au vendredi, l’après- midi. Fermé du 24 octobre au 2 novembre. Renseignements au 03 81 81 91 57. Art’Monie L’association Art’Monie propose des activités d’échange et de bien- être : jardin partagé, danses, ateliers créatifs, rencontres, chant, lecture, écriture… Activités enfants et adultes. Renseignements au 06 33 38 57 78. Défilé Grand défilé spectacle “Festin de 20 heures au Grand Kursaal de Besançon organisé par l’association Les Invités au Festin qui lutte contre la solitude et l’exclusion. Entrée libre. Renseignements au 03 81 88 90 30. couleurs” mardi 29 novembre à

en danger ? La M.J.C. des

L’ annonce est tombée, comme un couperet. Bizarrement, l’association s’y attendait. Depuis le 26 septembre, la maison de quartier des Clairs-Soleils est en redres- sement judiciaire. Le déficit de la struc- ture est évalué à 200 000 euros. “Ce redres- sement judiciaire est dû à notre centre du Loutelet (dans le Haut-Doubs) qui est défi- citaire à la suite d’une baisse du taux de remplissage” explique le directeur de la M.J.C. qui demeure optimiste pour la structure bisontine. C’est le cœur serré que “Clairs-So” devrait se séparer de son centre de vacances où de nombreux jeunes Bisontins et leur famille ont goûté à l’air du Haut-Doubs ou à l’eau du lac Saint-Point. La desti- née des 6 salariés travaillant là-bas sera connue le 29 octobre lors de l’assemblée générale extraordinaire. Selon toute vrai- semblance, la vente du lieu devrait être votée, puis le licenciement du personnel. LaM.J.C.gomme quarante ans d’histoire… Qu’adviendra-t-il des activités à Besan- çon ? Sont-elles menacées ? “Non”, répond Clairs-Soleils est en redressement judiciaire et l’A.S.E.P. a de son côté bénéficié d’une rallonge budgétaire de 30 000 euros.

Abdel Ghezali, adjoint en charge de l’animation des quartiers. Il réfute l’idée selon laquelle les Maisons de quartiers associatives seraient moins “aidées” que les maisons de quartiers municipales (lire par ailleurs) : “Il faut bien prendre le rap- port entre subventions et nombre de per- sonnes accueillies. On ne peut pas com- parer Planoise à un autre quartier qui serait plus petit, moins en difficulté. Si la Ville a choisi de se positionner dans les quartiers C.U.C.S. (contrats urbains de cohésion sociale), ce n’est pas pour plus de facilité.” L’opposition municipale s’interroge sur “cette différenciation des aides entre les maisons de quartiers associatives (1,2mil- lion d’euros) et les maisons de quartiers municipales (+ de 2 millions)” évoque

des subventions pour former des éduca- teurs. Ce serait le moyen de les sauver” conclut-il. Idée balayée d’un revers de la main par Abdel Ghezali, au motif que “mutualiser des emplois n’offrirait plus le même service aux Bisontins. Je le répè- te : la Ville de Besançon ne baisse pas les subventions.Mieux, elle les maintient voi- re les augmente comme pour l’A.S.E.P. (+ 30 000 euros), ou il y a 3 ans pour Clairs-So.” Si Clairs-Soleils est en difficulté, l’A.S.E.P. (Association sportive d’éducation popu- laire) l’est également. Pour son directeur, la mutualisation n’est pas une solution : “Nous avons déjà tenté de nous mettre autour d’une table entre toutes les mai- sons de quartier. Le problème est qu’aucune ne travaille de la même façon.” Même son de cloche du côté de Clairs-Soleils : “Les projets pédagogiques sont différents pour chaque structure.” Bref, la mutualisation ne fait pas l’unanimité. Mais les marges de manœuvre semblent faibles, d’autant que ces structures font face à la fin des emplois aidés. Elles maintiennent le lien social mais le fil se tend. Jusqu’à quand ?

Malgré le redressement judiciaire de la M.J.C. de Clairs-Soleils, son directeur se veut rassurant.

Subventions aux Maisons de quartier associatives en 2010 : A.S.E.P. : 236 755 euros M.J.C. Clairs-Soleils : 404 550 euros M.J.C. Palente-Orchamps : 295 288 euros Comité de quartier Rosemont-Saint- Ferjeux : 255 949 euros Total (apporté par la ville) : 1,195 mil- lion dʼeuros Subventions aux maisons de quartiers municipales Maison de quartier de Planoise, Montrapon, Grette, Battant : 2 millions dʼeuros

Michel Omouri.Toujours selon M. Omouri, l’aide de l’État est de 3 mil- lions d’euros pour Besan- çon. Il argumente : “Pourquoi la ville bais- se les subventions alors que l’État a donné 3mil- lions d’euros (en Dota- tion de solidarité urbai- ne) en plus dans les caisses de la ville ?” Sa proposition : “mutuali- ser les emplois dans ces structures afin de dimi- nuer les masses sala- riales ou encore donner

“On ne baisse pas les subventions.”

POLITIQUE

Elle évoque des “commissions”

Mireille Péquignot persiste et signe face à la polémique Le torchon brûle entre l’élue d’opposition et Jean-Louis Fousseret. Elle l’accuse d’être le V.R.P. de C.A.F., société espagnole qui construit le tram. Pour marquer leur soutien au président, 80 % des élus ont quitté le conseil communautaire à sa prise de parole le 6 octobre. Pointée du doigt, Mireille Péquignot ne “regrette pas.”

Les réactions M ireille Péquignot : “Je ne mʼexcuserai pas et je ne regrette pas mon intervention. Certains élus ont oublié pourquoi ils siègent ici… Ils se croient dans une salle dʼenregistrement. Je suis respectueuse de la démocra- tie et réaffirme ce que jʼai dit dʼautant que les faits me donnent raison : Quʼest allé faire Jean-Louis Fousseret, sinon son rôle de V.R.P., lors du salon de la mobilité à Strasbourg (12 octobre) ? Il était au stand de C.A.F. Pourquoi fait- il ce travail ? Son poids de maire de la capitale régionale est lourd. Il peut ain- si convaincre dʼautres élus de choisir C.A.F. À mon avis, il sait pourquoi il fait ce travail, ou sinon, il est naïf. Je deman- de une enquête.” Patrick Bontemps (un des premiers à avoir quitté la salle) : “Les propos sont insultants et entretenir de tels men- songes (les pots de vins) est grave dans ce contexte de montée du Front Natio- nal et du sentiment de “tous pourris”.

Elle accuse le maire mais Madame Péquignot ignore totalement les pro- cédures de marchés publics. Dans cet- te diatribe, beaucoup de choses sont fausses. ?” Nicolas Guillement (Europe Ecolo- gie-Les Verts) : “Je me suis senti mal mais je suis resté à écouter ses pro- pos par obligation. Quʼune une élue de lʼU.M.P. fasse la morale sur des pro- bables commissions, on croit rêver ! Elle ne connaît pas le dossier. Sʼil y avait eu la taxe carbone (non mise en place par lʼU.M.P.), alors Alstom aurait été plus compétitif…” Jean-Yves Pralon (représentant la commune de Tallenay) : “Je suis le maire dʼune petite commune. Je sou- haite que lʼon arrête de refaire le débat du conseil municipal au Conseil dʼagglo. Nous ne sommes pas là pour faire de la politique politicienne mais pour tra- vailler pour le développement de lʼagglomération. Je suis indigné. On nʼa pas le droit de jeter la suspicion com- me cela sur un élu.”

L a politique est faite de coups. Tantôt bas, tantôt salvateurs. Mireille Péquignot en a porté, un de coup, lors du dernier conseil communautaire de la C.A.G.B. (jeudi 6 octobre). L’élue du Nouveau Centre (groupe U.M.P.) est en effet parvenue à vider la salle deux fois plus rapide- ment qu’elle n'a mis à se remplir. À sa prise de parole, 80 % des 99 élus présents… ont abandonné leur siège pour marquer leur soutien à Jean- Louis Fousseret, “injustement attaqué” selon eux. De mémoire politique, c’est la première fois qu’un tel clash inter- vient en pleine séance. Rappel des faits. Mireille Péquignot adresse un communiqué de presse (30 septembre) dans lequel elle accu- se le président Jean-Louis Fousseret “de jouer lesV.R.P. de luxe de l’entreprise espagnole C.A.F., concurrente d’Alstom.” Dans sa lettre, Mireille Péquignot par- le de “non-sens économique, industriel, écologique et social.” Elle réagit éga- lement au voyage de presse organisé avec les élus qui ont rendu visite à

C.A.F. en Espagne. “N’était-ce pas à eux de venir ?” interroge-t-elle avant de demander si “des commissions ont été perçues par le Président.” C’en était trop pour Jean-Louis Fous- seret qui a vivement réagi via un com- muniqué, envoyé dès le lendemain : “Dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une

gnation” sur le communiqué de Mada- me Péquignot, alors absente à ce moment-là. Pascal Bonnet (U.M.P.) a enchaîné et s’est désolidarisé de la position de sa collègue. Arrivée avec quelques minutes de retard, Mireille Péquignot a pris la parole et réitéré ses propos, oralement cette fois. Des sifflets ont retenti avant que les trois quarts de l’assemblée ne quittent les lieux. Imperturbable, l'élue a pour- suivi sans sourciller, le nez dans sa feuille. Ne restait alors que dix per- sonnes dans la salle : le président, les vice-présidents et les membres du grou- pe U.M.P. Jean-Louis Fousseret a pro- mis qu’il ne répondrait plus à cette élue tant qu’elle “ne serait pas excu- sée.” Ambiance… E.Ch. Environ 90 élus viennent de quitter la salle… mais Mireille Péquignot poursuit son intervention.

procédure d’appels d’offres au niveau euro- péen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge…” Attaqué, le président de l’agglo a même menacé de porter l’affaire devant la jus- tice. On pensait la pression retombée… jusqu’à ce fameux conseil com- munautaire. Premier vice-président, Gabriel Baulieu a pris la paro- le et exprimé son “indi-

Pascal Bonnet s’est désolidarisé de sa collègue

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