La Presse Bisontine 126 - Novembre 2011

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 126 - Novembre 2011

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AUXON-DESSUS

Zoom Les réactions Françoise Branget (Député de la 1 ère circonscription du Doubs, U.M.P., rapporteur de la mission d’information sur les toxicomanies) : “Je suis contre la libéralisation du cannabis. Cʼest un mauvais signal donné aux consommateurs et surtout, cʼest irresponsable en terme de santé publique. Combien dʼhôpitaux psychologiques faudra-t-il ouvrir sachant que 38 % dʼun principe actif détruit le cerveau ? Quel coût économique avec des accidents du travail en hausse par exemple ? Combien de morts en plus sur les routes ? Certains (N.D.L.R. : les Verts) veulent dépénaliser le cannabis mais ne veulent pas des O.G.M., or le cannabis est aujourdʼhui est tout O.G.M. Il y a des contradictions. Concer- nant la gare dʼAuxon, cʼest une aberration que les collectivités nʼaient anticipé plus tôt lʼarrivée du T.G.V. La Région doit se réveiller.” Nicolas Guillemet (Les Verts, vice-président à la C.A.G.B.) : “Nous sommes favorables à la dépénalisation. Mais il y a mieux à faire à Auxon que cultiver un champ de cannabis. Implanter cette gare en Z.N.I.E.F. est un vrai choix politique. Certes, cela ne plaît pas à Madame Branget car elle aurait souhaité une gare clinquante comme ce que lʼon faisait dans les années quatre- vingt, mais dans 20 ans, on en reparlera… Concernant la dépé- nalisation, cela permettrait de démanteler des trafics et lʼÉtat ferait une économie sur le coût de la répression. La politique de M. Sarkozy ne fonctionne pas : la consommation continue dʼaugmenter.” Serge Rutkowski (maire d’Auxon-Dessus) : “Lʼannonce de Madame Gelin est une provocation, pas une réflexion. Cʼest dommage car cʼest une mauvaise publicité pour cette zone quʼil faut valoriser, surtout dans cette période écono- mique. Le calendrier va être respecté, on a rattrapé notre retard et nous aurons un espace de haute qualité environnementale. Une délégation marocaine est même venue visiter la gare.”

Un projet “utopique”

Du chichon à Auxon ? Élue bisontine, Catherine Gelin provoque en proposant l’implantation d’un champ de cannabis à la gare T.G.V.

d’Auxon, qu’elle nomme “gare betterave”. Coup de communication ou vrai débat ?

N on, Catherine Gelin n’a pas fumé. D’ailleurs, elle n’a jamais touché à un “joint”, dit-elle. Jeudi 6 octobre, l’élue du conseil communautaire du Conseil d’agglomération du Grand Besan- çon a fait ricaner l’assistance lorsqu’elle a proposé de cultiver du cannabis à proxi- mité de la gare d’Auxon, promise à un des- tin commercial “vert”. Le président Jean- Louis Fousseret l’a, gentiment, fait redescendre de son nuage. “On n’intervient pas pour se faire plaisir… surtout que notre ordre du jour est chargé” a lâché J.-L.F. Volonté de faire le buzz , idée folle ou vrai projet ? Pour La Presse Bisontine, Cathe-

nalisée. Vente et production sont assurées par l’État. Intérêts pour Auxon : “Acquérir une dimension nationale (horlogerie et can- nabis), créer des emplois, surtout si la pro- duction est accompagnée d’un centre de sur- veillance national de la consommation des addictifs, et création d’un pôle de recherche sur l’addiction” annonce Catherine Gelin. Son hypothèse n’est évidemment que sup- putation. Mais Madame Gelin veut aller plus loin : “C’est aujourd’hui, avant la pré- sidentielle, que les politiques doivent se positionner sur ce sujet et j’espère un débat avec la députée Françoise Branget” confie- t-elle, La crise économique aidant, l’élue bison- tine pense son idée recevable : “Les terri- toires qui s’en sortiront sont ceux qui auront préservé leur patrimoine végétal.” Reste à savoir si Auxon aimera le chichon… Si ce n’est pas le cas, elle brandit une seconde proposition qui est de “créer une ferme péda- gogique touristique.” Chacun se fera son idée. À l’écouter, il faut profiter du site “vert” et au carrefour des communications pour y créer un site touristique à l’échelle nationale. E.Ch.

rine Gelin revient sur son annonce qu’elle n’a pu argu- menter plus longtemps devant les représentants des 59 communes. “Je voulais provoquer, dit cette femme arrivée dans la politique après un engagement associatif. Et ce n’est pas grave si certains ont ricané. C’est qu’ils sont mal à l’aise avec ce sujet.” Utiliser la dérision pour inter- peller : voilà en substance l’explication de sa sortie. Son projet est le suivant. Hypothèse : la consomma- tion de cannabis est dépé-

Après le cannabis, la ferme pédago- gique.

Élue bisontine, Catherine Gelin lance un débat… qui fait rire ou réagir.

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