La Presse Bisontine 126 - Novembre 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 126 - Novembre 2011

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Zoom Alstom est toujours dans la course Si la firme française a loupé le coche pour le matériel roulant, elle espère toujours décrocher deux autres marchés : celui de la construction de la ligne et celui de son électrification. L es défenseurs dʼAlstom doi- vent sʼen faire une raison : si le constructeur français nʼa

À droite, le futur métro de Caracas.

pas été choisi par la communau- té dʼagglomération du Grand Besançonpour fabriquer son tram- way, cʼest parce quʼAlstom-Trans- portnʼapasréponduauxexigences de laC.A.G.B. dans lʼappel dʼoffres. Alstom est un spécialiste incon- testé du tramway en France avec 1 500 rames livréesdans40agglo- mérations françaises.Mais jusquʼà ce que Besançon sollicite la firme deBelfort,Alstomneproposait que deux gammes de tramway bapti- sé Citadis, les rames de 30 m et de 40 m. “Au moment de lʼappel dʼoffres, nous avons réponduavec notre gamme Citadis. Cela ne répondait pas à cemoment-là aux exigences de la C.A.G.B.” recon- naît la direction dʼAlstom-Trans- port. Fort de cette expérience, Alstom a changé sa stratégie en conce- vant un nouveau type de rames de 23 m, semblables à celles du tram bisontin, une gamme que la firme française nomme “tramway compact”. “On a beaucoup appris de ce que nous a dit la C.A.G.B.

Ici, sur le site d’Irun, d’où partent les produits finis. Ce jour-là, le métro de Medellin.

Après l’échec bisontin, Alstom s’est mis à concevoir des tramways plus courts. Ici, son projet pour Aubagne (photo Alstom-Transport).

reconnaît aujourdʼhuiAlstom. On se positionne désormais sur ces tramways compacts. Pour Besan- çon, le regret est plus sentimen- tal.” Alstom est actuellement en concurrence sur le futur tramway dʼAubagne, avec… C.A.F. La fabrication desmoteurs du futur tram bisontin ne devrait pas non plus être assurée parAlstom. Des discussions et des tentatives de rapprochement ont bien eu lieu entre le Français et lʼEspagnol lʼan dernier concernant lesmoteurs de traction, mais “il est clair que le partenariat entre deux concur- rents nʼest pas forcément évident”

ajoute la direction dʼAlstom-Trans- port, précisant quʼaucun accord de fourniture nʼa pu être finalisé. Pourtant, la firme française gar- de espoir avec Besançon. Elle espère en effet récupérer une peti- te part du gâteau bisontin avec deux prochains marchés. “Les appels dʼoffres sont en cours concernant les lots fabrication de la ligne et électrification. Nous espérons bien gagner des mar- chés sur Besançon” termine la direction dʼAlstom qui a appa- remment bien retenu la leçon bisontine. Ces deuxmarchés sont chiffrés à 60 millions dʼeuros.

La qualité des sièges qui équiperont le tramway bisontin est encore en discussion.

“Malgré notre ancienneté et notre expé- rience, nous ne sommes pas encore très connus en France. Même si on a fait de réels efforts pour Besançon, on ne regret- te pas d’avoir signé” , prenant l’exemple récent du maire de Saragosse, dubitatif au départ face à un projet tram, et réélu haut la main après la mise en service de son tram. “C’est un bon présage” a souri Jean-Louis Fousseret avant d’entamer la visite de cet immense complexe indus- triel, le plus vaste d’Europe, qui s’étend sur 46 hectares (dont 18 couverts), et qui fabrique également le futur train à gran- de vitesse Oaris qui roulera à 350 km/h. Une concurrence de plus pour Alstom. Jean-François HAUSER

La fonderie de C.A.F. fabrique des roues également pour la S.N.C.F.

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