La Presse Bisontine 126 - Novembre 2011

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 126 - Novembre 2011

DÉCHETS

Chacun payera ce qu’il jette

Poubelles : les camions de pesée sont prêts

M oins de déchets dans votre poubelle, c’est plus d’euros dans le porte- monnaie. En substance, voilà le fonctionnement de la redevan- ce incitative des ordures ména- gères qui se finalise à Besançon et Grand Besançon. 17 nouveaux camions-bennes équipées de sys- tème de pesage sont arrivés. Ils commenceront leur tournée et pèseront les bacsmunis de puces des 170 000 foyers de l’agglo. Le système collectera alors 5 000 données par jour. Pour l’usager, la facture restera la même jus- qu’au mois de septembre (lire par ailleurs). “La redevance incitative coûte- ra 1,40 euro par habitant et par an, contre 5,70 euros si nous avions construit un nouveau four d’incinération.” À en croire Jean- Pierre Taillard, vice-président délégué en charge de la gestion des déchets, le passage à cette redevance devrait être béné- fique pour la collectivité et les usagers. Il espère responsabili- ser les producteurs de déchets et encourager les pratiques de réduction. Concrètement, le ramassage à

Le prix de la collecte des ordures ménagères s’établira au poids et à levée de la poubelle. Besançon et le Grand Besançon passent à cette redevance en janvier.

Tous les bacs sont équipés de ces puces.

la pesée seramis en place en jan- vier 2012 enphase-test pré-indus- trielle. La facture ne changera pas pour l’usager d’ici septembre : elle sera copiée sur l’ancien tarif (75 euros par an et par habitant enmoyenne).Les usagers auront toutefois la possibilité d’évaluer leur facture grâce à un simula- teur de prix mis en place sur le portail Internet de la C.A.G.B. à partir de janvier. C’est sep- tembre 2012, après le vote de la grille tarifaire par les élus com- munautaires, que les foyers ver- ront lanote exactede leur consom- mation. “Ce projet est le plusmûr en France” rappelle Paul-Marie Guinchard, responsable de l’A.D.E.M.E.Franche-Comté. “En moyenne (chiffre de 2008), un habitant de Besançon produit 485 kg de déchets par an (contre 525 auniveaunational).On espè- re une diminution” dit-il. Les zones pavillonnaires sont incitées à composter. En ville, des “ambassadeurs de pied d’immeuble” seront nommés afin de perfectionner le tri. Les points d’extraction de verre seront déve- loppés. “Des points de compos- tage seront développés en ville comme c’est le cas à Planoise.

Les citadins doivent être aidés” explique le Sybert (syndicat mix- te de Besançon et de sa région pour le traitement des déchets). Preuve que les habitants ont compris l’intérêt du composta- ge : 3 414 composteurs ont été vendus par le Sybert en 2010 contre 1 300 en 2009. Grâce à ce compostage domestique, le syndicat évalue à 2 000 tonnes de déchets de cuisine non dépo- sés avec les ordures ménagères. Quid des décharges sauvages qui pourraient se multiplier ? “L’expérience montre que cette dérive est très limitée” concède le représentant de l’A.D.E.M.E. Baume-les-Dames qui est pas- sée la première à cette rede- vance n’a pas noté d’actes d’incivisme. Le profil du bon “recycleur”, il est très difficile à établir estime la C.A.G.B. : “Même dans un quartier, on note des différences dans la pratique du tri.” Si Besançon est en avan- ce en France, elle l’est moins au niveau européen : “Les pays du Nord de L’Europe comme la Bel- gique ou la Hollande sont en avance sur nous” concède Patrick Chiron, de la société Plastic Omnium.

Les Bisontins sont bons élèves en pro- duction de déchets. Ils devront l’être encore davantage à l’avenir.

FAITS-DIVERS

Elles protestaient contre la corrida

Quatre Bisontines anti-corrida rouées de coups Une d’entre elles raconte le calvaire vécu samedi 8 octobre dans l’arène de Rodilhan, près de Nîmes. Elles voulaient protester contre l’abattage d’animaux. U n pouce luxé et des cervicales encore endolories. Physique- ment et mentalement, Mathil-

Jean-Pierre Taillard explique le fonctionne-

ment des nouveaux camions de pesée.

de est encore touchée par ce qui s’est passé samedi 6 octobre dans l’arène de Rodilhan. Les images qui circulent sur le Net sont témoins d’une extrê- me violence. Mathilde, Virginie, San- dra et Aurélie, toutes Bisontines et vouées à la cause animale, ont été lit- téralement lynchées par des aficio- nados . “On ne s’attendait pas à un tel déchaînement de violence” explique cette Bisontine. Le jour de la corrida à Rodilhan (Gard), elles décident de s’inviter - avec un groupe d’autres individus venus de toute la France et de Belgique - dans l’arène. Le village accueille en effet la

Le calendrier Octobre-31 décembre : validation du bon fonctionnement du système de pesée (bacs à puces, camions, etc.) Du 1 er janvier 2012 au 31 août 2012 : phase pré-industriel- le. Les camions pèsent vos poubelles mais votre facture ne chan- ge pas. Juin 2012 : vote de la grille tarifaire par les élus de la C.A.G.B. Septembre 2012 : mise en place finale de la redevance avec comptabilisation du poids et du nombre de levées de bacs à déchets résiduels. Janvier 2013 : réception de la première facture “R.I.”. En chiffres Poids. 85 074 tonnes de déchets sont prises en charge par an, soit 485,3 kg/an/hab. contre 547 kg/an/hab. en moyenne au niveau national. Sur ce tonnage, 10 722 tonnes sont des déchets recyclables, 39 842 tonnes sont résiduelles, le verre sʼélève à 5 727 tonnes et les déchetteries accueillent 28 346 tonnes. Budget. Il sʼélève tous les ans à 15 millions dʼeuros. Lʼélimination des déchets des ménages représente 66 euros par habitant. Tri. En 2010, 13 890, 11 tonnes ont été livrées en centre de tri, soit une hausse de 5,04 % par rapport au tonnage 2009. En 2010, 7 800,11 tonnes de verre ont été directement dirigées vers les filières de recyclage, sans tri préalable, de même que 217,51 tonnes de papier Déchetterie. En 2010, les quantités de déchets apportées ont également augmenté pour atteindre 51 094 tonnes, soit une hausse de 3,8 %. Le poids moyen déposé par visite augmente : 77 kg en 2009 contre 79 kg en 2010.

finale de la “Graine de torero”, événement qui oppose des adolescents face à des veaux jusqu’à la mise à mort. Avant que la “scène” ne débute, les anti-corrida déploient des banderoles dans les gradins tandis qu’une autre partie de la troupe se rend dans l’arène pour s’y enchaî- ner à l’aide de chaînes. L’effet de surprise fonc- tionne. La suite sera vio- lente. Les aficionados mettent en marche une lance à incendie, frap- pent à coups de pieds et poings les personnes sans distinction. “Ils ont même arraché les tee-

“Des animaux tués.”

shirts des dames. Sans compter les cheveux arrachés” explique Mathilde qui est satisfaite d’une chose : “Que l’on parle de ce qui se fait encore aujour- d’hui. Oui, des animaux sont encore tués dans les arènes !” Sa copine Auré- lie repartira avec un coccyx fêlé et huit jours d’arrêt. La scène s’est déroulée sous les yeux du sénateur-maire de Nîmes et du premier magistrat de Rodhilan explique la Bisontine. La police serait intervenue mollement. “Personne n’a bougé” lâche l’anti-cor- rida. Brigitte Bardot s’est saisie de l’affaire en envoyant une lettre à Fré- déric Mitterrand (il a inscrit la corri- da au patrimoine français) comme le groupe Europe Écologie-Les Verts qui apportent leur soutien. Une fois ce groupe exclu de l’arène, les jeunes toreros ont pu mettre à mort six veaux… Dans l’arène, la scène est violente (photo Jean-Marc Montegnies).

Voir : http://www.youtube.com/watch?v=RmOJJa_ 6n2I&feature=channel_video_title ou rtl.be/video

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online