La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

A g e n d a

La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011

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BESANÇON - JUSQU’AU 1 ER OCTOBRE

Jean-François Verdier : “ J’ai l’impression d’être utile ici” Alors que le Festival International de Musique bat son plein, le chef Jean-François Verdier livre ses impressions après une année passée à la tête de l’Orchestre Besançon Montbéliard Franche-Comté.

L a Presse Bisontine :Vous étiez il y a quelques jours à Mont- pellier, en cemoment à Besan- çon pour le Festival. Votre emploi du temps est chargé. Où serez-vous les trois prochains mois ? Jean-François Verdier : Je voyage- rai entre Besançon, Paris, Ber- ne et Madrid. J’aurais dû partir au Venezuela mais c’est reporté à l’an prochain… L.P.B. : Finalement, quand êtes-vous à Besançon pour l’Orchestre ? J.-F.V. : J’y suis un bon tiers de l’année, ce qui est plus que l’habitude pour les directeurs musicaux. Je travaille tous les jours pour l’orchestre, week-ends ou vacances compris, car il y a beaucoup de choses à construire et à régler en dehors desmoments purement musicaux.Monter une coproduction, établir une conven- tion par exemple prend beaucoup de temps. Je rencontre beaucoup de personnes, passe beaucoup de temps dans les bureaux, ici et ailleurs.Apprendre les partitions est aussi un travail très long ! Depuis que je travaille pour Besançon, je voyage beaucoup moins, je refuse les projets trop longs ou trop lointains. Et par- tout où je vais, je représente la Franche-Comté et je parle de ce que nous y faisons ! L.P.B. : Vous jouez, vous dirigez, vous écrivez, quand trouvez-vous le temps de respirer ? Avez-vous des loisirs ? J.-F.V. : J’ai aussi deux enfants. Je garde du temps pour eux. La musique est une fonction essen- tielle de ma vie, je ne sais pas faire à moitié. Mes emplois du temps sont chargés, c’est parfois très contraignant. Je travaille souvent tard le soir, voire la nuit… J’ai aussi moins de temps pour

mes loisirs préférés qui sont la cuisine et les vins (le sava- gnin entre autres), le cinéma, le sport et les restos entre amis. Mais je ne regrette pas, l’aventure franc- comtoise me pas- sionne. J’ai

toujours super-soliste à l’Opéra Bas- tille ? J.-F.V. : Je travaille toujours pour l’Opéra Bastille, qui est une "machine" formidable. D’abord en tant que musicien soliste, et aussi, depuis deux ans, en tant que chef d’orchestre. L.P.B. : Vous avez pris la direction de l’orchestre de Besançon-Montbéliard à l’automne 2010. Comment s’est pas- sée cette première année ? Et comment vous sentez-vous dans cette fonction ? J.-F.V. : J’ai pris mes fonctions il y a tout juste un an, en sep- tembre 2010, lors du concert d’ouverture du festival, sur la place de la Révolution noire de monde ! Cette première saison a été très pleine et décisive, l’orchestre a augmenté le nombre de concerts, diversifié son réper- toire, et a plus que doublé son public. Les musiciens ont très bien réagi, ils sont plus réactifs, très motivés, et j’ai senti un pro- grès tout au long de la saison, une concentration nouvelle, et une volonté d’aller de l’avant et de bien faire. L’enthousiasme avec lequel on peut faire des miracles. Le contact avec les musiciens est très naturel, très sympathique. Et puis j’aime beaucoup Besan- çon et la région, Dole, Arbois, le lac de Saint-Point, leMont d’Or… Il y a une grande sérénité dans ces lieux, je m’y sens très bien. J’y vais en vacances aussi ! L.P.B. : Quels sont vos projets pour cet orchestre et vers quel objectif voulez- vous le faire avancer ? J.-F.V. : L’orchestre est sur la voie de la régionalisation. La région mérite cet outil ! Nous allons être associés aux deux scènes natio- nales de Besançon et Montbé- liard. Des liens avec d’autres

un de vos souhaits était de dépous- siérer la musique classique et de la rendre accessible aux plus jeunes. Où en êtes-vous dans cette démarche ? J.-F.V. : La musique n’est pas pous- siéreuse ! C’est une image qu’on donne d’elle, liée à certains codes qui ne lui appartiennent pas… La musique est un trésor qui peut vous accompagner et vous aider toute votre vie, il faut la rendre accessible sans obligation et sans a priori. Je dis souvent aux enfants, vous n’êtes pas obli- gés d’aimer, ni d’aimer les mêmes morceaux que votre copain, vous n’êtes obligés à rien. Les enfants sont très réceptifs, surtout quand ils sont très jeunes, c’est pour- quoi nous lançons cette année un projet "maternelles" pour les 3-6 ans, en plus de l’Orchestre des jeunes que nous avons créé en 2010. Dans le cadre de cette opération, nous avons accueilli 80 jeunes de 14 à 25 ans dans le Jura pour un stage suivi de super- concerts, tout le monde pleurait en se séparant. (N.D.L.R. : la nou- velle édition orchestre des jeunes est prévue début juillet 2012. Pour y participer contactez l’administration de l’Orchestre). L.P.B. : La musique classique souffre- t-elle en effet d’un déficit d’image vis- à-vis du grand public ? Le concert, plus que la radio ou la télévision, n’est-il pas le moyen le plus sûr de la pro- mouvoir ? J.-F.V. : Vous avez raison, rien ne vaut le concert en live…La télé- vision rend très mal les concerts,

acteurs culturels bisontins ou francs-comtois ont été noués, et ce n’est qu’un début dans les ren- contres. Les (très originaux) ren- dez-vous "Bach" ont d’emblée trouvé un public et nous allons enrichir la formule cette saison avec “Venez donc chanter avec nous”. Les actions avec les jeunes et les enfants sont déjà bien lan- cées. L’orchestre a nettement pro- gressé, et le public est là. Tout cela est très positif pour une pre- mière année. J’aimerais aussi bâtir des projets originaux avec la Rodia, avec le Cirque Plume ! Monter des opéras ! Partir en tournée (nous avons été invités en Allemagne et nous irons en Suisse cette année). Enregistrer des livres-disques pour les enfants, nous allons lancer un appel à écriture sur ce sujet… Nous sommes un service public, et c’est donc aux élus de décider de notre avenir. Il a fallu beau- coup de temps et de volonté à

aplatit tout, je n’aime pas regar- der. Or, actuellement, tout pas- se par la télé. Mais la société en général semble prête à remettre en question les pensées trop for- matées, les gens ont besoin d’air. La musique, elle, excite l’imagination et n’impose rien, et sera toujours un espace de liberté. Et je pense que beaucoup de personnes vont redécouvrir la valeur du spectacle vivant. L.P.B. : Le Théâtre Musical a program- mé Rigoletto avec Brontis Jodorowski il y a quelques mois. Quel opéra rêve- riez-vous de jouer à Besançon ? J.-F.V. : Rigoletto était une co-pro- duction du Théâtre Musical et de l’Orchestre, avec le grand chan- teur Ludovic Tézier, une distri- bution bien choisie, un metteur en scène au regard acéré, un orchestre très participant à l’action. Lemagazine Opéra Inter- national, le journal de référen- ce, l’a salué comme son opéra du mois ! Nous n’en espérions pas tant ! J’adore l’opéra, je connais bien l’univers lyrique. Je rêve de jouer Eugène Onéguine, Don Car- lo, Don Giovanni, La Bohème, Dialogues des Carmélites, Par- sifal, à Besançon. Mais en plus du coût de telles productions, nous avons un problème inso- luble : la fosse d’orchestre du ThéâtreMusical contient 47musi- ciens au maximum. Donc, les grands ouvrages sont difficiles à envisager dans leur intégrali- té et leur intégrité. Il y a pour- tant un public fervent (et Rigo-

l’impression d’être utile ici. Et j’ai beaucoup de pro- jets à réaliser enco- re… du coup je regarde très peu la télé, et je ne fais jamais de sudo- ku ! L.P.B. :Comment faites-vous pour mener de front cette carrière de chef avec cel- le de musicien brillant ? J.-F.V. : Je suis obligé d’être rapi- de et c’est une bonne école. C’est vrai que je suis un peu une excep- tion car la plupart des chefs ont, soit arrété rapidement de jouer (car il est difficile de maintenir un niveau maximum sur un ins- trument en sillonnant le mon- de) soit ne se sont jamais vrai- ment occupés de savoir le faire. L’essentiel de ce que je sais, je l’ai appris grâce au fait d’être musicien et d’avoir donné près de 2 000 concerts. De grands chefs comme Toscanini, Giulini, Brüg- gen, Harnoncourt…n’ont jamais fréquenté une classe de direc- tion, mais ils avaient tout appris et compris en jouant tous les jours au contact direct de grands musi- ciens… d’autres comme Karajan ou Dohnanyi, qui étaient pia- nistes, ont fait tous les métiers dans les théâtres… L.P.B. :Vous êtes considéré comme l’un des meilleurs clarinettistes. Êtes-vous “Je rêve de jouer Don Giovanni à Besançon.”

Michel Plasson et à Jean-Claude Casadesus pour construire les orchestres natio- naux de Toulouse et Lille, devenus les meilleurs ambassadeurs de leurs régions et de leurs villes. Bien sûr il faut la volon- té et les moyens pour y parvenir.

“Le concours est très respecté.”

L.P.B. :A votre arrivée,

ABBA MANIA

JAMEL DEBBOUZE “Tout sur Jamel”

19/10/11 BESANCON MICROPOLIS OR: 45,00 € CAT 1 : 40 € CAT 1 REDUIT: 37 € CAT 2 : 37 € CAT 2 REDUIT: 33 €

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