La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011

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TÉMOIGNAGES

A chacun sa formule

Les frontaliers bisontins s’organisent Certains font la route domicile-travail tous les jours, d’autres ont choisi de louer un appartement sur a bande frontalière, d’autre encore cherchent à co-voiturer, bref les frontaliers bisontins fonctionnent chacun à leur manière.

C ela fait dix ans maintenant que Philippe Poux travaille en Suis- se. Chaque jour, à 5 h 30 dumatin, il quitte son domicile de Montfaucon pour rejoindre son entreprise située dans laVallée de Joux à 100 kilomètres de là. À 56 ans, cet ancien salarié de la société bisontine Timex, occupe une fonction de cadre dans une prestigieuse manufacture horlogère. Il n’est pas le seul Français à se rendre dans cette partie du canton de Vaud qui abrite quelques-uns des joyaux de l’horlogerie suisse. Là-bas, les entreprises emploient souvent plus de 50 % de frontaliers. Philippe Poux aime son travail, et pour cela il est prêt à quelques sacrifices. “Je pars tôt, c’est vrai. Je fais 200 kilo- mètres par jour. Je rentre vers 19 h 30 le soir. Mais ça ne me gêne pas. J’aime rouler” dit-il en précisant qu’il était plus compliqué pour lui de se rendre à Belfort où il y a occupé un emploi après avoir été licencié de chez Timex. Comp- te tenu de son emploi du temps, il ne co-voiture pas, d’ailleurs il ne cherche pas vraiment à le faire contrairement

à d’autres frontaliers bisontins qui essaient de se grouper pour diminuer le coût des trajets. Sur les sites de co- voiturage, on trouve plusieurs annonces laissées par des travailleurs frontaliers domiciliés dans le Grand Besançon qui cherchent à transporter d’autres per- sonnes. Attaché à Montfaucon, Philippe Poux n’a pas envisagé de se rapprocher de la frontière. “Je ne vois pas l’intérêt de prendre un appartement à Pontarlier pour y vivre la semaine, pendant que la famille est à Montfaucon, et de reve- nir le week-end” explique-t-il. Si le démé-

Philippe Poux travaille depuis dix ans Suisse. Il fait 200 kilomètres par jour.

table. Svetlana Duffet est une frontalière un peu particulière. Elle est respon- sable de l’agence matrimoniale Amé- lie àMontfaucon où elle vit. Sonmétier : faciliter la rencontre entre des jeunes femmes russes et des hommes céli- bataires, et les accompagner jusqu’au mariage. Svetlana Duffet a le train de vie d’une commerciale. Son métier l’amène à se déplacer beaucoup en Suisse. “Je fais entre 1 000 et 2 000 kilomètres par semaine pour mon tra-

vail. Je vais beaucoup dans les can- tons de Vaud, de Neuchâtel et de Genè- ve.” Les kilomètres ne découragent pas l’entrepreneuse. Ni la neige d’ailleurs. “Quand il neige, je mettrais peut-être trois heures au lieu d’une heure trente pour me rendre à Lau- sanne depuis Montfaucon. Ce n’est pas compliqué car j’aime bien ce que je fais.” Philippe Poux admet lui aussi que question déneigement, de gros efforts ont été faits. T.C.

couple a donc décidé de se rapprocher de la frontière mais sans tourner le dos à Besançon. “Nous avons gardé notre maison et nous louons un logement dans le secteur de Morteau. Nos deux enfants sont scolarisés dans le Haut- Doubs. C’est plus simple, c’est moins de fatigue pour eux et pour nous” explique le couple qui regagne la capi- tale régionale le week-end. Question budget, Valérie et François estiment que compte tenu du niveau des leurs revenus, l’opération est encore ren-

nagement ne convient pas à ce frontalier, c’est une option sur mesure pourValérie et François, un couple de Bisontins. “Nous avons deux enfants et nous travaillons tous les deux dans le canton de Neuchâtel. Entre les trajets, les horaires, l’organisation était deve- nue impossible.” Le

“Nous louons un logement.”

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