La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011

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EN BREF

FINANCES PUBLIQUES 105 millions de dette Pas d’emprunts toxiques à Besançon Des dizaines de collectivités locales qui avaient contracté des emprunts à des taux adossés au taux de change euro-franc suisse se trouvent étranglées par la hausse de la monnaie helvétique. Besançon a choisi la voie de la raison. Explications.

Commerce Le magasin Super U de Devecey vient d’obtenir le feu vert de la préfecture pour agrandir sa surface de vente. Surface de vente actuelle : 2 475 m², surface de vente totale du magasin après extension : 3 375 m². Vouivre À voir jusqu’à début octobre salle Proudhon au Kursaal, l’exposition de Maxime Peroz et Anita Cassi. Cette dernière est notamment l’auteur de la sculpture “Mue de Vouivre”. Bacchus Jean Pétrement et sa troupe du théâtre Bacchus jouent jusqu’au 30 octobre à la Folie Théâtre (Paris 11 ème ) la pièce “Proudhon modèle Courbet” créée par Jean Pétrement. Et qui rencontre un vif succès. Rens. 03 81 82 22 48. Marchés Tous les deuxièmes vendredis de chaque mois, marché à la salle polyvalente de Gennes de 17 h 30 à 21 h 30. Produits à l’honneur le 14 octobre, noix, noisettes et vin du Jura.

E lles se comptent par dizaines ces villes qui, à l’image de Saint-Étien- ne ou Saint-Tropez, et même Ornans selon nos informations, se sont laissé gri- ser par les sirènes de l’argent pas cher il y a une dizaine d’années. Séduites par le discours de banques parfois peu scru- puleuses, elles ont souscrit à des emprunts nouvelle formule dont la particularité était de mixer plusieurs systèmes d’indexation, parfois sur une monnaie étrangère ou sur le taux de change entre l’euro et une devise étrangère, le franc suisse par exemple. L’envolée récente de la monnaie helvétique rend pour plu- sieurs communes la situation intenable. Certaines se sont réunies récemment dans l’association “Acteurs publics contre les emprunts toxiques”. Rien de tout cela semble-t-il à Besançon où le mot d’ordre, dès 2001, a été la pru- dence. “Lamunicipalité a décidé d’adopter la règle du bon sens et de la prudence” notent les services financiers de la Vil- le. Seuls trois contrats basés sur des pro- duits financiers dérivés sont en cours à Besançon “mais sur des niveaux de risque très faibles” ajoute la direction des finances. C’est au cours des années quatre-vingt-

dix que les banques se sont mis à pro- poser aux collectivités des produits finan- ciers nouveaux, faisant miroiter des emprunts moins chers et remboursables sur des durées plus longues. Outre les emprunts classiques à taux fixés par les marchés financiers traditionnels (Euri- bor…), de nouveaux systèmes sont appa- rus où l’emprunt était indexé sur des

La mairie de Besançon a trois contrats basés sur ces produits complexes, pour 6 millions d’euros.

par là et le système oblige désormais de classer les contrats de prêts contractés par les collectivités en fonction de leur degré de risque. 91,5 % de l’en-cours de la dette à Besançon sont classés en 1A, le niveau de risque le plus faible. 6 % sont catalogués en 3E, soit 6 millions d’euros, sur les 105 millions actuels d’en- cours qui représentent une dette par habitant de 855 euros (la moyenne pour les villes de même catégorie dépasse les 1 000 euros par habitant). La Chambre régionale des comptes qui vient de passer au peigne fin les comptes de la ville de Besançon n’a rien trouvé à redire sur ce point. Le risque de ban- queroute pour la Ville de Besançon est nul. Contribuables bisontins, dormez tranquille. J.-F.H.

devises étrangères. “À une époque où la République tchèque était sur le point d’intégrer l’euro, on nous a proposé un index tchèque, nous avons toujours refu- sé” souligne le grand argen- tier de la Ville de Besan- çon. Une troisième catégorie est apparue, cel- le des produits dérivés, aujourd’hui souvent appe- lés emprunts toxiques. Ils combinaient plusieurs options : index classiques, devises, références étran- gères, le tout adossé sur des opérations financières. Mais logiquement, plus on combine les niveaux de

risques et les options, plus on aboutit à desmontages incontrôlables. “Cela revient à jouer au casino avec l’argent du contri- buable” illustre un des responsables finan- ciers de la Ville. À ce jour, 9 % de la dette de la Ville sont constitués de ces produits structurés. “Cela représente trois contrats mais ils ne présentent aucun risque. L’un d’eux vient même de rebasculer sur le taux Euri- bor.” Au 1 er janvier 2011, la dette de la Ville – 105 millions d’euros d’en-cours - se répartit ainsi : 36 % sur taux fixes, 11 % sur taux flottant, 44 % d’emprunt sur trésorerie et donc 9 % sur ces pro- duits complexes mais “peu risqués.” La moyenne pour les villes de plus de 100 000 habitants oscille autour des 16 % de pro- duits complexes. La crise financière de 2008 est passée

“Jouer au casino avec

l’argent public.”

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