La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

LE GRAND BESANÇON

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ROCHE-LEZ-BEAUPRÉ Décoration intérieure et extérieure Félix Lafay, c’est de la bombe Rien n’arrête ce jeune peintre en décor qui vient de signer la décoration de l’atelier de dégustation des caves du fort Saint-Antoine exploité par la maison d’affinage Petite. À main levée.

Félix Lafay devant l’une des six fresques qui décorent l’atelier dégustation des caves d’affinage du Fort Saint- Antoine.

N’ entre pas dans la cathédrale du com- té qui veut.Avec ses fresques murales peintes à la main, Félix Lafay se voit offrir l’opportunité d’exposer son savoir-faire à des milliers de visiteurs. Ils sont plus de 10 000 à découvrir chaque année cet ancien fort du Haut-Doubs où la maison Petite a entrepris d’aménager des caves d’affinage à partir de 1966. Les derniers travaux inau- gurés le 10 septembre dernier augmentent considérablement la capacité du site qui passe de 60 000 à 100 000meules de com- té. Le circuit de visite touris- tique a été complètement rema- nié pour l’occasion. Ce qui sous-entend la création d’une nouvelle salle de dégustation. Sitôt informé du projet, Félix Lefay a pris contact avec l’affineur du Haut-Doubs. “Le principe décoratif consistait à reproduire la famille aroma- tique du comté. À savoir sucré, torréfié, animal, épicé, végétal et lactique” , confie le jeune arti- san qui s’investit alors dans la réalisation d’une maquette. Un vrai défi lui imposant au préa- lable de se familiariser avec les bases de la dégustation du plus célèbre fromage régional. “La maison Petite m’a laissé carte blanche dans le choix de la com- position et la technique d’application. Les décors pro-

posés prenaient en compte l’architecture particulière des lieux et la char- te graphique des supports de communication de la société Petite. En l’occurrence des couleurs chaudes dans des tonalités tirant sur le brun.” Affaire conclue.

Sous l’œil médusé des

salariés du fort.

Son projet validé, Félix Lafay entre en action. Dans ce temple du terroir comtois, il ne passe pas inaperçu avec ses bombes de peinture qui vont lui servir à réaliser ses fresques. Après avoir marqué quelques discrets repères, histoire de ne pas se fourvoyer, et le voilà qui s’exécute à main levée. Sous l’œil médusé des salariés du fort, peu habitués à ce mode opératoire. Bombes en main, l’ancien féru de graffitis fait des merveilles. Il lui faudra une semaine pour réaliser les six fresques murales, une par famil- le d’arômes. “J’utilise des bombes de peinture basse pression pour les décors et haute pression pour les dégradés” , détaille le déco- rateur peu habitué à exposer ainsi son travail au grand jour. F.C.

Zoom Décorateur

multi-facettes, multi-supports A vec les fresques du Fort Saint-Antoine, Félix Lafay appor- te une touche patrimoniale à son répertoire. Ce jeune artiste autodidacte de 26 ans a dʼabord suivi une forma- tion dans la plasturgie avant de devenir formateur en design à lʼécole de prototypage automobile Espera Sbarro. Comme beau- coup de créatifs, il hésite à se mettre à son compte, pas vrai- ment attiré par la gestion administrative et comptable dʼune entreprise. La solution, il la trouve avec la coopérative dʼactivité Coopilote. Ce dispositif offre à ses adhérents un accompa- gnement progressif vers lʼautonomie tout en lui permettant de conserver un statut de salarié. Félix Lafay franchit le grand pas en juin 2010, au lancement de sa société Dacatgraphics. Inspiré par lʼart en général et plus par- ticulièrement lʼart contemporain urbain, il intervient à destination dʼune clientèle diversifiée : particuliers, commerçants, collectivi- tés, écoles. Son champ dʼaction est très large. Il sʼétend de lʼenseigne très fun , au trompe-lʼœil en passant par la fresque historique.

Contact : Félix Lafay - 06 87 39 04 30 felix@dacatgraphics.com - http://www.dacatgraphics.com/