La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

LE GRAND BESANÇON 34

La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011

CHALÈZE Insolite La vache envoie

un S.M.S. avant de vêler Éleveur à Chalèze, Olivier Curty est équipé du “Vel’Phone”, un système lui permettant d’être prévenu sur son téléphone portable qu’une vache va mettre bas.

A près la vache qui rit, voilà la vache qui balan- ce des textos. Pas pra- tique de tapoter le cla- vier avec ses onglons…Les 240 charolaises d’Olivier Curty ne “beugleront” pas le contraire. Pourtant, elles y parviennent ! Depuis octobre 2010, l’éleveur de Chalèze a investi dans un détecteur permettant la sur- veillance des vêlages à distan- ce. Nommé “Vel’phone”, cet ins- trument comprend une base radio et 16 thermomètres vagi- naux permettant de détermi- ner la fin de gestation. Son fonctionnement est assez simple : placé dix jours avant le vêlage dans le vagin de l’animal, le thermomètre va monter en température pour dépasser les 39,5 °C avant de redescendre brutalement environ 48 heures avant le vêlage de 0,5 °C à 1 °C. À cet instant, le thermomètre lance donc un signal à un boî- tier G.S.M., lui-même relié au

téléphone du professionnel, pré- venu sur son écran de l’heureux événement. Devenus de véritables chefs d’entreprise, les agriculteurs ne plaisantent pas de cette inven- tion. Elle “change” leur vie. Et évite des pertes économiques : “Avec cet appareil, l’éleveur réus- sit à garantir sa production et passe des nuits plus tranquilles. Mais attention, cela ne veut pas dire que les exploitants font moins de surveillance de leur troupeau” explique Jean-Charles Hanriot,

À la tête d’un élevage de 240 charolaises, Olivier Curty dit “avoir sauvé un veau d’une mort probable.” Il n’avait pas prévu un vêlage si rapide et a dû se précipiter dans son exploitation pour aider la mère et le nou- veau-né. La plupart du temps, les vêlages ont lieu en début de soirée. “La dernière fois que mon portable a sonné, il était environ 23 heures. Le temps de quitter mon habitation et arriver à mon exploitation, j’ai pu surveiller la mise bas” constate l’agriculteur dont une partie des terrains est située le long du Doubs.Actuel- lement, la vente de viande est un secteur porteur. L’investissement pour un l’équipement varie selon le nombre de thermomètres. Oli- vier Curty a déboursé environ 5 000 euros…et gagné en confort de vie. Entre l’agriculteur et ses vaches : les ondes passent àmer- veille. E.Ch.

Olivier Curty (à gauche) ici accompagné par Jean-Charles Hanriot, animateur commercial insémination à “Génia’Test”.

animateur com- mercial Génia’Test, coopérative d’insémination basée à Roulans qui commercialise cet appareil utilisé par d’autres agricul- teurs à Bians-les- Usiers, Placey, dix en Haute-Saône et un dans le Terri- toire-de-Belfort.

CHÂTILLON-LE-DUC Contentieux judiciaire

“J’ai sauvé un veau.”

Et si les travaux de construction de l’échangeur étaient stoppés ? L’annulation par le Tribunal Administratif de la déclaration d’utilité publique du projet de mise à 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre Decevey et École-Valentin pose désormais la question de la léga- lité du chantier de l’échangeur qui a démarré en avril dernier.

L e 2 août, le Tribunal Administratif de Besan- çon a annulé la décla- ration d’utilité publique de 2009 de mise à 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre École- Valentin et Devecey. L’association de Défense de Châtillon-le-Duc est donc enco- re parvenue à coincer l’État dans ce projet, en obtenant pour la seconde fois l’annulation de la D.U.P. “J’étais plutôt optimiste. Nous avons gagné parce qu’en deux endroits le projet ne respecte pas certaines normes de pol- lution. Le tribunal a trouvé un argument suffisant pour annuler la D.U.P. Nous sommes très satisfaits” décla- re Jean-Louis Pélisson, pré- sident de l’association. La conséquence de ce juge- ment, et pas des moindres, est qu’elle pose désormais la question de la légalité du chan- tier de l’échangeur en cours de construction sur la R.N. 57 depuis le mois d’avril, qui per- mettra de desservir la futu- re gareT.G.V. d’Auxon. “Àmon sens, ces travaux sont illégaux, ils devraient être stoppés.Nous

bout de ce chan- tier de 10millions d’euros. En revanche,ellen’en engagera pas d’autres tant que la question judi- ciaire ne sera pas réglée. Selon nos informations, l’État envisage de faire appel dans cette affaire.Mais si la cour d’appel de Nancy le

venons d’alerter par courrier Nathalie Kosciusko-Morizet ministre du Développement durable et desTransports pour attirer son attention sur le fait que la responsabilité de l’État est engagée pour non-respect de décision de justice” annon- ce Jean-Louis Pélisson. La question est épineuse pour les services de la D.R.E.A.L. Franche-Comté (direction régionale de l’aménagement de l’environnement et du loge- ment). “Nous concevons qu’elle puisse se poser” indique ladirec- tion régionale qui avec l’appui de son ministère de tutelle a procédé à une analyse juri- dique détaillée du dossier. “La conclusionnous conduit à consi- dérer que l’annulation de la D.U.P. ne conduit pas à la sus- pension des travaux en cours. Si nous devions d’ailleurs les arrêter, ce serait un immense gâchis tant par rapport aux engagements que pour les risques graves pour la sécuri- té. Les conditions de circula- tion à ce carrefour sont déjà dangereuses et on ne ferait qu’aggraver le problème.” La D.R.E.A.L. va donc aller au

INSECTES

Des conditions favorables

2011, l’année des guêpes Pas folle la guêpe qui a su tirer profit des conditions estivales cette année pour proliférer à un rythme rarement observé dans le département. De l’opportunisme.

“Ils devraient être stoppés.”

L es piégeurs de guêpes ont pu s’en donner à cœur joie cet été. Le tableau de chasse de certains affiche parfois plu- sieursmilliers d’individus cap- turés. Le petit hyménoptère a largement participé à l’animation des repas cham- pêtres et autres pique-niques. Outre le risque de piqûre qui ne laisse personne insensible, la guêpe sait aussi se mon- trer opportuniste. Épicurien- ne, elle apprécie autant le steak que lemelon ou la pêche. En bref, la guêpe a tout pour attirer l’attention. De quoi sans doute amplifier le phé- nomène de prolifération constaté cet été. “Des fluc- tuations assez courantes dans le règne animal ou végétal” , note Frédéric Mora, chargé de direction au sein de l’Office Pour les Insectes et leur Envi- ronnement, O.P.I.E. Franche- Comté. À la différence de ce qui se passe chez les abeilles domes- tiques, une colonie de guêpes ne s’installe jamais au même endroit d’une année sur l’autre. L’espèce est très sen- sible aux conditions clima- tiques. Lesquelles se sont avé- rées particulièrement clémentes. Pas forcément humide, l’hiver 2010-2011 était plutôt froid et sec, ce

La prolifération concerne notamment deux espèces : la guêpe vulgaire ici à la sortie du nid et la guêpe germanique.

déboute, alors il devra tra- vailler à une nouvelle D.U.P. Et pourquoi pas revoir sa copie sur le tracé. L’association de défense de Châtillon-le-Duc ne souhaite pas que les travaux soient stoppés. Elle n’a d’ailleurs fait aucune démarche en ce sens car elle sait que cela ne serait pas sans conséquences sur ce carrefour névralgique. En revanche, en alertant le ministre, elle montre à quel point elle est déterminée dans son action, refusant le tracé de 2 x 2 voies entre École- Valentin et Devecey proposé par l’État.

qu’apprécient les fondatrices chez les guêpes. Hiver agréable suivi d’un printemps tout aussi sec et remarqua- blement ensoleillé. “Le taux de survie augmente assez logi- quement dans de telles cir- constances” , poursuit Frédé- ric Mora. La sécheresse printanière aussi été bénéfique à la flo- raison des arbres fruitiers qui ont mûri très tôt cet été. Conséquence : beaucoup de colonies avec beaucoup àman- ger. “Cette fructification pré- coce a permis un report de consommation assez specta- culaire sur les fruits.” Météo positive et disponibilité en nourriture, la conjonction de deux facteurs explique ainsi l’abondance des guêpes. L’activité des colonies s’est intensifiée au cours de l’été

avant de décliner progressi- vement à l’arrivée des mau- vais jours. Les ouvrières ne résistent pas au froid. Le nombre de piqûres de guêpes est logiquement en augmentation. Ce qui se répercute dans l’activité des services d’urgence sur l’ensemble des hôpitaux franc- comtois. Plus de consultations avec aussi plus de sorties S.M.U.R. dans le cas de piqûres multiples et de réac- tions allergiques. Les pom- piers n’ont pas chômé non plus en multipliant les inter- ventions sur les nids de guêpes, notamment en août. “Si la guêpe pique et grigno- te les fruits, elle représente en contrepartie un auxiliaire très précieux qui consomme notam- ment beaucoup de chenilles” , tempère Frédéric Mora.

L’échangeur de la R.N. 57 permettra de faciliter l’accès à la future gare T.G.V. d’Auxon.

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