La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

26 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011

ANNIVERSAIRE

L’accident tragique de la rue de Belfort

La mémoire de Léa est toujours là Dimanche 25 septembre, les amis et famille de Léa Charles organisent une marche silencieuse à Besançon. La jeune lycéenne avait perdu la vie, percu- tée par un chauffard sous l’emprise de stupéfiants. Elle traversait un passage piéton rue de Belfort. Le rappel des faits. Il est 0 h 15 dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 septembre 2010. Léa Charles, jeune lycéenne de 15 ans, quitte la gare de Besançon-Viotte avec quatre de ses amis pour se rendre au centre-ville. Elle traverse la chaussée sur un passage piéton (avec feux tricolores) au carrefour de la rue de Bel- fort et de l’avenue Foch. Une voiture conduite par un jeune homme de 22 ans la fauche. La jeune femme est projetée 32,5 mètres plus loin. L’auto- mobiliste s’arrête. Il avouera avoir fumé du cannabis et sera placé en gar- de à vue avant de ressortir un jour plus tard.

D ans la cuisine, la lumière d’une bougie blanche scintille, mettant en valeur le magnifique sourire de Léa, “ce petit ange partit trop tôt” comme aime à le souligner Ghyslaine, la maman. Un an après l’accident qui a enlevé la vie à sa fille, Ghyslaine Charles dit “survivre” en se raccro- chant aux souvenirs. Ici, un portrait de sa fille, là un S.M.S. envoyé quelques jours avant le drame où Léa lui dit qu’elle l’aime ou encore des mails envoyés. “J’ai gardé ses affaires. Je ne peux pas les jeter” explique Ghyslai- ne, en arrêt-maladie depuis la mort de sa fille. Un an après, le temps n’a pas

Ghyslaine Charles et son concubin Yves Bourlier ont chaque instant une pensée pour leur “petit ange.”

refermé la cicatrice. La famille deman- de “la justice. Nous attendons avec impatience le procès. Ça prend du temps” dit-elle. Le chauffeur, un jeune garçon âgé de 23 ans aujourd’hui est libre mais pla- cé sous contrôle judiciaire. Il ne peut

Rota qui le défend. Dimanche 25 sep- tembre, les amis de Léa organisent une marche silencieuse ainsi qu’une soirée, histoire de montrer que per- sonne n’a oublié cette jeune fille qui voulait être mannequin ou kiné. “Léa adorait danser. Elle rigolait tout le temps et adorait chanter. Des C.D. ont été enregistrés. C’est touchant” lâche la maman qui entretient la mémoire en actualisant le compte “facebook”. “Je vais sans doute changer la photo d’accueil (N.D.L.R. : la photo de Léa) car certains pensent qu’elle est toujours

là” annonce-t-elle. Ce terrible drame avait plongé toute une ville et un lycée dans la tristesse, notamment la com- munauté antillaise dont fait partie le papa. Près d’un millier de personnes avait rendu hommage à la jeune fem- me qui repose au cimetière de Saint- Ferjeux à Besançon. Si la maman a gardé les effets per- sonnels de sa fille, elle a quitté Besan- çon pour s’installer à Routelle, près de Saint-Vit, où elle s’occupe de sa maman (âgée de 74 ans) avec son concubin, lui aussi touché par le drame. “Dès lors

que je passe rue de Belfort, je me deman- de comment il a fait pour ne pas la voir… alors que la rue est très bien éclairée ! C’est dur.” Incompréhension, colère, les senti- ments s’entrechoquent surtout lorsque des rendez-vous comme Noël ou la fête des mères arrivent. “Nous n’avons jamais eu de mot de sa part…” s’in- digne lamère. Ce que la famille Charles ne veut pas, ce sont des débordements en marge de la marche. “On veut une marche calme. Léa aurait voulu cela…” E.Ch.

quitter la Franche-Com- té : “C’est un garçon qui a une vie difficile. Il travaille dans le bâtiment et essaye de faire face. Sans mini- miser la souffrance de la famille, nous ne sommes pas face à un délinquant” explique maître Nathalie

“On attend le procès.”

UN ÉCRIN VERT AU COEUR DU VALLON DU JOUR

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