La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

24 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011

son travail. Ce mot a une saveur par- ticulière dans la bouche de Céline Faye qui a vécu l’emprisonnement. Quant à Sarah Zaknoun, selon nos informa- tions, elle est actuellement en région parisienne. Mais les deux amies sont restées proches. “Nous sommes tou- jours en contact” ajoute encore laconi- quement Céline Faye. Les deux jeunes filles semblent avoir repris le cours de leur vie. Mais il faut rappeler que dans l’euphorie de leur libération,Alain Joyandet avait annon- cé qu’elles allaient créer une associa- tion pour mettre en garde les jeunes qui partent dans des pays exposés à la drogue. Le secrétaire d’État à la Coopération voulait sans doute que cette histoire serve d’exemple. Mais à ce jour, il n’y a pas de trace de cette association. Un jour peut-être… T.C. Lors de la libération des deux jeunes femmes, Alain Joyandet avait promis qu’elles s’engageraient dans la lutte contre la drogue. Aucune nouvelle de cette annonce… (photo archive). Mr BALABA VOYANT MÉDIUM COMPÉTENT 28 ANS D'EXPÉRIENCE, DONS SURPRENANTS ET PUISSANTS LA SOLUTION À TOUS VOS PROBLÈMES MÊME LES PLUS DÉSESPÉRÉS Spécialiste du retour immédiat de l’être aimé ou qui vous est cher, Amour perdu,Affection Fidélité, Chance,Travail, Examen, Désenvoûtement, Protection, Mauvais sorts. Résultatsgarantissous3jours-déplacementpossible-Discrétionassurée Paiementsselonvosmoyens.reçoit 7j/7de9hà20hàBESANÇON Tél. 03 81 65 19 74 / 06 09 40 21 69 Intervient dans ExploitationsAgricoles, commerces et entreprises en difficultés ...

LIBÉRATION

Depuis bientôt deux ans

Céline et Sarah goûtent à la liberté, mais… La première a trouvé un emploi de serveuse dans un restaurant de Besançon. La seconde est pour l’instant en région parisienne. Céline Faye et Sarah Zaknoun reprennent goût à la vie à l’abri des médias.

I nutile d’insister. Céline Faye n’est pas disposée à raconter son his- toire. Non par pudeur, mais com- me s’il s’était promise de ne jamais parler. Elle ne dira rien pas sans la présence au moins de son amie Sarah Zaknoun, avec laquelle elle a été déte- nue en prison pendant 18mois en Répu- blique Dominicaine pour trafic de drogue. C’était en juin 2008.Après une semaine de vacances idylliques pas- sée sur l’île caribéenne, les deux jeunes filles qui étaient venues fêter leur bac, sont arrêtées à l’aéroport juste avant d’embarquer pour la France. La police locale vient de découvrir cinq kilos de cocaïne dans leurs valises. C’est le début d’un long cauchemar judiciaire pour les Bisontines qui ne

Le rappel des faits. Juin 2008. Après avoir passé une semaine de vacances en République Dominicaine, Céline Faye et Sarah Zaknoun sont arrêtées à l’aéroport. La police vient de découvrir dans leurs bagages plusieurs kilos de drogue. Après un procès expéditif, durant lequel “l’hypothèse de leur innocence a été écartée” confiait leur avocat maître Gilbert Collard, les deux jeunes franc-comtoises sont condamnées à huit ans de prison. La mobilisation sans précédent qui sui- vra aboutira à leur libération en décembre 2009. L’histoire de Céline et Sarah fera le tour du monde.

cesseront de clamer leur innocence. Elles seront condamnées à huit ans de prison par la justice dominicaine. Dès

décembre 2009. Il fera même le voya- ge en République Dominicaine pour ramener à Paris ces deux demoiselles âgées de 19 et 20 ans qui ont été libé- rées après avoir été graciées. Cette his- toire a été relayée par les médias du monde entier. Comment Céline Faye aurait pu l’oublier ? Elle reprend petit à petit une vie normale à Besançon où elle a trouvé un emploi de serveuse dans un restaurant de la capitale régionale. Chaque jour, “je goûte à la liberté” confie-t-elle simplement en quittant

lors, une mobilisation sans précédent s’est mise en place pour obtenir leur libération, les familles, les amis, jusqu’au secrétaire d’État à la Coopéra- tion Alain Joyandet. C’est lui qui obtiendra leur libération à la fin du mois de

“Nous sommes toujours en contact.”

LA VÈZE Cinq après le crash L’instruction n’est toujours pas terminée Le rappel des faits. Le 19 octobre 2006, à 0 h 40, l’avion Beechcraft 90 qui vient de quit- ter l’aérodrome de La Vèze s’écrase quelques secondes après le décol- lage dans le bois qui se dresse dans le prolongement de la piste. Il a à son bord quatre personnes, le pilote, son co-pilote, et deux médecins du C.H.U., Pierre-Olivier Denué, 34 ans, chef de clinique, et Benjamin Ramus, interne, âgé de 26 ans. Ce soir-là, la petite équipe médicale devait s’envoler pour Amiens afin d’y prélever un foie. Cinq après ans après le drame, l’instruction n’est toujours pas bouclée. BESANÇON Le 26 octobre Les familles des victimes ont rendez-vous avec le juge Pourquoi le pilote a-t-il pris les commandes de

certitude ce qui s’est réellement pas- sé ce soir-là dans le cockpit. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le pilo- te n’avait pas ses qualifications. Il faisait état d’une compétence dou- teuse” soupire Bruno Ramus, le père le Benjamin, qui est aussi président de l’Association des Victimes et Entourage du Crash de Besançon (A.V.E.C.) La dernière réunion avec le juge d’instruction a eu lieu en 2009.Après deux ans d’une “attente insuppor- table” , les familles ont l’espoir que le 26 octobre il rende enfin ses conclu- sions, aumoins partielles, si ce n’est définitives. Elles leur serviront pour continuer leur action judiciaire. “Elles seront essentielles pour acter des facteurs de progrès. La justice se donne les moyens d’investigations nécessaires à la progression dans ce délicat dossier, avec de nouvelles

auditions et l’ordonnance d’une expertise judiciaire qui est en cours. Nous avons une étape à franchir car en parallèle nous engageons une action au Tribunal Administratif contre les ministères de la Santé et des Transports car ces gens n’ont pas eu le souci de la sécurité” indique Bruno Ramus qui mène ce combat “éprouvant et difficile à vivre” avec obstination. À l’écouter, cette histoire drama-

toutes les leçons soient tirées de cet- te affaire, encore faudrait-il que les acteurs concernés par ces sujets ne s’inscrivent pas dans le déni de leurs propres responsabilités et insou- ciance. Pour cela, nous avons enga- gé des actions auprès du Tribunal Administratif afin que chacun d’eux soit mis face à ses propres respon- sabilités et les assume.” Après ce crash, suite aux recom- mandations prodiguées par le B.E.A. (Bureau d’Enquêtes et d’Analyses), une réglementation “Air Ambulan- ce” visant à imposer deux pilotes qualifiés pour le type d’avion est en cours d’élaboration par l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne. C’est un début, mais pour l’association A.V.E.C., il faut aller plus loin encore dans la réglemen- tation afin d’éviter que ce genre d’accident ne se reproduise.

De multiples travaux ont été menés à La Vèze depuis cet accident pour sécuriser la piste.

L es familles des victimes du crash de La Vèze attendent beaucoup du rendez-vous pré- vu le 26 octobre à Besançon avec le juge d’instruction en charge du dos- sier. Elles espèrent obtenir enfin des réponses à leurs questions. Cinq ans après le drame qui a coûté la vie à quatre personnes dont deux médecins du C.H.U., elles veulent savoir comment le pilote a-t-il pu prendre les commandes de l’appareil alors qu’il ne disposait pas de toutes les qualifications requises pour ce vol sanitaire. Tout laisse à penser aujourd’hui que le crash est bien lié à une défaillance humaine et pas à un problème technique du Bee- chcraft 90 ou à la météo. “Il n’y a pas d’enregistreur de vol sur cet avion. Nous ne saurons jamais avec

l’appareil alors qu’il n’avait visiblement pas les qualifi- cations requises ? Le temps passe, une attente insup- portable pour les familles des victimes qui n’ont pas la réponse à cette question suite au crash du Beech- craft 90 à La Vèze. Elles espèrent que le 26 octobre, le juge d’instruction leur remettra les conclusions de son enquête.

tique est la consé- quence d’une suc- cession de négligences tant du côté de la compagnie aérienne que de l’hôpital qui ont per- mis à ce pilote de prendre les com- mandes du Beech- craft 90. “Pour que

“Éprouvant et difficile à vivre.”

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