La Presse Bisontine 124 - Septembre 2011
LE DOSSIER
La Presse Bisontine n° 124 - Septembre 2011
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Avec ses 180 000 habitants, la communauté d’agglomération du Grand Besançon compte plus de 80 000 emplois. Un fait n’est pas nouveau, c’est la forte propor- tion d’emplois dans le domaine tertiaire, et cette tendance ne fait que s’accentuer. Les principaux employeurs restent l’hôpital, la Ville de Besançon, ou encore les Conseils général et régional qui ont leur siège dans la capitale comtoise. La Presse Bisontine s’est penchée dans ce dossier essentiellement sur les entreprises pri- vées, industrielles ou de services. Car Besançon et son agglomération accueillent sur leur sol des dizaines de P.M.E., souvent implantées depuis plusieurs décen- nies, qui continuent à créer de l’emploi. Malgré tout, à travers ces pages, on s’apercevra que la plupart des offres d’emploi ne concernent pas du personnel hautement qualifié. Besançon et l’emploi, c’est le dossier de la rentrée. LES 70 ENTREPRISES LES PLUS DYNAMIQUES DU GRAND BESANÇON
EMPLOI
Sans elle, pas de tertiaire L’industrie est encore un poumon de l’économie
D ans le Grand Besançon, 81,3 % des actifs travaillent dans le tertiaire. Ils sont salariés dans le commerce, la banque, dans l’administration, les sociétés privées de service ou encore la fonction publique hospitalière. Ce profil économique de la capitale régionale s’affirme avec le temps. Il est peu probable que Besan- çon retrouve son tempérament indus- triel qu’elle devait en grande partie à l’essor de l’horlogerie partie en lam- beaux. “La part de l’emploi industriel, c’est entre 10 et 15 % dans le Grand Besançon” précise l’observatoire éco- nomique de l’A.U.D.A.B. (agence d’urbanisme de l’agglomération de Besançon). Ce rapport entre tertiaire et secon- daire paraît s’être installé durable- ment sur ce territoire. Mais il ne faut pas en conclure que l’industrie est moribonde et en perte de vitesse. “En local, elle se développe avec des unités plus petites, très spécialisées sur des domaines de pointes comme le médi- santé de l’industrie est indispensable pour maintenir à flot les activités de services en plein essor. Le tissu industriel ne pèse pas lourd dans un Grand Besançon tourné principalement vers le tertiaire. Mais la bonne
Beaucoup de P.M.E. sont positionnées sur des marchés très spécifiques
à forte valeur ajoutée.
plus de 300 salariés Parkéon (700), Bourgeois (350), le tissu industriel se tisse avec un ensemble de P.M.E. de 10 à 70 salariés, positionnées sur des marchés divers, qui “participent à l’attractivité du secteur” insiste l’A.U.D.A.B. Rien d’étonnant donc, si l’on étudie le classement des 70 plus grandes entre- prises de l’Agglo en nombre de sala- riés, qu’il y figure assez peu d’industriels. En revanche, les acteurs du tertiaire sont bien représentés, qu’il s’agisse des agences d’emploi tempo- raire, des sociétés de nettoyage ou des grandes enseignes commerciales. Ce sont d’ailleurs ces acteurs du tertiai- re qui recrutent (voir tableau en page 21), sur des postes par forcément
qualifiés et pour des contrats qui ne sont pas systématiquement des C.D.I. D’après l’U.I.M.M., ces activités de ser- vice n’émergent qu’en contrepartie d’un secteur industriel certes plus res- treint mais qui doit tenir bon. L’industrie génère des emplois dans les services sans toujours en créer dans ses propres rangs. Beaucoup d’entreprises ont externalisé des acti- vités comme le nettoyage qu’elles sous- traitent désormais alors qu’elles occu- paient des emplois qui comptaient dans leurs effectifs. D’autres exter- nalisent l’expertise comptable ou la gestion des ressources humaines, la preuve : “Il y a quelques années, l’industrie représentait 40 % de notre chiffre d’affaires” indiqueThierry Péta-
ment, président du groupe Orchestral Services dont la filiale Enett Services qui emploie 200 personnes à Besan- çon propose des prestations de net- toyage et d’entretien aux entreprises. Une part qui temps à diminuer et qui n’augure rien de très positif selon ce leader de l’économie locale. “Aujour- d’hui, l’industrie représente 30 % de notre activité. Nous compensons ce défi- cit par des entreprises commerciales, de service, comme des banques ou des grandes surfaces. J’interprète cela com- me un recul de l’activité industrielle à Besançon, une ville où il n’y a pas de volonté politique d’attirer ces entre- prises.” Or, les emplois de production sont nécessaires pour maintenir et pérenniser la qualité des services et
les emplois qui vont avec. Un pays ne peut pas éternellement consommer ce qu’il ne produit pas. C’est encore l’industrie qui accueille le plus de salariés intérimaires. “Fin avril 2011, 65 % de l’activité intérim était liée à l’industrie. C’est environ 10 % dans le tertiaire” observe Chris- tian Bolognesi, directeur du secteur Manpower Franche-Comté. L’activité repart dans les entreprises indus- trielles régionales, même si beaucoup d’entre elles redoutent un fléchisse- ment d’ici la fin de l’année.Alors qu’elles sont les premières à subir les fluc- tuations de la conjoncture, ces entre- prises sont un poumon essentiel à la respiration de l’économie. T.C
cal, l’aéronautique, les microtechniques. Les zones d’activité comme celle de Pirey sont peu- plées d’industriels. Les sociétés sont très per- formantes tant en ter- me de choix de marché que de productivité” rap- pelle L’U.I.M.M. (union des industries et des métiers de la métallur- gie). À côté des rares sociétés qui emploient
“Des unités plus petites.”
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