La Presse Bisontine 123 - Juillet-Août 2011

LE GRAND BESANÇON 36

La Presse Bisontine n° 123 - Juillet-août 2011

NANCRAY

Des brigades de police équestre Le trait comtois, une passion depuis toujours Denis Robert, éleveur de traits comtois à Nancray

est une figure régionale de l’élevage de ces chevaux qui font la renommée de la région. Selon lui, la race n’est pas prête de décliner.

A vec plus de 65 chevaux dans son exploitation, Denis Robert voue une véritable passion pour ses chevaux. Éleveur comme l’étaient son père et son grand-père, cet habitant de Nancray a choisi la profession par- ce qu’il a toujours été dans le milieu, il a “le virus dans le sang” comme il le dit. Et le gène n’est pas perdu puisque son fils Mickaël l’a rejoint dans son exploitation. C’est d’ailleurs lui qui a organisé la deuxième édition du concours régio- nal d’attelage au musée des maisons comtoises de Nancray, le week-end des

re” avoue-t-il modestement. Trésorier de l’Association Nationale du Cheval de Trait, président de la section de Besançon du comtois, orga- nisateur du concours cantonal de Cha- mars à Besançon ou encore jury dans les concours, l’éleveur de Nancray est un homme aux multiples casquettes. Il porte ainsi un jugement d’ensemble sur la race et son développement.Avec plus de 4 300 naissances par an, les comtois sont la race de trait la plus répandue de France. Bien qu’ils en fas- sent la renommée, “les comtois ne se trouvent plus majoritairement en Franche-Comté” explique-t-il pour mettre fin à une idée reçue. Présents dans les régions montagneuses de l’Auvergne, de Rhône-Alpes ou des Pyrénées, ils tirent leur succès de leur bon tempérament mais aussi de leur adaptabilité. “Un client de Marseille est très satisfait d’un comtois utilisé en attelage, il s’adapte au chaud et au froid” ajoute M. Robert pour justifier leur grande adaptation. À propos des utilisations modernes de ces chevaux de trait, le président de la section de Besançon du comtois y voit une nouvelle niche pour la race. En effet, le ramassage des ordures grâ-

18 et 19 juin dernier. Le savoir-faire est sans dou- te héréditaire lui aussi. Les ascendants de M. Robert étaient déjà habi- tués aux plus grands concours. Et Denis Robert a repris le flambeau. Son premier prix à Paris, dans le concours de modèle reflète cette expérience transmise de génération en génération. “Un prix, c’est une pub pour l’élevage et c’est aussi une recon- naissance du savoir-fai-

Un premier

prix à Paris.

Denis Robert, constamment auprès de ses comtois.

ce à la traction animale comme à Besan- çon ou les transports scolaires avec une calèche comme à Auxon-Dessus sont en plein essor. Monsieur Robert a déjà été sollicité et a converti ce gen- re d’initiative avec la commune de

Maxéville, en périphérie de Nancy. Il a vendu quatre chevaux à la munici- palité de cette ville lorraine. Ils sont utilisés par la brigade équestre de Maxéville dans le cadre des missions de police, ils font également le bon-

heur des enfants puisqu’ils assurent le service de ramassage scolaire. Ces activités sont donc à développer puis- qu’il s’agit “de la raison d’être des com- tois.” T.M.

EN BREF

DELUZ

Une association récupère et protège les chevaux

Déchetteries Depuis lundi 6 juin, les horaires d’ouverture des déchetteries du Sybert ont changé. Pour consulter les nouveaux horaires des points de Saône, Tilleroyes, Bouclans, Devecey, Byans-sur- Doubs, Epeugney, Pirey, Saint-Vit, Thoraise… : www.besancon.fr Vélo Le jeune cycliste de la Française des Jeux Thibault Pinot (21 ans), originaire de Haute-Saône, aujourd’hui domicilié à Besançon est l’un des espoirs du cyclisme français. Après sa troisième place au Tour de Turquie, il vient de terminer second d’une étape du Dauphiné Libéré. Handball Les handballeuses bisontines évolueront en L.F.H. (première division) la saison prochaine. Malgré leur 10ème place, les joueuses de l’E.S.B.F. ont été repêchées et joueront au plus haut niveau avec une nouvelle recrue de choix, l’internationale brésilienne Flávia Nascimento Da Silva. Elle vient de signer un contrat d’un an.

Une seconde vie pour treize chevaux Maltraités par leur propriétaire et souvent proches de la mort, des chevaux sont soi- gnés à Deluz et Vaire pour y terminer leurs vieux jours. Les bénévoles de l’association ont du cœur mais pas assez de bras.

S pirou revit. Dans son enclos verdoyant de Vai- re, le jeune cheval à la crinière noire et à la robe mar- ron trotte, saute, broute. Âgé de deux ans, l’animal a la fougue du jeune premier. Il y a quelques mois pourtant, Spi- rou a failli subir le même sort que sa mère : mourir faute de soins et de nourriture. Jeune poulain, il est resté de longs jours aux côtés de la carcasse de samère cherchant une affec- tion qu’elle ne pouvait plus lui donner. Heureusement, l’association des Chevaux de Colombey l’a récupéré et tiré des griffes de son ancien pro- priétaire. Le voilà sur pied au prix d’un long effort mené par des bénévoles travaillant dans l’ombre. Chaque jour, à raison de cinq heures de travail, Gérard

Estienney, Christine Gauthier, Aurélie (et d’autres) donnent de leur temps auprès de trei- ze chevaux répartis dans des enclos à Vaire et Deluz. “ Ce sont des chevaux ou poneys récupérés après décision de jus- tice suite à de mauvais traite- ments. Nous les remettons sur pied et leur permettons de finir

Aurélie, palefrenière bénévole, soigne les chevaux à Vaire.

ment en lien avec la société protectrice des animaux (S.P.A.).Actuellement, le refu- ge est à saturation. “ Outre la place, nous avons surtout un manque de main-d’oeuvre pour venir entretenir les chevaux. C’est un travail de tous les jours” rappelle le président. Côté argent, l’association se débrouille et profite du prêt gratuit des terrains par Gérard Estienney pour assurer samis- sion. Elle organise des repas (comme celui du 26 juin), un vide-greniers et lance des sous- criptions. Elle a reçu une aide parlementaire de 3 000 euros

pour les frais de nourriture et devrait investir dans du maté- riel pour l’entretien des équi- dés. Ce qui coûte le plus cher : l’intervention du vétérinaire. Grâce à son réseau de rela- tion, “ Les Chevaux de Colombey” parviennent à répondre à l’urgence mais regrettent de manquer - parfois - de soutien auprès des services sanitaires et vétérinaires. “ Le sort des animaux n’intéresse personne”

regrette un bénévole. En revanche, le tribunal de Besan- çon semble à l’écoute dès lors que plainte est déposée pour mauvais traitement admet l’association. Cavaliers pour la plupart, les bénévoles ne comptent plus les câlins donnés à Flamme le petit poney ou Quintessence la jument. Pour les 13 chevaux, cette association leur offre une belle revanche sur la vie. E.Ch.

leurs jours tran- quillement chez nous” explique Claude Gillot, président des “ Chevaux de Colombey” . Grâ- ce au travail d’inspecteur comme Rolande Bouvard, l’association repère les ani- mauxmaltraités dans le départe-

“A côté de la carcasse de sa mère.”

Renseignements : chevauxdecolombey@orange.fr ou 06 86 28 11 35

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