La Presse Bisontine 123 - Juillet-Août 2011

La Presse Bisontine n° 123 - Juillet-août 2011

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COMPTAGE

Des visiteurs venus des quatre coins du monde

12 000 visiteurs en un mois et demi La cathédrale Saint-Jean est un des lieux les plus visités de Besançon en été comme le démontre un comptage effectué l’année dernière à l’initiative de l’archevêché.

P ersonne n’avait imagi- né une telle affluence à la cathédrale Saint-Jean avant que Monseigneur Lacrampe ne décide d’organiser un comptage des visiteurs du 1 er août au 12 septembre 2010. Il a confié cette tâche aux Tra- vailleuses Missionnaires de l’Immaculée qui assurent une présence à la cathédrale pen- dant l’été. Résultat, près de 12 000 personnes ont franchi le seuil de l’édifice religieux en un mois et demi seulement, soit 350 à 500 personnes par jour ! Pour être complet, il faudrait ajouter à ces chiffres ceux de l’office de tourisme qui organi- se des visites.

Qui a dit que les églises étaient désertes et qu’elles n’intéressaient personne ? Indis- cutablement, ce monument important du patrimoine local est un des plus fréquentés. Les sœurs ont relevé 54 nationali-

tine, Irak, États-Unis, Pérou, Australie ou encore Nouvelle- Zélande, bref des voyageurs du monde entier sont venus fouler le sol de la cathédrale. “ Il y avait tous les âges et toutes les caté- gories sociales et confession- nelles” expliquent les religieuses dans leur compte rendu. Pour nuancer leur propos, elles indi- quent que l’affluence est liée aussi au fait la cathédrale se situe sur le chemin de la Cita- delle, et que l’horloge astrono- mique est aussi unmotif de visi- te. Elles déclarent avoir abordé dif- férents sujets avec les visiteurs, “ tantôt culturels, tantôt humains, tantôt spirituels.” Elles ont

Les Travailleuses Missionnaires de l’Immaculée ont recensé 54 nationalités.

tés sur la période, d’Europe, d’Afrique, d’Asie, d’Océanie, d’Amérique et du Moyen-Orient. Autriche, Irlande, Allemagne, Dane- mark, Hongrie, Algérie, Maroc, Cameroun, Nigéria, Togo, Kenya, Chine, Japon, Sri Lanka, Russie, Israël, Pales-

“Entre 15 et 25 minutes.”

remarqué que les promeneurs étaient souvent pressés et que la visite du lieu en trois langues qu’elles proposaient durait entre

15 et 25 minutes. “ Nous avons noté que les gens de la région ont beaucoup apprécié l’accueil et les informations sur la cathé-

drale qu’ils ne connaissent sou- vent pas bien.” Cette année, l’accueil aura lieu dès le 14 juillet jusqu’à la fin du mois d’août.

SÉPULTURE Des cercueils intacts Descente au cœur de la crypte La cathédrale Saint-Jean est un des lieux les plus visités de Besançon en été comme le démontre un comptage effectué l’année dernière à l’initiative de l’archevêché.

L a crypte de la cathédrale Saint- Jean n’est pas ouverte au public. Il faut être accompagné d’une personne du diocèse pour être autorisé à y entrer. Elle se situe sur la droite du chœur. La petite porte s’ouvre, on descend un escalier abrupt à la lumière d’une bougie. Le visiteur fait étape dans une première salle voû- tée plongée dans le noir. En appro- chant la flamme, il découvre des plaques fixées dans le mur sur lesquelles sont

gravés des noms des archevêques qui reposent ici.

faitement conservés. Il se dégage un sentiment étrange de cet endroit, entre angoisse et sérénité. Il faut un petit temps d’adaptation. Exceptionnelle- ment, lors de célébrations, il est arri- vé que la crypte soit ouverte au public. “Certaines personnes sont choquées, d’autres ne veulent pas descendre” observe Daniel Mourey. Face à un caveau, personne ne peut préjuger de sa réaction. La crypte a évolué dans le temps. À

Mais les corps sont dans la pièce à côté. C’est Daniel Mourey, le gardien de la cathédrale qui sert de gui- de. Il a posé le cierge pour brancher un projecteur afin d’y voir plus clair. Les cercueils sont là, bien ali- gnés sur deux rangs, par ordre chronologique, par-

“Les tombes furent violées.”

Sur le mur, des plaques de cuivre sur lesquelles sont gravés les noms d’anciens archevêques.

partir de 1674, “après la ruine de la basilique Saint-Étienne, lieu de sépul- ture préféré des anciens archevêques (construite sur le mont de l’actuelle Citadelle, elle dominait Besançon), leurs restes ont été transférés à la cathé- drale Saint-Jean” apprend-on dans l’Écho paroissial de Saint-Jean. “Mais à l’époque révolutionnaire, les tombes furent violées. On emporta tout ce qu’il y avait de quelque valeur et les osse- ments furent laissés en tas et confon- dus. En 1851, lors des réparations effec- tuées par le Cardinal Mathieu, ces ossements furent recueillis et placés dans de nouveaux cercueils de chêne.” En 1918, le lieu fut légèrement modi- fié pour permettre d’y accueillir un plus grand nombre de corps. Aujourd’hui, l’archevêché n’a pas l’intention d’ouvrir au public cette crypte. En revanche, Monseigneur Lacrampe souhaiterait aménager un oratoire dans la pièce où se trouve la porte d’entrée et qui est pour l’instant en chantier. “Je souhaite qu’à la Tous- saint, il puisse y avoir là une célébra- tion en souvenir de tous ces arche- vêques.” T.C.

Les anciens archevêques qui reposent dans la crypte sont : Raymond Durfort 1774-1792 Claude Lecoz 1802-1815 Paul-Ambroise de Villefrancon 1823-1828 Cardinal François-Auguste de Rohan- Chabot 1829-1833 Guillaume-Valentin Dubourd 1833 Cardinal Césaire Mathieu 1834-1875 Justin Paulinier 1875-1881 Arthur-Xavier Ducellier 1887-1893

Léon Gouthey 1848-1918 Fulbert Petit 1894-1909

La crypte a été réaménagée de manière à pou- voir accueillir d’autres corps.

Joseph Humbrecht 1918-1927 Cardinal Henri Binet 1927-1936 Marcel-Marie Dubois 1954-1966 Marc Lallier 1966-1980

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