La Presse Bisontine 123 - Juillet-Août 2011

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 123 - Juillet-août 2011

C’est un secret pour personne : Besançon est marquée par son histoire religieuse et militaire. Il y a une époque où se croisaient dans les rues de la ville les uniformes et les cornettes. Dans ce numéro spécial été, La Presse Bisontine a choisi de s’intéresser à la cathédrale Saint-Jean, édifice parmi les plus remarquables du patrimoine bisontin et franc-comtois. Son histoire architecturale est au moins aussi intéressante que les chefs-d’œuvre qu’elle abrite et qui sont donnés à voir au public. Situé sur le chemin de la Citadelle, ce lieu cultuel et culturel mérite plus qu’une simple halte. LA CATHÉDRALE COMME VOUS NE L’AVEZ JAMAIS VUE

La cathédrale Saint-Jean mérite bien une halte tant elle a de choses à raconter. Cet édifice, c’est l’histoire d’une construction, une histoire d’hommes et d’œuvres d’art. Des siècles de vie Une histoire de cathédrale PATRIMOINE

Le chœur de la cathédrale doit être réaménagé et le mobilier changé.

L a Direction régionale des affaires culturelles (D.R.A.C.) consulte en ce moment les entreprises. La cathédrale Saint-Jean doit faire l’objet de travaux qui étaient attendus depuis dix ans. La couverture de l’édifice a besoin d’être restaurée ainsi que le chœur qui fait l’objet d’un réaménage- ment. C’est l’État qui se charge de l’entretien de ce bâtiment dont il est

propriétaire. Il assume ainsi sa mission de conservation du patrimoine qui lui appartient. Mais l’histoire nous montre que nos ancêtres ne se sont pas toujours autant souciés de la préservation de ces lieux. En 1729, le clocher de la cathédrale Saint-Jean s’est effondré. “Elle présen- tait un état de vétusté avancé comme beaucoup d’édifices religieux à l’époque.

cette cathédrale qui a subi d’importantes transformations à travers les siècles mais dont les fondations sont datées de l’époque mérovingienne (IV ème siècle). Si l’histoire de la construction de cette cathédrale est remarquable avec ses piliers et ses grandes arcades romanes qui longent la nef et ses voûtes sur croi- sées d’ogives, l’intérieur l’est tout autant. “La grande caractéristique de cet édifi- ce est que les œuvres d’art qu’il abrite sont d’une grande importance” estime Lionel Estavoyer, conseiller culturel à la ville de Besançon. Beaucoup de peintures considérées pour certaines comme de véritables chefs- d’œuvre sont visibles, dont “La Vierge aux Saints” de Fra Bartolomeo qu’il a peint en 1512. Ces tableaux mériteraient d’être valorisés par un meilleur éclai- rage. À découvrir ou à redécouvrir, l’horloge astronomique, prouesse tech- nique en soi commandée par le Cardi- nal Mathieu (1834-1875). Il y a aussi un mobilier de grande valeur. Bientôt, le public pourra apprécier le nouveau chœur qui va être réaménagé. Le projet a été confié à l’architecte Jean- Marie Duthilleul. “Il y a un désir de beauté, de qualité, de façon à ce que cela ne jure pas” explique Monseigneur Lacrampe. Il ajoute : “La question qui

nous arrête, c’est qu’il nous manque pour l’instant des pierres de grès pour la cathèdre (siège de l’évêque), l’ambon pupitre placé à l’entrée du chœur, et l’autel.” La cathédrale est également un lieu de sépulture. C’est là que repose le corps de Ferry Carondelet (1473-1528), archi- diacre de Besançon qui occupa de hautes fonctions auprès du Pape. Son tombeau est couvert de petits “graffitis” gravés dans le marbre. Dans une crypte sont inhumés les Comtes de Bourgogne com- me le mentionne une dalle du sol. Les cercueils des archevêques de Besançon reposent également là, dans une cryp- te voisine. On raconte d’ailleurs que le Cardinal de Rohan-Chabot (1829-1833), aurait souhaité qu’à sa mort son cœur revienne à sa famille, que son corps repo- se dans la crypte, que ses entrailles soient remises au grand séminaire et que ses yeux et sa langue soient conser- vés enfin dans un coffret dans la cathé- drale. La littérature fait référence à ce lieu. Lionel Estavoyer raconte : “Dans “le Rouge et le Noir” de Stendhal, c’est là que Julien Sorel tue Madame de Rênal.” Toute une histoire à découvrir au ryth- me tranquille de l’été. T.C.

Le clocher de l’église Saint-Pierre s’est lui aussi affaissé” précise Frédérique Coobar, chargée de mission à l’Office de Tourisme, qui pendant tout l’été orga- nise des visites nocturnes de la ville. En s’effondrant, le clocher a détruit l’abside du Saint-Suaire. L’ensemble a été reconstruit. Il s’agit d’une abside baroque que le visiteur découvre enco- re aujourd’hui en passant la porte de

Vue des combles de la cathédrale qui filent au-dessus de la nef centrale. Facilement accessibles, elles abritaient un mécanisme qui permettait de monter et descendre les luminaires.

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