La Presse Bisontine 123 - Juillet-Août 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 123 - Juillet-août 2011

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ENSEIGNEMENT D.U.T. chimie L’huile de friture transformée en carburant Une expérience inédite au parfum de développement durable a démarré au sein de l’I.U.T. de chimie à Besançon. L’huile de friture des restos U sera récupérée, et transformée en bio-carburant pour les tracteurs des espaces verts.

Rémy Viennet, directeur d’études à

l’I.U.T. chimie de Besançon, encadre cette expérience inédite.

É tudiants de la Bouloie, ayez moins de scrupules à man- ger des frites ! Ce n’est pas plus diététique qu’avant mais au moins, vous œuvrerez au développement durable. L’année prochaine, l’huile de friture usa- gée en provenance du restau- rant universitaire de la Bouloie sera récupérée par les étudiants du D.U.T. de chimie tout proche qu’ils transformeront en bio-die- sel. Ce projet à l’allure expéri- mentale intègre les travaux pra- tiques du cursus des étudiants

Viennet. L’autre intérêt de cet- te manipulation à vocation péda- gogique, ce sont les produits récupérés à l’issue de la syn- thèse. Outre le biocarburant, les étudiants obtiendront du savon (à la légère odeur de frites…) et de la glycérine qui sera justement réutilisée par Solvay pour produire de l’épichlorhydrine. La boucle est bouclée. Et le carburant, il sera

à partir d’un produit très toxique et contraignant qui nous était fourni par l’usine Solvay, l’épichlorhydrine. Plus récem- ment, Solvay avait mis au point un autre dispositif qui permet de fabriquer ce produit à partir de glycérine naturelle, ce qui fait que notre T.P. était devenu obso- lète. On a donc cherché à rem- placer cette synthèse et on a pen- sé au bio-diesel” résume Rémy Viennet, directeur des études au département “chimie” de l’I.U.T. La démarche n’était pas inno- cente. Primo la synthèse de ce produit était relativement aisée à faire et secundo , la manipu- lation est possible à partir d’huile de récupération. “On a un res- to U sur le site, autant en profi- ter” résume l’enseignant. À chaque T.P. à partir de l’année prochaine, les étudiants pro- duiront ainsi une quinzaine de litres de biocarburants, soit “envi- ron 500 litres par an” ajoute M.

certainement utilisé - après dif- férentes phases d’autorisation nécessaires - dans les tracteurs utilisé sur le campus universi- taire pour l’entretien des espaces verts. “Ce projet s’inscrit vrai- ment dans l'idée de chimie ver-

te et de recyclage.” Cette expé- rience innovante a même été labellisée dans le cadre de l’année internationale de la chimie. Chaque année, environ 70 étu- diants intègrent l’I.U.T. de chi- mie de Besançon. Ils poursui-

vent souvent à l’issue de leur D.U.T. sur une licence profes- sionnelle et un master. À l’issue de leur formation, ils sont qua- siment assurés de trouver un emploi. La frite mène à tout… J.-F.H.

de chimie. Il a été élaboré en étroite collaboration avec deux agents de maîtrise de la société Solvay de Tavaux, Pascal Samper et Roger Veyrac. “À la base, nous avions un T.P. dans lequel on faisait la synthè- se de la glycérine

UNIVERSITÉ

1 250 en première année

70 étudiants intègrent chaque

La fac de médecine déménage Branle-bas de combat entre le site de l’Arsenal et les Hauts-de-Chazal : d’ici la rentrée, la majeure partie de l’U.F.R. médecine-pharmacie aura pris possession de ces nouveaux bâtiments. Près de 4 000 personnes concernées.

année l’I.U.T.

D ans le hall d’entrée, les va-et- vient se poursuivent. Les étu- diants qui terminent l’année croisent encore des ouvriers qui s’affairent à régler les dernières fini- tions tandis que tous les cartons ne sont pas encore défaits. Le personnel administratif a pris possession de ses nouveaux bureaux, les étudiants sui- vront. À peine plus de 3 500 étudiants, futurs médecins, pharmaciens, dentistes ou encore orthophonistes, une centaine de professeurs et de maîtres de confé- rences des universités, 65 chefs de cli- nique assistants et une centaine de personnes pour les services adminis- tratifs. Au total, près de 4 000 per- sonnes vivront au quotidien auxHauts- de-Chazal, sur le site de la nouvelle faculté de médecine - l’U.F.R. sciences médicales et pharmaceutiques -, à quelques dizaines de mètres du C.H.U. Minjoz. Dans quatre ans, le tramway passera au milieu de ce nouveau cam- pus universitaire dans lequel les étu- diants s’apprêtent à prendre leurs marques. Une partie du site fonctionne depuis plusieurs années déjà, avec la biblio- thèque universitaire et quelques amphithéâtres et salles de cours.Mais la majeure partie de ces bâtiments entrera en fonction à la prochaine ren- trée. Notamment celui qui abritera le grand amphithéâtre de 800 places

destiné aux étudiants de première année, au nombre de 1 250 cette année. L’ensemble immobilier de la nouvelle faculté de médecine-pharmacie ne sera complet que lors- qu’un dernier bâtiment sera construit, d’ici 2013. “Ce sera un troisième bâtiment d’enseignement qui comprendra deux nouveaux amphis de 150 et 250 places. D’ici deux

4 000 personnes y vivront au quotidien.

ans, nous aurons donc, regroupés sur le même site, le C.H.U. et l’ensemble des bâtiments de recherche et d’enseignement” se félicite le profes- seur Emmanuel Samain, le doyen de l’U.F.R. La fac de médecine gardera néanmoins un pied au centre-ville avec un amphithéâtre destiné aux étu- diants de troisième année qui sera maintenu à l’Arsenal. La filière médecine continue à se fémi- niser. “En deuxième année, on a désor- mais 66 % de filles” confirme le P r Samain. Et le numerus clausus conti- nue à progresser après le creux subi il y a une dizaine d’années où seule- ment 65 postes de médecin étaient ouverts par an. Cette année, 186 étu- diants ont été autorisés à accéder en deuxième année de médecine. J.-F.H.

Coût global du projet : près de 21 millions d’euros. Ici, le professeur Emmanuel Samain, doyen de l’U.F.R. sciences médicales et pharmaceu- tiques.

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