La Presse Bisontine 123 - Juillet-Août 2011

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 123 - Juillet-août 2011

EN BREF

POLITIQUE

Des militants déçus

Jeunes Le ministère de la Ville, en partenariat avec le Conseil national des missions locales, lance le site internet Trouvetaboite.com. entièrement dédié à l’emploi des jeunes de 16 à 25 ans, sortis du système scolaire et en recherche d’emploi. Loisirs Vous souhaitez devenir animateur ou directeurs de séjours ou d’accueil de loisirs ? Des formations générales B.A.F.A. Sont proposées tout l’été par l’U.F.C.V. Afrique Saône prépare pour la 7ème année consécutive la Fête de l’Afrique le samedi 3 septembre prochain. Grande marché africain, expositions et Informations et inscriptions sur

L’U.M.P. du Doubs cherche à remobiliser ses troupes Chiffres à l’appui, le bureau départemental de l’U.M.P. prétend qu’il n’y a pas d’hémorragie des adhérents dans le Doubs. Pourtant, les militants mécontents qui sont prêts à rendre leur carte, s’ils ne l’ont déjà pas fait, sont bien là.

L e 3 juillet prochain, la commune de Gilley dans le Haut-Doubs accueillera la grande fête régionale de l’U.M.P. Ce rendez-vous cham- pêtre se déroulera en présence de Jean- François Copé, le secrétaire général du parti. Alain Joyandet, l’ancien secrétai- re d’État à la Coopération et à la Fran- cophonie, devrait également être là, au milieu des militants, et probablement Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur. Ce sera l’occasion de regonfler encore une fois le moral des troupes en vue de la campagne présidentielle qui s’annonce difficile. L’U.M.P. espère mobiliser tous ses militants, voire en accueillir de nou- veaux, pour soutenir Nicolas Sarkozy, le président sortant. Car voilà, il semblerait qu’en ce moment, ce soit la débandade dans les rangs de l’U.M.P. Récemment, nos confrères du Parisien ont publié un article dans lequel ils indiquaient qu’elle perdait des adhé- rents. Alors qu’ils étaient 370 000 en mai 2007, ils ne seraient plus que 150 000 en mai 2011. Selon Michel Vienet, secrétaire dépar- temental de l’U.M.P. du Doubs,

l’hémorragie n’a pas l’ampleur que l’on dit. Dans le département, ce serait même tout le contraire ! “Nous avions 2 000 adhérents au 31 décembre 2010. Le 1 er mai 2011, nous avions déjà enregistré 1 244 renouvellements, y compris des adhésions nouvelles principalement sur Besançon. Franchement, je suis très satisfait de ces chiffres” dit-il. Ceux qui prétendent que l’U.M.P. bat de l’aile ne le diraient donc que dans le but de déstabiliser le parti. Pourtant, selon nos informations, le mou- vement aurait perdu près de 30 % d’adhérents.

Le 3 juillet, Gilley accueillera la grande fête régionale de l’U.M.P. Ici à Ornans en 2009 au temps où Alain Joyandet était encore au gouvernement.

sent pas assez la place au débat” dit l’un d’eux. “Des gens adhèrent à Nicolas Sar- kozy mais ne se reconnaissent plus dans l’U.M.P.” lâche un de ces militants déçus qui fait porter la responsabilité de cette désaffection aux parlementaires “qui rou- lent pour eux. L’exemple le plus récent est lorsque le président de la République a décidé de supprimer les panneaux de signalisation des radars. La fronde des parlementaires de la majorité à son égard n’est pas tolérable. C’est l’image parfai- te du dysfonctionnement de l’U.M.P.” Nommé récemment secrétaire départe- mental du Parti Démocrate Chrétien, le mouvement de Christine Boutin affilié à l’U.M.P., Sébastien Cuinet calme le jeu et prend du recul. “N’oublions pas que nous ne tenons pas les rênes du pays en local. Je regretterais que nous ne soyons pas capables de nous entendre” observe cet adepte de la communication. Conseiller municipal d’opposition à Besan- çon, Édouard Sassard qui est un des

jeunes leaders du mouvement estime que ce qui manque aujourd’hui à l’U.M.P., c’est une capacité à débattre de sujets de société. “Le mariage homosexuel notam- ment est une question qui mérite un vrai débat aujourd’hui. J’y suis personnelle- ment favorable et je ne suis pas le seul à l’être à l’U.M.P. (N.D.L.R. : Jean-Marie Binétruy député et patron de l’U.M.P. du Doubs a voté contre le mariage homo- sexuel). Nicolas Sarkozy a gagné la pré- sidentielle en 2007 car il a su ouvrir des débats aussi importants que celui de la diversité. Les militants attendent cela” dit-il. Au-delà des querelles internes, d’autres estiment que Nicolas Sarkozy n’a pas su répondre à un certain nombre d’attentes sur des dossiers comme la sécurité. Sur les secteurs où elle est en difficulté, l’U.M.P. s’est donné trois mois pour se réorganiser et aller chercher des mili- tants. L’opération séduction a démarré. T.C.

“Le mariage homosexuel aurait mérité un débat.”

Il y a bien des déçus à l’U.M.P. L’enthousiasme de 2007 au moment de l’élection présidentielle est retombé. Certains auraient même déjà glissé vers le Front National et Marine Le Pen. D’autres encore se tournent vers le centre et Jean-Louis Borloo désor- mais affranchi du sarko- zisme. “Je me sens mal à l’aise avec certains repré- sentants locaux qui ne lais-

rassemblement d’associations humanitaires concernées par

l’Afrique. Plus de 50 associations avaient participé en 2010. Renseignements au 03 81 55 79 47.

ARMÉE

Général Olivier de Bavinchove

“J’ai été frappé par l’attachement des Francs-Comtois à leur armée” Le 1 er juillet, le général Olivier de Bavinchove quittera Besançon pour prendre le commandement de l’Eurocorps à Strasbourg. Confidences.

Âgé de 55 ans, le général Olivier de

Bavinchove a travaillé à la rédaction d’un livre sur l’hôtel de Clévans rue Lecourbe, une maison militaire depuis 170 ans.

L a Presse Bisontine :Le 1 er juillet, vous prenez le commandement du Corps Européen (Eurocorps) dont l’État-Major est à Stras- bourg. Quelles seront vos missions ? Olivier de Bavinchove : Ma priorité sera de préparer l’Eurocorps à partir enAfghanistan pour assu- rer la relève de l’I.S.A.F. (Inter- national Security Assistance Force) en 2012. C’est un vrai enjeu qui vamobiliser toute mon énergie dans les quelques mois qui nous séparent de ce départ. Par ailleurs, je souhaite être une force de proposition dans l’évolution de la structure de commandement de l’O.T.A.N. dont l’Eurocorps est un des corps. L.P.B. : Lorsque vous êtes arrivé à Besançon il y a deux ans, c’était aus- si pour repositionner l’État-Major de force numéro 1. L’objectif est-il atteint ? O.d.B. : Le changement qui devait se faire sur trois ans n’est pas terminé. Il sera achevé à l’été 2012. L’objectif était de remon-

ter la capacité opérationnelle de l’État-major dont la raison d’être est d’être projeté comme en ce moment au Liban et à Kaboul enAfghanistan. L’E.M.F. a été restructuré. Deux divisions ont été ajoutées aux deux divi- sions existantes. Il y a une divi- sion environnement qui nous permet entre autres d’appréhender l’adversaire et une division de synthèse de la

O.d.B. : J’ai passé deux ans ici, c’est trop court. J’ai été frappé par le patrimoine historique et militaire de cette ville et la façon dont il est mis en valeur. J’ai été frappé également par l’attachement des Francs-Com- tois à leur armée. Il y a une esti- me réciproque, j’ai beaucoup apprécié cela. Il y a beaucoup d’hommes et de femmes mili- taires dont l’épouse ou l’époux travaille dans le civil, ce qui explique cette connaissance inti- me qu’a la population locale de l’armée. L.P.B. : Vous travaillez également à la préparation d’un livre sur l’hôtel de Clévans, rue Lecourbe, qui est la rési- dence du général. Où en est ce pro- jet ? O.d.B. : Ce bâtiment a connu des pages glorieuses et sombres de l’histoire militaire de la Fran- ce. Cette maison, c’est la Ges- tapo, mais c’est aussi la Libé-

ration avec le général De Lattre de Tassigny qui s’était installé là pour élaborer ses plans. Ce lieu est une résidence militai- re depuis 170 ans. J’ajoute que nous allons refaire l’éclairage de l’hôtel de Clévans de façon à le magnifier. J’espère que cela sera prêt pour les prochaines journées du patrimoine. Je tenais donc à ce que l’on écrive un livre sur ce lieu en partenariat avec la municipalité. Il reste à cise- ler le texte bien écrit par Lio- nel Estavoyer. L’ouvrage sorti- ra d’ici la fin de l’année et contribuera à faire connaître Besançon. L.P.B. : En 1992, vous étiez en Bosnie, chargé de la planification opération- nelle et des négociations entre les trois parties bosniaque, serbe et croa- te. Dans ce cadre-là, vous avez côtoyé Ratko Mladic le général serbe. Pour- suivi pour génocide il vient d’être arrê- té. Comment avez-vous réagi à cette

statut de ville militaire. Elle compte environ 6 000 hommes et femmes qui représentent un poids économique de l’ordre de 180 millions d’euros par an et près de 150 classes scolaires. L.P.B. : Quelle différence y a-t-il entre l’État-Major de Besançon et l’Eurocorps qui sont tous les deux destinés à être projetés ? O.d.B. : Il n’y a pas de vraie nuan- ce. Ce sont les mêmes missions, le même environnement, mais il y a une différence de nature. Ici, à Besançon, nous sommes préparés à conduire des opéra- tions d’un certain volume qui engagent entre 20 000 et 25 000 hommes. L’Eurocorps, c’est 150 000 hommes dont 4 000 Français. Le niveau de com- préhension des problèmes est donc supérieur. L.P.B. : Que retiendrez-vous de Besan- çon ?

annonce ? O.d.B. : Je l’ai en effet côtoyé. Nous avions créé un comité mili- taire qui réunissait autour d’une table Bosniaques, Serbes et Croates. La délégation serbe était représentée par RatkoMla- dic. J’étais à l’époque aux côtés du général Morillon. J’ai le sou- venir de discussions longues et difficiles dont le but était de ten- ter de faire taire les armes. C’était intéressant de voir les comportements de ces hommes et les objectifs qu’ils poursui- vaient. Nous n’obtenions pas des résultats à la hauteur des propositions impartiales que nous leur faisions. Lorsque Rat- ko Mladic a été arrêté, j’ai consi- déré que justice allait être ren- due. Je me suis dit qu’il allait à avoir à rendre des comptes de faits qui se sont produits il y a presque 20 ans maintenant. Propos recueillis par T.C.

manœuvre globa- le. Désormais en opération, nous pouvons donc agir sur plusieurs registres : militai- re, développement (remise en état des infrastructures, des entreprises par exemple), et gou- vernance. C’est une mutation pro- fonde pour l’E.M.F. 1. Besançon a été confortée dans son

“J’ai côtoyé Ratko Mladic.”

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