La Presse Bisontine 122 - Juin 2011

GRAND ANGLE

La Presse Bisontine n° 122 - Juin 2011

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CHANTIER Le tramway empoisonne le quotidien Dijon : le chantier le plus rapide de France Alors qu’ils ont été approuvés quasiment en même temps, les projets de tramway de Dijon et de Besançon n’avancent pas à la même vitesse. Le tram bisontin accusera au moins deux ans de retard par rapport à son homologue dijonnais.

U ne forêt de palissades couleur cassis, la tein- te du futur tramway de Dijon. Actuellement, le centre-ville de Dijon s’apparente à certains endroits à un champ de mines. Inutile de s’y aven- turer en voiture, c’est opération

ont entériné le projet d'un tram- way le 12 novembre 2008. À Besançon, les élus ont tranché un mois plus tard, le 18 décembre 2008. Deux ans et demi plus tard, où en est-on ? À Besançon, les tra- vaux de dévoiement de réseaux

escargot. Contrairement à Besançon, Dijon est déjà au cœur des travaux du tram. Pour- tant, le démarrage du projet s’est fait quasiment au même moment que pour Besançon. Les élus de la Communauté d’agglomération du Grand Dijon

Le projet

Le tramway de Dijon sera terminé à l’automne 2012. (atelier A. Peter)

dijonnais

sont en cours alors que le pla- teformage du tramway est déjà bien entamé à Dijon où on a même déjà posé des rails à cer- tains endroits du tracé. Le tram- way bisontin doit être mis en service début 2015 d’après le calendrier prévisionnel annon- cé par Jean-Louis Fousseret, tandis qu’à Dijon, le maire de la ville annonce la fin des tra- vaux pour octobre 2012 et une mise en service avant la fin de l’année 2012. Et même si son oppositionmuni- cipale par la voix de l’U.M.P. François-Xavier Dugourd dénon- ce “la méthode du bourrin” , rien ne semble vouloir freiner le chan- tier dijonnais qui en fait “le tram le plus rapide de France” se féli- cite le maire François Rebsa- men (voir son interview page précédente). Comment expli- quer ce rythme effréné ? “Le par- ti-pris de Dijon a été le suivant : on a fait le pari de tout paraly- ser et les 20 km de ligne seront réalisés en même temps et non pas tranche par tranche. C’était risqué, ça pose beaucoup de sou- cis de circulation en ce moment, mais je crois que les Dijonnais ont compris l’intérêt de ce choix” explique-t-on au Grand Dijon. Et à prendre le pouls de la popu- lation dijonnaise, les choses ne se passent pas si mal. “Quand on sait qu’on doit prendre la voi- ture, on se fait un itinéraire avant de partir” commente cette Dijon- naise. Cet été devrait être la pire période du chantier. “On l’a calée l’été car Dijon est censé avoir moins de circulation à cet- te période.” Pour les commerçants pénali-

sés, une commission d’indemnisation à l’amiable est déjà en fonctionnement, elle a instruit ses premiers dossiers. “Chez les bons commerçants, de toute façon, on continue à y aller juge ce Dijonnais. Et les moins bons qui voyaient moins de mon- de continueront à voir moins de monde…” Les 20 km de tramway dijon- nais coûteront 400 millions d’euros (20 millions du km), celui de Besançon est toujours annoncé à 228 millions plus ou moins 10 %, soit 16 millions du km. Un tramway optimisé en coût, mais pas en temps de réa- lisation. J.-F.H. - 19 km d'itinéraires cyclables construits en même temps que le tram - 20 kilomètres de ligne - 37 stations - 90 000 voyageurs par jour - 76 000 habitants, 44 000 emplois et 38 000 étudiants des- servis à moins de 500 mètres d'une station - Une amplitude de service de 5 heures à 0 h 30 - Une fréquence de passage en heure de pointe de 5 minutes (entre 2 et 3 minutes sur le tron- çon commun aux deux lignes) - 32 rames de 30mètres de long pouvant transporter de 200 à 220 voyageurs - Une vitesse commerciale d'environ 20 km/h

Dijon est actuellement un vaste chantier à ciel ouvert.

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