La Presse Bisontine 122 - Juin 2011
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 122 - Juin 2011
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INNOVATION
L’énergie avec les toilettes
Le Sytteau veut alimenter en électricité l’écluse de la Malate et la maison de l’éclusier en utilisant la force des eaux usées de la Vallée du Doubs. Petite idée, grandes conséquences. De l’électricité en tirant la chasse d’eau !
L’électricité produite par les eaux usées alimenterait l’écluse et la maison de Voies navigables de France.
“L orsqu’un homme est assis sur ses toilettes et qu’il tire sa chas- se d’eau, l’ampoule s’allume : voilà le slogan que j’utiliserais” annonce Michel Stegre en se gondolant. Et pour- tant, l’homme n’a rien d’un tru- blion, encore moins d’un clown. En sa qualité de président du syndicat de transport et de trai-
tement des eaux usées de la val- lée du Doubs (Sytteau), il pos- sède une certaine connaissance des dossiers environnementaux : il vient de boucler un immense chantier en raccordant les vil- lages de la vallée du Doubs à la station de Port-Douvot à Besan- çon. Prochaine étape “dans un sou- ci de développement durable”,
l’utilisation de la force des eaux usées passant dans les canali- sations pour produire de l’électricité. En France, person- ne n’a encore mis en pratique cette idée. En Suisse, certains projets viennent de voir le jour. Concrètement et pour seulement 159 000 euros, il va installer une turbine qui captera la forcemotri- ce des eaux usées passant dans
un tuyau,sous le pont de laMala- te. C’est là que l’électricité serait produite et ensuite redistribuée. “On pourrait alimenter l’écluse en énergie propre et chauffer la maison de l’éclusier. J’aimerais proposer un contrat avec Voies navigables de France : qu’ils ne fassent pas payer les 7 000 euros par an de droit de péage et en contrepartie, je les fournis en électricité verte. Pour l’image, ce serait sympa. Nous pourrions même éclairer le pont de laMala-
te” dit-il. Au total, ce sont 1,5 million de m 3 d’effluents qui transitent par dans ces tuyaux. Ils pourraient grossir puisque les communes de Saône, La Vèze, Montfaucon, Gennes et Morre devraient se raccorder au Sytteau, soit 5 000 m 3 en plus. Pour l’heure, E.D.F. se dit prête à racheter l’énergie, environ 0,3 centime du kWh. Désormais, on verra diffé- remment son fond de cuvette… E.Ch.
BYANS-SUR-DOUBS
8 éoliennes
Projet éolien entre Loue et Doubs Les communes de Byans-sur-Doubs, Quingey et Lombard ont signé le 13 mai avec la société Opale une promesse de bail en vue de la création d’une zone éolienne.
T ous les indicateurs sem- blent favorables à la réa- lisation de ce projet ambi- tieux porté par les communautés de communes duVal Saint-Vitois et du canton de Quingey. Le pré- fet Christian Decharrière a récemment précisé publique- ment son soutien au dévelop- pement éolien. C’est déjà un point positif quand on sait le pouvoir du représentant de l’État dans ce type de dossier. D’autre part, la zone concernée, à savoir la crête qui sépare les vallées de la Loue et du Doubs semble répondre aux critères requis. “Ce secteur est assez ven- té pour justifier ce type
à la société Opale, basée à Fon- tain, le soin de mener à bien toutes les études nécessaires à lamise en place de ce parc éolien. Dans sa forme actuelle, ce pro- jet porte sur 8 éoliennes de 2,5 MWde puissance unitaire : 4 sur Lombard, 2 sur Quingey et 2 sur Byans. La totalité de ces éoliennes seront implantées sur les forêts communales. “Avec cette promesse de bail, on s’engage à laisser Opale réali- ser ce parc.” La société a d’ailleurs procédé à l’installation d’unmât de mesure suite à la signature. Cet équipement permettra d’évaluer précisément la puis- sance moyenne du vent sur le secteur. Des études d’incidences sur la faune et la flore seront ensuite conduites. La procédu- re de Zone de Développement Éolien est également en cours d’élaboration. Si le préfet donne son accord, chaque conseil municipal vote- ra alors le permis de construi- re pour l’implantation des éoliennes. Opale assurerait l’investissement, soit entre 3 et 4 millions d’euros par éolienne. Les collectivités percevraient à la fois des loyers et des rentrées fiscales. “Avec deux éoliennes, une commune comme Byans devrait toucher entre 25 000 et 40 000 euros par an. Et ce pen- dant au moins 30 ans” , conclut l’élu.
d’équipement. On n’est pas sur une zone Natura 2000 et il n’y a pas de souci en terme d’impact paysa- ger. La seule incer- titude concernait la présence d’un couloir aérien uti- lisé par les avions de la base mili- taire de Luxeuil. Mais en fait ça passe” , explique assez serein Didier Paineau, le maire de Byans- sur-Doubs. Les trois com- munes ont confié
Entre 25 000 et 40 000 euros par an.
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