La Presse Bisontine 122 - Juin 2011

BESANÇON

10

La Presse Bisontine n° 122 - Juin 2011

EN BREF

IMMIGRATION

Un site où les migrants se confient

La parole aux migrants bisontins Le site Internet “Mémoires et migrations” a déjà recueilli près de 500 témoignages de migrants arrivés à Besançon. N’oublions pas que sont des migrants suisses qui ont implanté l’horlogerie ici.

Porte ouverte La Porte Ouverte recherche des bénévoles. La Porte Ouverte est une association qui offre à toute personne qui en a besoin la possibilité de parler, dans des entretiens avec des bénévoles formés à l’écoute. Si vous vous sentez prêts à offrir un peu de votre temps et à rejoindre l’équipe d’écoutants, contactez l’association au 03 81 81 03 04 de 15 h à 18 h. Déchets En 2010, une première expérience de ramassage des détritus sur les berges du Doubs et sur la Promenade Micaud par un attelage à cheval a été initiée par la Ville avec le Centre Pierre Croppet. Ce sont, en moyenne, 224 kg de déchets divers et 90 kg de verre qui ont ainsi pu être collectés à chaque tournée. Cette année, l’opération est reconduite et élargie : la collecte intègre la promenade Granvelle et elle se déroule du 4 mai au 16 octobre, le mercredi et le dimanche matin.

D epuis quelques semaines, le site Internet “Mémoires et Migrations” (migrations.besancon.fr) sommeille pour mieux renaître. Il est en tota- le réfection et promet d’être - encore - plus interactif à l’automne. Lancé par le centre d’action communal d’action socia- le de Besançon en décembre 2007, ce por- tail Internet retrace 200 ans de migra- tions àBesançon.Il regorge de témoignages exclusifs recueillis par des “contributeurs” bénévoles rapportant la vie de ces migrants, femmes et hommes, arrivés à Besançon pour y trouver soit du travail, leur famille ou pour fuir la guerre. Deux personnes travaillent à sa réali- sation, un webmaster et un chef de pro- jet. “Mémoire et migrations” “fait des émules” dit humblement Odile Chopard, la chef de projet. Une sociologue de la région Centre est en effet récemment venue jusqu’à Besançon pour reprodui- re ce travail bisontin, primé par l’Europe dans le guide des bonnes pratiques en matière d’utilisation des nouvelles tech-

nologies pour les migrants. “Au moment où la France expulse des réfugiés, c’est intéressant de rappeler que ce sont des Suisses (au XIX ème siècle) qui ont implan- té l’horlogerie à Besançon” annonce Odi- le Chopard. Bref, l’immigration est une richesse. À condition de bien baliser le terrain aux nouveaux venus à Besançon, dont cer- tains viennent de l’Europe de l’Est, d’autres d’Afrique. “C’est l’objectif du futur site : proposer un onglet permettant

La communauté italienne du quartier Battant-Madeleine le 25 mars 1959 devant l’église de la Cassotte (collection Julien Orsini).

maisons, les parents ont des difficultés à évoquer leur migration. À l’école, on n’en parle pas. Du coup, beaucoup de jeunes viennent discuter sur notre site. Les migrants nous disent “merci” de leur don- ner la parole” concède la responsable du C.C.A.S. Plusieurs projets vont se concrétiser : une rencontre autour du plurilinguisme dans le quartier des Clairs-Soleils. Avec l’aide de l’Université de Franche-Com- té, “Mémoire et migrations” répondra à une question qui taraude nombre de migrants : faut-il abandonner sa langue d’origine pour s’intégrer ? “On répond

que l’on peut être à l’aise dans une langue et à l’aise dans une autre” explique Odi- le Chopard. Autre projet d’envergure : une collabo- ration entre les archives départemen- tales et le site. “Nous demanderons aux associations de Besançon (exemple de l’association des Portugais de Besançon) de garder leurs affiches, photos… pour que leur histoire ne se perde pas.” E.Ch.

aux immigrés de trouver les infos enmatière de san- té, d’éducation…On veut être une boîte à outils.” Alors qu’un Français sur quatre possède un grand- parent d’origine étrangè- re, le site Internet avoue recueillir de plus en plus de témoignages de petits- enfants désireux de retrouver les racines de leurs parents : “Dans les

“Les petits- enfants de migrants

veulent savoir.”

Renseignements : http://migrations.besancon.fr/

Le singe Callum attend sa belle La Citadelle de Besançon est le seul zoo en France à accueillir un Gibbon agile. Venu d’Angleterre, il s’adapte à son univers en attendant sa promise dont la venue est programmée en 2012. Sûr qu’ils formeront un beau couple. CITADELLE Le Muséum au chevet des sing es

La vétérinaire Mélanie Berthet au chevet de tous les animaux.

A rrivé du zoo deTwycross enAngleterre,“Callum” s’adapte tranquillement à sa nouvelle maison qu’est le Muséum de Besançon. Le gibbon agile est une espèce originaire des forêts tropicales de Malaisie, Sumatra et du sud de la Thaïlande. C’est dans un enclos d’environ 40 m 2 que Cal-

lummange et dort paisiblement tout en se laissant admirer par les visiteurs. “En ce moment, il boude un peu dans son coin car il n’a pas envie de rentrer le soir pour dormir au chaud. Il préfè- re rester dehors,alors nous sommes obligés de faire un peu de chan- tage en lui rentrant sa nourritu- re à l’intérieur. C’est un jeune sin-

Pour protéger les singes L a Citadelle mène une cam- pagne pour protéger les singes par une semaine de visites scolaires dédiées aux grands singes. Les ensei- gnants sont invités à contac- ter la Citadelle pour plus dʼinformations. Des panneaux de sensibilisation, des visites spécifiques, et la tirelire ani- mée présente à la Citadelle (où chacun peut faire un don) sera disponible tout au long de lʼannée. Comme lʼannée dernière, un concours sera organisé pour donner un pré- nom aux jeunes singes qui naîtront.

ge, comme unadolescent” explique amusée Mélanie Berthet, vété- rinaire à la Citadelle qui suit de près ce nouvel arrivant afin qu’il s’adapte au mieux à son nouvel environnement.

Ce singe est un Gibbon agile (Hylobates agilis), une famille particulièrement rare puisque l’on note un déclin de 50 % de ses individus dans la nature en seulement trois générations. Ceux-ci sont en effet en voie d’extinction pour plusieurs rai- sons : la destruction de leur habi- tat, la chasse, le commerce illi- cite ou les maladies graves dont certaines sont transmises par l’homme. En captivité, seuls dix-sept gib- bons agiles sont conservés dans cinq zoos européens. Dont, pour la France, Callum et, à Lyon, une “vieille” femelle de 40 ans. Il devra attendre l’année pro- chaine pour être rejoint par une jeune femelle. Avec l’espoir que des petits naissent. Besançon sera ainsi le seul lieu en Fran- ce où une reproduction de gib- bons agiles puisse être envisa- gée. “Conserver un patrimoine

ayant une valeur universelle est notre ambition. Nous sommes là pour les protéger, sensibili- ser… Notre savoir apporte une connaissance à la protection des espèces” concède Gérard Gal- liot, conservateur du Muséum. De son côté, l’adjoint au touris- me et à la Citadelle Jean-Fran- çois Girard a noté un bon début d’année en terme de fréquen- tation de la Citadelle. Sensibi- liser les visiteurs aux menaces pesant sur les espèces, c’est tou- jours un des buts duMuséum. Renseignements : La Citadelle est ouverte de 9 h à 18 h (19 h du 2 juillet au 28 août), musées ouverts le mardi. E.Ch.

Ici un singe Siamang. Callum est un Gibbon agile arrivé d’Angleterre.

Plus d’informations : www.citadelle.com

Made with FlippingBook Annual report