La Presse Bisontine 118 - Février 2011

A g e n d a

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“Je me régale toujours à travers la Madeleine” Laurence Sémonin enfile à nouveau sa perruque grise et retrouve les traits de sa Madeleine Proust créée il y a près de… trente ans. Interview. SPECTACLE - 22 ET 23 JANVIER À BESANÇON

L a Presse Bisontine : La Madelei- ne repart en tournée avec son spectacle Haut-débit ? Laurence Sémonin : J’avais arrêté la Madeleine pendant dix ans, puis j’ai repris avec ce nouveau spectacle. Le spectacle “Haut-

et le dimanche 23 à 16 heures. Ce sera placé et numéroté, j’y tiens beaucoup pour les gens qui prennent le soin de réserver long- temps à l’avance. Je reviendrai ensuite dans le Haut-Doubs un peu plus tard, le 26 mars à Vil- lers-le-Lac et le 31 mars à Pon- tarlier. Voilà huit mois que je n’ai pas joué la Madeleine, il y a une vraie impatience. L.P.B. : Comment a évolué la Madelei- ne, la paysanne du Haut-Doubs née de votre imagination en 1983 ? L.S. : Le personnage est toujours le même dans ce spectacle, mais avec ce chemin d’évolution sur lequel je l’ai emmenée dès le deuxième spectacle. Elle a com- mencé dans l’enfermement de sa cuisine, puis est s’est posée devant sa ferme, avant de faire son tour dumonde dans le troisième volet. Normalement, la trilogie était

tés un par un.

bouclée mais je me suis dit que sa rencontre avec le petit Kamel pouvait déboucher sur un qua- trième volet qui m’amène à abor- der de nouveaux thèmes. L.P.B. : Lesquels ? L.S. : Le socle de ce spectacle, c’est tout ce qui amène la Madeleine à parler de l’autre, de discrimi- nation, des préjugés et des a prio- ri. L’avantage avec la Madelei- ne, c’est que je peux tout lui faire dire. On pardonne tout aux vieux. Je me régale toujours à travers laMadeleine, c’est tellement jubi- latoire. L’idée de ce spectacle, c’est de montrer comment une vieille du Haut-Doubs peut partager des choses avec un gamin du 9-3. Au début évidemment, il y a de la suspicion, du rejet, de la méfian- ce entre les deux. J’ai donc pris tous les clichés et je les ai démon-

L.P.B. : Les idées de la Madeleine sont donc aussi faites pour bousculer ? L.S. : Au fond de chacun, je tente de révéler le côté qui fait qu’à partir du moment où on est confronté à l’inconnue, il y a un instant où ça bascule et où on prend conscience que l’autre peut apporter une richesse et une ouverture. La Madeleine tente de faire le bien autour d’elle. Ce spectacle-là me permet de par- ler de tous ces thèmes. Je fais monter l’émotion de plus en plus et je m’aperçois que dans la sal- le, même les “réacs” du début finissent par entendre les mes- sages véhiculés par la Madelei- ne.” L.P.B. : La Madeleine Proust, cette pay- sanne “tradi” du Haut-Doubs, serait- elle devenue de gauche ? L.S. : Si être de gauche, c’est dénon- cer toutes les sortes de discri- mination, alors oui, la Madelei- ne est de gauche. Une chose est sûre, c’est qu’elle est contre le libéralisme et toute la violence et les discriminations qu’il peut véhiculer. Aujourd’hui, certai- nement que laMadeleine ne vote- rait même plus. Comme m’a dit l’autre jour un paysan, ceux qui

débit” a été joué pen- dant un an à Paris avant une tournée qui a emmené la Madeleine dans tou- te la France. Là, on revient dans toutes les villes où on avait fait salle comble et où tout le monde n’avait pas pu avoir de place. Nous serons donc évi- demment en Franche-Comté, avec deux premières dates le samedi 22 janvier à 20 h 30

“On pardonne tout aux vieux.”

Laurence Sémonin, toujours aussi pétulante.

monarchie. Ce qui est dégoûtant dans notre démocratie, c’est que le vote blanc n’est pas reconnu. Le vote blanc, c’est une vraie démarche citoyenne. L.P.B. : Y aura-t-il un cinquième volet de la Madeleine ? L.S. : Après chacun des spectacles je pensais que c’était fini. Mais c’est toujours une inspiration for- te qui m’a ramenée à la Made- leine. Alors oui, si j’ai une forte inspiration, pourquoi pas un autre volet ?

L.P.B. : La Madeleine est née en 1983, le personnage traverse le temps. Jus- qu’à quand ? L.S. : Mon grand projet est de fêter les 30 ans de la Madeleine en 2013 avec pourquoi pas, la créa- tion d’un grand son et lumière autour du personnage, un spec- tacle qui retracerait toute l’histoire du Haut-Doubs de la fin de la première guerre mon- diale à nos jours, avec tout ce qu’a pu vivre une paysanne du Haut-Doubs durant toutes ces années. Propos recueillis par J.-F.H.

vous offre 4 places pour le Spectacle de La Madeleine Proust “Haut-Débit” les 22 et 23 janvier au Théâtre Musical de Besançon pour participer au tirage au sort, il vous suffit de retourner le bulletin à l’adresse de La Presse Bisontine (ci-dessous) Nom :............................................................................................................... Prénom :.......................................................................................................... Code postal : ................................................................................................... Ville : ............................................................................................................... Tél. : ................................................................................................................

prennent le pouvoir sont ceux qui ont fait les grandes écoles justement pour se partager le pouvoir. L.P.B. : Mais elle est anarchiste ! L.S. : Que tu votes blanc ou noir, sur ce plan-là, ça ne chan- gera rien. La Made- leine pourrait dire aujourd’hui qu’on n’est plus dans une démocratie, mais plutôt dans une

“Le vote blanc, une vraie démarche citoyenne.”

La Madeleine Proust - Haut-débit Les 22 et 23 janvier Théâtre Musical à Besançon Renseignements au 03 81 87 81 90

La Presse Bisontine - B.P. 83 143 - 1, Rue de la Brasserie - 25500 MORTEAU CEDEX

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