La Presse Bisontine 118 - Février 2011

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 118 - Février 2011

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SOCIAL

Tarifs première nécessité

Vers une meilleure gestion de la précarité énergétique

Des synergies se développent entre les organismes sociaux et E.D.F. pour accompagner les familles en situation de précarité énergétique. Présentation

L.P.B. : Pourquoi un tel décalage ? P.L. : C’est surtout lié à un problème technique et culturel lors de la procédure d’identification. Les personnes éligibles à la C.M.U. sont enregistrées par la Caisse Primaire d’Assurance-maladie. Le signalement des clients au tarif de première nécessité se fait au dos du formulaire. Certains oublient de le retourner et d’autres n’ont pas une assez bonne maîtrise du français pour le renseigner. Onmilite depuis des années auprès des pouvoirs publics pour une attribution automatique. Sur le Doubs, ce sont 6 400 familles qui se sont vues attribuer ces tarifs première nécessité en 2010. L.P.B. : Quelles actions de prévention sont conduites pour lutter contre la pré- carité énergétique ? P.L. : Cette précarité concerne 13 % des ménages. 3,4 millions de Français ont un taux d’effort énergétique supérieur à 10 % des revenus alors que la moyenne nationale se situe autour des 5 %. Parmi les outils en place, on peut citer la convention signée entre E.D.F. et la fondation Abbé Pierre dans le cadre de l’opération “2 000 toits pour 2 000 familles”. Les logements sont pris en char- ge par la Fondation et on finance les travaux d’isolation et de chauffage. L.P.B. : D’autres actions à signaler ? P.L. : On propose à tous nos partenaires impliqués dans la pré- carité le kit énergie solidarité. Il comprend différents équipe- ments comme les ampoules basses consommation. Cet outil per- met de sensibiliser les gens aux consommations d’énergie. Propos recueillis par F.C. La bécasse en danger, les autres oiseaux protégés Le constat des chasseurs est confirmé par les autorités : la bécasse des bois s’est faite rare cette année dans le Haut-Doubs. ENVIRONNEMENT L.P.B. : Quelle somme économisent-elles ? P.L. : En moyenne 88 euros par an.

et impact du dispositif en compagnie de Patrick Leseck, d irecteur des partenariats Solidarité chez E.D.F. Grand Est.

tions ont été établies au niveau national avec S.O.S. Familles et le Secours catholique. Dans chaque département franc-comtois, un correspondant solidarité est chargé de présenter la politique solidarité d’E.D.F. en fournissant par exemple des informations sur les dispositifs de recouvrement ou sur les tarifs de premiè- re nécessité. 770 travailleurs sociaux ont bénéficié de ce service. L.P.B. : Qui touche les tarifs de première nécessité ? P.L. : Toute personne gagnant moins de 620 euros de revenus men- suels a droit une réduction sur les 100 premiers kWh et sur le montant de l’abonnement. Le pourcentage de réduction varie de 30 à 50 % en fonction du quotient familial. Deux millions de per- sonnes en France sont à la C.M.U. et 50 % seulement bénéficient des tarifs de première nécessité.

La Presse Bisontine : Comment s’organise cette politique solidarité ? Patrick Leseck : On apporte notre soutien aux collectivités territo- riales en charge du Fonds de Solidarité Logements (F.S.L.) des- tiné aux clients en situation d’impayés. Chaque année, E.D.F. verse 22 millions d’euros au F.S.L. Cette contribution s’élève à 120 000 euros dans le Doubs. On peut ajouter qu’en Franche- Comté, 1 870 familles bénéficient du F.S.L. L.P.B : De quels moyens disposez-vous pour agir au niveau du conseil et de la prévention ? P.L. : Sur le territoire d’E.D.F. Grand Est qui couvre 18 départe- ments, on a deux équipes de conseillers solidarité dédiées aux relations avec les travailleurs sociaux. Cela représente 31 conseillers prêts à apporter des solutions concrètes aux familles. Deux conven-

D’ ordinaire, le Haut- Doubs est un lieu pri- sé par la reine des bois, surnomdonné à la bécasse, limi- cole au long bec qui se pose de fin octobre et parfois jusqu’à fin décembre sous les sapins duHaut-Doubs avant de migrer vers l’Ouest de la France pour y trouver des conditions métro- logiques plus douces. Cette sai- son, peu de chasseurs ont aper- çu les plumes colorées de cet oiseau migrateur très discret au point que son faible nombre a alerté les différents réseaux suivant l’espèce, de son lieu de nidification à son lieu de migra- tion. “Le constat est simple, annonce Mickaël Mairot, tech- nicien à la fédération départe- mentale des chasseurs. Il s’est vu beaucoup moins de bécasses cet automne. C’est une année exceptionnelle. Les indicateurs sont au rouge.” Si l’oiseau au bec long n’est pas encore menacé, des mesures ont été prises dès le mois de décembre par la fédération de chasse du Doubs qui invite ses chasseurs à être précaution- neux en limitant le prélève- ment de trois à une bécasse par jour (N.D.L.R. : la chasse de l’espèce est interdite par temps de neige). Un arrêté préfecto- ral a été pris le 20 décembre par la direction départemen- tale des territoires (D.D.T.). De son côté, la Ligue de protection des oiseaux (L.P.O.) basée à Besançon qui a demandé une interdiction de chasse du gibier d’eau a été écoutée puisque la préfecture a suspendu la chas-

se aux oiseaux de passage et au gibier d’eau. Pour la bécasse, d’autres fédé- rations de chasse ont “copié” le Doubs. Un mois de janvier froid perturberait encore davantage cette espèce devenue fragile. Problème, cette restriction n’est pas étendue à l’échelle du ter- ritoire, d’où des critiques. Principale raison à cette dis- parition relative de bécasses : la sécheresse qui a touché cet été la Russie et les pays de l’Est. “Les bécasses fouillent la terre avec leur bec pour trouver par exemple des vers de terre. Avec la sécheresse, elles n’ont pas pu bien se nourrir. La reproduc- tion a été mauvaise” commen- te un spécialiste. Le travail des naturalistes sur le terrain est relayé par le “Réseau bécasse” - composé de l’office national de la faune (O.N.C.F.S.) et des fédérations de chasseurs - lequel dresse un constat identique : “Globale- ment, cette saison se caractéri- se par un déficit en jeunes qui conduit à une faiblesse géné- rale des effectifs.Àmi-décembre, l’hiver est bien loin d’être ter- miné ! Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une véritable vague de froid en janvier qui, si elle était suivie à nouveau par une saison de reproduction pertur- bée, aurait un impact sérieux sur la dynamique des popula- tions de bécasses.” D’ici le 31 janvier et la fin de la saison, aux chasseurs de jouer les princes avec la reine des bois. E.Ch.

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