La Presse Bisontine 118 - Février 2011

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 118 - Février 2011

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SAÔNE

Périscolaire, judo, circulation… La mairie ferait-elle la sourde oreille ?

Plusieurs personnes à Saône investies dans des associations, ou utilisatrices de services comme le périscolaire, regrettent la position de la mairie qui semble ne pas prêter attention à leurs revendications.

Emmanuelle Cornu, Audrey Maréchal, Patrick Stei- bel, Véronique Boitet, Sté- phanie Janin et Karine Gomes, atten-

A utour de la table, des mamans mécontentes de la façon dont fonc- tionne le périscolaire. Il y a aussi deux repré- sentantes du club de judo qui déplorent que la municipalité ait décidé, quand il est loué, de fermer l’accès aux sanitaires de l’Espace du Marais pour les entraînements du samedi matin qui se déroulent dans une peti- te salle annexe dépourvue de vestiaires.Même unmembre du volley-club s’est joint au rendez- vous, ainsi que la porte-parole des riverains de la rue Louis Per- gaud, mitoyens du “chemin des Lots” qui se plaignent que les automobilistes roulent visible- ment trop vite sur cette petite route, ce qui pose aujourd’hui un problème de sécurité. C’est une forme d’exaspération qui réunit tous ces gens. “Le judo a un gros problème de salle. Les enfants n’ont ni sanitaires ni ves- tiaires. En début d’année, ils se déshabillaient dehors, mainte- nant c’est dans le local à tapis. Le jour de la rentrée du club, la mairie nous adit que c’était impos- sible d’utiliser le vestiaire de l’Espace du Marais” pestent Emmanuelle Cornu et Karine Gomes, les représentantes du Judo.De son côté,Véronique Boi- tet a remué ciel et terre pour ten- ter d’obtenir de la municipalité le moyen de faire ralentir les automobilistes“chemindes Lots”. En vain. “Aujourd’hui, j’ai peur pour mes enfants” dit-elle. Le point commun entre ces per- sonnes porteuses de revendica- tions différentes est qu’elles ont toutes des observations à adres- ser à la collectivité. Malgré les sollicitations, elles ont le senti- ment que le maire de Saône AlainViennet n’est pas disposé à communiquer sur les sujets qui les préoccupent. Cependant, aucune d’entre elles ne semble animée par une quelconque volonté de chercher délibéré- ment la polémique. Ce qu’elles veulent, c’est établir un contact avec le maire pour faire le point sur des problèmes qu’elles ren- contrent chacune à leur niveau et pour lesquels la collectivité détient une grande partie de la solution. “Nous voudrions sim- plement dialoguer et discuter. Mais nous n’arrivons jamais à obtenir un rendez-vous auprès dumaire” regretteAudreyMaré- chal qui est là pour le périsco- laire. Depuis la rentrée de septembre, date à laquelle la municipalité a repris en régie ce service d’accueil des enfants qui était assuré avant par l’association Familles Rurales, le dispositif a apparemment perdu de sa sou- plesse. La nouvelle réglemen- tation pose un certain nombre de difficultés d’ordre organisa- tionnel. Par exemple, l’accueil des enfants n’est possible qu’à

partir de 7 h 30, alors qu’avant il débutait à 7 h 15. Ce petit quart d’heure enmoins pose de vrais pro- blèmes d’organisation à des parents qui prennent leur tra- vail à 8 heures à Besançon. Le planning est aus- si devenu trop rigide pour les professions telles que les infir- mières dont les horaires varient souvent. “ Je suis

dent que la mairie accepte de dialoguer.

Pas de rendez- vous avec le maire.

dans ce cas. On me demande de prévoir à l’avance, sur un an, le planning périscolaire pour mes enfants. C’est impossible” annon- ce une maman. Autre point de contestation : un enfant peut être accueilli en péri- scolaire à deux moments de la journée,mais en aucun lematin, le midi et le soir “afin d’éviter les journées interminables” explique la mairie. Ajoutons encore que la prise en charge des enfants de trois ans n’est pas autorisée pendant les vacances scolaires alors qu’elle l’est le reste de l’année. Pour Stéphanie Janin, ce principe est aberrant. “Je suis installée à Saône depuis peu de temps. Ce qui m’intéressait dans cette com- mune, c’était notamment les ser- vices comme le périscolaire. Or, dix jours avant les vacances, on m’a annoncé que mon enfant ne serait pas pris en charge.” Pas facile de trouver une solution de repli en étant prévenu si tar- divement. Ce que déplorent les familles dans cette histoire, c’est qu’elles ont le sentiment d’être à chaque fois mises au pied du mur faute d’une information proposée en amont par la mai- rie. “Il aurait sans doute été opportun que la municipalité organise une réunion sur le péri- scolaire à la rentrée pour nous expliquer comment allaient se dérouler les choses” disent les mamans. Début novembre, le maire de Saône à écrit à l’ensemble des familles utilisatrices ou non du service périscolaire en expli- quant qu’il est possible d’exiger “une amélioration des services mais à condition d’accepter une augmentation des tarifs et des impôts locaux.” Les parents doi- vent donc se satisfaire du dis- positif actuel et user du systè- me “D” en sollicitant voisins ou amis pour faire garder leurs enfants, comme le suggère la mairie. Il est rare que dans une commune de la taille de Saône, la contestation sur des sujets aussi différents s’organise à ce point. La municipalité n’y sera sans doute pas indifférente. T.C.

RÉACTION

Alain Viennet “On ne peut pas faire du cas par cas” Le maire de Saône comprend assez mal ces remarques. Ce qu’il regrette, c’est l’amalgame qui est fait entre tous les problèmes. L a Presse Bisontine : Des associations, dont le club de judo, estiment que vous n’êtes pas suffisamment attentif aux problèmes qu’elles rencontrent. Que répon- dez-vous ?

sera d’une salle de 169 m 2 . J’ai reçu le président du judo pour discuter de la situation actuelle. Je sais que l’équipement dont le club dispose aujourd’hui à l’Espace duMarais n’est pas adapté. Mon conseil a décidé, c’est vrai, d’interdire l’accès aux toilettes aux judokas le samedi matin quand la salle est louée. Si ce créneau horai- re ne convient pas au club de judo, dans les conditions qui sont ce qu’elles sont, il peut toujours essayer de trou- ver mieux ailleurs.

L.P.B. : Les familles qui utilisent le périscolai- re se plaignent d’un certain nombre de dys- fonctionnements depuis que la mairie l’a repris en régie, à commencer par la modification de l’amplitude horaire qui serait moins adaptée à leurs besoins. Que leur répondez-vous ? A.V. : Le périscolaire est adapté aux besoins de la majorité des familles. Il faut comprendre qu’une collecti- vité ne peut pas mettre en place un système à la carte. Je rappelle éga- lement que si la mairie de Saône n’avait pas repris à son compte le périscolaire géré jusque-là par l’association Familles Rurales qui accusait un déficit, il n’existerait plus aujourd’hui. Ce sont douze emplois qui auraient disparu. Nous avons repris ce service car il est essentiel. L.P.B. : D’après des riverains, les automobi- listes rouleraient trop vite “chemin des Lots”. Des aménagements pour amener les conduc- teurs à lever le pied sont-ils prévus ? A.V. : J’ai pris un arrêté pour limiter la vitesse à 30 km/h, que voulez-vous que je fasse de plus ? L.P.B. : Des voix s’élèvent car elles estiment que vous ne communiquez pas suffisamment pour expliquer les choses en amont et désa- morcer ainsi les problèmes. Votre bureau n’est-il pas ouvert à tout le monde ? A.V. : En trois ans de mandat, j’en suis à six réunions publiques. J’ai eu 18 rendez-vous pour le périscolaire, quatre voire cinq pour le “chemin des Lots”. Les administrés qui ont des soucis peuvent venir me voir, je suis ouvert au dialogue pour envisager des solu- tions. Je suis dans mon bureau jour et nuit. Mais dans une commune de la taille de Saône, il faut comprendre qu’on ne peut pas faire du cas par cas. Nous devons définir un cadre géné- ral et faire des choix. Ce que je regret- te dans cette affaire, c’est que des gens font l’amalgame de tous les pro- blèmes. Propos recueillis par T.C.

Alain Viennet : Ce n’est pas vrai. Si je n’étais pas attentif aux associations sportives en particulier, je ne mettrais pas toute mon énergie pour faire sor- tir de terre le plateau sportif dont les travaux devraient débuter au mois de juin. Dans le cadre de cette structu- re, le judo-club, je le rappelle, dispo-

Alain Viennet : “Je suis ouvert au dia- logue pour envisager des solutions.”

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