La Presse Bisontine 118 - Février 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 118 - Février 2011

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DÉCOUVERTE Un Bisontin au Mondial de curling Le curling brise la glace

Le Bisontin Wilfrid Coulot disputera les Mondiaux de curling avec l’équipe de France. Derrière, tout un club se structure malgré des moyens limités.

déplacements.Wilfrid le recon- naît lui-même, la France a peu de chance de se hisser sur le toit du monde mais peut espé- rer des parties accrochées face aux nations de renom, Canada en tête. Après avoir commenté les épreuves de curling pour Fran- ce 2 lors des Jeux Olympiques de Pékin, le Bisontin espère bien ne pas avoir le rôle de specta- teur au Canada. “On devrait en prendre plein les yeux. Les pati- noires seront bondées” annon- ce le joueur. Bien figurer là-bas peut ouvrir des portes pour les futures J.O. de Sotchi en 2014. En attendant, les entraînements s’enchaînent sur la glace de la patinoire La Fayette avant cet- te échéance et Édouard Amiot s’occupe de la préparation phy- sique. Même les filles se sont laissées séduire par ce sport demandant agilité, précision et technique : “La plupart étaient d’anciennes patineuses. Elles ont rejoint le club” lâche Wil- frid Coulot qui est aussi le pré- sident de l’association. Bien leur en a pris puisque Manon, Anna, Solène et Marie ont été sacrées championnes d’Europe en 2009 en battant l’Italie. Un sacré exploit qui ne laisse pas de glace. E.Ch.

L’ image est saisissante. Pen- dant que les patineurs bisontins effectuent quelques “loops” sur la glace brillante de la patinoire La Fayette, un groupe d’une dizai- ne d’individus, balai dans une main, tous chaussés de mocas- sins noirs, font glisser des pierres dans un petit coin qui leur est réservé. Drôle de cohabitation entre le curling, ce sport mécon- nu qui ne fait pas de bruit et la danse sur glace. Et pourtant,

Besançon recèle de grands talents avec sa section de cur- ling. Après s’être cherché durant des années, le curling trouve un nouveau souffle à Besançon avec Wilfrid Coulot, l’entraîneur, pré- sident du club et également joueur.Âgé de 24 ans, arrivé par hasard dans ce sport alors qu’il voulait faire du patinage de vitesse, le jeune homme - éga- lement cycliste émérite - parti- cipera avec l’équipe de France aux Mondiaux qui se dispute- ront à Régina au Canada, du 2 au 10 avril. Lorsque les Norvégiens, Cana- diens, Allemands, Écossais… s’entraînent sur des surfaces spécialement préparées, les Français assurent leur entraî- nement comme ils le peuvent. “On essaye d’aller le plus sou- vent en Suisse à Bâle où l’on peut bénéficier d’une halle de curling spécialement conçue. C’est important” dit-il tout en essayant pour le club de limi- ter au maximum les frais de

Le club de curling bisontin regroupe 26 adhérents. L’équipe féminine a été sacrée championne d’Europe.

SANTÉ

La technologie au service de la médecine Diagnostiquer sans voir le médecin Grâce à la société bisontine Covalia, les personnes atteintes de plaies n’ont plus besoin de se rendre à l’hôpital. Une photo suffit pour établir un diagnostic. Bientôt, les diabétiques en bénéficieront.

L’infirmière prend en pho- to la plaie du patient chez lui. L’hôpital peut alors diagnostiquer en direct sans le voir physi- quement.

P our le docteur Brigitte Faivre, membre du service de dermato- logie du professeur Humbert au C.H.U. de Besançon, l’arrivée de la télémédecine représente “un grand intérêt. Par exemple, nous avons pu soigner en urgence une personne attein- te d’une plaie. Sans la visualisation de la photo, nous n’aurions pas vu l’urgence. Le malade aurait pu avoir le pied coupé” explique-t-elle. Expérimentée à l’hôpital de Baume- les-Dames depuis février dernier, la

àTémis Besançon. L’intérêt est double : “Il évite au malade un déplacement inutile et fait diminuer les coûts pour la Sécurité sociale” rapporte le doc- teur Brigitte Faivre. Selon l’entreprise qui a mis au point ce système, c’est une économie de 280 euros pour la Sécurité sociale en passant par la télé- médecine. Avec 25 millions de consul- tations par an pour des plaies en Fran- ce, l’économie est loin d’être anecdotique. Il faudra désormais trouver un modè- le économique pour payer tout ce petit monde : entre celui qui prend la pho- to, l’autre qui l’analyse et Covalia qui met à disposition les appareils, un modèle doit être trouvé histoire de le commercialiser au plus vite. L’agence régionale de santé (A.R.S.) a la com- pétence pour trouver cet équilibre. Directeur de Covalia, Éric Garcia et les 11 salariés ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Ils vont lancer cette année une nouvelle application permettant de relier les médecins aux patients atteints de diabète sans que ceux-ci n’aient besoin de se déplacer à l’hôpital : “Grâce à une tablette numérique, l’infirmière prendra des vidéos et pho- tos visibles en temps réel par le méde-

cin. Celui-ci pourra alors donner des conseils sur le nettoyage de la plaie par exemple” annonce le directeur de Covalia, qui lance cette application en partenariat avec la société Oran- ge. Bientôt, les innovations technolo- giques remplaceront le stéthoscope. E.Ch.

Le Bisontin Wilfrid Coulot disputera les Mondiaux avec l’équipe de France en avril prochain.

télédermatologie sera proposée en 2011 aux autres hôpitaux de la région, aux infirmières libérales et autres mai- sons de santé. Concrè- tement, comment cela se passe ? En visite chez son patient, l’infirmière ou le médecin prend la photo de la plaie, la télé- charge puis l’envoie directement au C.H.U. de Besançon lequel éta- blit un premier dia- gnostic grâce à la mal- lette mise au point par la société Covalia basée

“280 euros d’économie.”

Éric Garcia, le directeur de Covalia espère une année 2011 tout aussi productive en matière d’innovations.

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