La Presse Bisontine 118 - Février 2011

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 118 - Février 2011

BESANÇON

Toujours le problème des accès

Plus de visiteurs, pas forcément des acheteurs Le bilan des animations de fin d’année au centre-ville est plutôt encourageant même s’il ne résout pas le problème de fond lié à l’accessibilité en voiture.

L a grande roue a parfaite- ment eu l’effet escompté. À savoir faire parler d’elle et attirer des visiteurs en nombre. Grande roue, grande attraction. Et la plupart des commerçants s’accordent à reconnaître l’impact positif de ce manège géant sur l’affluence au centre-ville. “Cette grande roue a apporté un potentiel de visiteurs qui ont été très agréa- blement surpris de découvrir la ville sous cet angle tout comme ils ont aussi été très désagréa-

blement surpris de la disposi- tion en camp retranché du mar- ché de Noël” , observe Jean- Jacques Voynnet du magasin Aigle. Les frimas locaux ont plu- tôt favorisé l’activité de cette enseigne axée sur des produits qui se portent bien en hiver. “On a progressé de 5 à 7 % en 2010. C’est assez conforme à la ten- dance nationale chez Aigle. Ceux qui vendent du beau, de la qua- lité n’ont pas trop à se plaindre.” Le vice-président de l’Union des Commerçants de Besançon regrette un certain manque de cohérence dans la présentation des stands du marché de Noël et la place trop importante accor- dée à la restauration. Il n’a guè- re apprécié non plus l’éclatement des animations sur plusieurs sites. Hervé Giraud des Stocks Amé- ricains dresse un bilan assez éloquent. “En cette fin d’année on a fait - 10 % au centre-ville et + 20 % au magasin de Châ- teaufarine. On subit une poli- tique de la ville anti-commerce. La municipalité doit laisser aux clients la possibilité de redé- couvrir la ville en voiture. Com- ment ? Il faut par exemple qu’on baisse ces bornes qui bloquent tous les accès.” Sophie Duroy de la boutique déco “La serviette à pois” est plutôt satisfaite. “On a globa- lement mieux travaillé que l’an dernier même si la neige n’a pas facilité les choses. J’apprécie le coup de pouce de la mairie et de l’office de commerce pour les dif- férentes animations, qui a per- mis d’attirer du monde en vil- le.” Le président de l’Union des commerçants Jérôme Cart est sensiblement sur la même lon- gueur d’onde. “On voulait pro- poser de l’animation du quar-

tier Battant jus- qu’à Granvelle. Je pense que l’objectif est atteint. On est monté d’un cran par rapport à l’an dernier. L’attraction de la Grande roue a été très bien ressen- tie par un public assez large. Les free-pass ont bien fonctionné. C’est très difficile d’évaluer globa- lement comment ces points positifs se sont répercutés dans les actes d’achat” , annon- ce-t-il réaliste. Le bilan 2010 du commerce bison- tin serait plutôt en demi-teinte.

Pour Hervé Giraud, aux Stocks Américains, Châteaufarine au top, le centre-ville en berne.

Une politique de la ville anti- commerce.

LOGEMENT

O.P.A.H. sur le Grand Besançon Habitat indigne : la Franche-Comté mauvaise élève La région abrite un nombre trop important de logements insalubres. Le sujet a d’ailleurs fait l’objet d’un colloque régional le 11 janvier à Besançon. Éclairages L e logement indigne est un loge- ment qui expose ses occupants à des risques manifestes pouvant Les proprié- taires occu-

La crise n’est pas totalement digérée. Le centre-ville a subi de plein fouet les conséquences des grèves de bus à répétition. “Cela nous a fait beaucoup de mal, confirme Jérôme Cart qui revient lui aussi sur les pro- blèmes d’accès au centre-ville. C’est le problème prioritaire de l’année 2011. La ville doit impé- rativement faciliter l’accès du client au centre-ville. Si on lui complique la vie, c’est simple, il va voir ailleurs. On ne peut pas tout baser sur les parking-relais.” L’association qu’il préside a pro- posé deux mesures simples à mettre en œuvre : instaurer un samedi après-midi de station- nement gratuit par mois et ajus- ter le paiement à la durée exac- te du stationnement. “Je pense que ces signes forts de la mai- rie amélioreraient beaucoup les choses.”

porter atteinte à leur sécurité phy- sique et à leur santé. La lutte contre l’habitat indigne représente en enjeu important de notre société souligné par la loi du 25 mars 2009 de mobili- sation pour le logement et la lutte contre l’exclusion. La Franche-Comté semble particuliè- rement exposée au sujet, notamment si l’on se réfère à la densité de l’habitat ancien. “Sur l’ensemble des logements occupés par leurs propriétaires en Franche-Comté, 32 % ont été construits avant 1915. Le taux monte à 49 % dans le cas de logements locatifs privés alors que la moyenne française avoisine 40 %” , précise Joël Prillard, le direc- teur adjoint de la Direction Régiona- le de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (D.R.E.A.L.). Cette structure était à l’initiative du colloque du 11 janvier. Le caractère rural de la Franche-Com- té et l’importance des ménages à faibles

pants des logements indignes appartiennent souvent aux classes les plus défavori- sées, d’où les difficultés à les aider à boucler un plan de finan- cement de travaux de rénovation ou d’isolation.

revenus expliquent en partie cette surexposi- tion régionale à l’habitat indigne.Attention, habi- tat ancien ne rime pas systématiquement avec habitat indigne comme tient à le souligner Joël Prillard. “Les croisements de fichiers se révèlent parfois trop aléatoires. On privilégie de plus en plus souvent les signa- lements des proprié- taires” , nuance Valérie Boffelli de l’organisme Haut-Doubs Logement qui pilote entre autres l’O.P.A.H. sur le Grand Besançon. L’un des objec- tifs de cette Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat s’inscrit dans

la lutte contre l’insalubrité et l’habitat indigne. Des améliorations sont donc encore possibles dans le repérage des logements douteux. Il existe dans chaque département un dispositif axé sur cette problématique. Pour le Doubs, c’est le dispositif d’accord sur la lutte contre l’habitat indigne. Il a été initié en 2005 par la C.A.F. qui s’interrogeait à l’époque sur la ques- tion du versement de l’allocation dans le cas des logements indécents. “Cet- te entité regroupe tous les acteurs du logement social.” La résorption des logements indignes varie que l’on soit propriétaire occupant ou bailleur. Il s’agit souvent dans le premier cas de personnes âgées, avec de faibles reve- nus et qui sont peu habituées au mon- tage de dossiers. Par contre, il s’avère plus facile d’intervenir auprès du pro- priétaire bailleur. “On a tout l’arsenal réglementaire et juridique pour l’obliger à entreprendre une rénovation. On peut

même aller jusqu’à poser un arrêté pré- fectoral d’insalubrité avec mise en demeure et suspension du versement de l’allocation logement” , poursuit Joël Prillard. Dans chaque département, une ins- tance est d’abord chargée d’examiner les cas signalés avant d’établir un dia- gnostic et de saisir les partenaires potentiels pour proposer la solution de rénovation adéquate. Dans le Doubs, 120 dossiers ont été étudiés en 2008 et 2009. On en dénombrait 247 en Hau- te-Saône, 143 dans le Jura et une qua- rantaine dans le Territoire-de-Belfort sur la même période. “En terme de tra- vaux, des financements sont accessibles par le biais de l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat (A.N.A.H.) dont l’une des priorités est la résorp- tion de l’habitat indigne par les pro- priétaires occupants et bailleurs avec des aides versées en fonction des reve- nus” , conclut Joël Prillard.

49 % des logements

locatifs privés.

Sophie Duroy, de la boutique “La serviette à pois”, satisfaite de son bilan.

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