La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

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SAVOIR - L’UNIVERSITÉ OUVERTE

La Presse Bisontine : En quoi l’Université ouverte est-elle un concept pionnier ? Damienne Bonnamy : Ce concept original a été lancé par le profes- seur Michel Woronoff en 1981. Son idée était de permettre à tous les inactifs, jeunes retraités ou ceux qui n’avaient pas eu la chan- ce de pouvoir suivre des études dans leur jeunesse, d’accéder libre- ment à la culture sans obligation d’examen ou de diplôme. Tren- te ans plus tard, l’Université ouverte de Franche-Comté fait toujours référence, elle est la principale du genre en France. L’idée de départ, qui est toujours d’actualité, est que l’Université soit moins coupée de la société qu’elle ne l’est en France. Notre objectif est vraiment de vulgariser les savoirs. L.P.B. : Quel est le principe ? D.B. : Tout le monde est libre de s’inscrire. Contre une adhésion de 80 euros pour une année, on peut suivre n’importe quel cours dis- pensé dans toutes les matières. L’Université ouverte est basée à Besançon mais elle a vraiment une dimension régionale, nous avons sept antennes dans toute la Franche-Comté. directrice de l’Université ouverte de Besançon, une institution créée il y a près de trente ans, pionnière en son genre en France, qui offre le savoir à tous. Entretien. “Notre objectif : vulgariser les savoirs” Damienne Bonnamy est la nouvelle

L.P.B. : Qui dispense les cours ? D.B. : Ils sont organisés comme n’importe quel cours de faculté, par des enseignants de l’Université de Franche-Comté en plus de leurs heures de cours habituelles. La différence, c’est le public des audi- teurs, naturellement plus âgés que les étudiants “traditionnels”. Les cours dispensés couvrent de nombreuses matières : l’histoire, l’histoire de l’art, la littérature, la philosophie, l’histoire régionale, la philosophie, les langues (anglais, arabe, italien, chinois…), l’astronomie, les maths, la physique et même des matières plus “décalées” comme la dan- se ou les claquettes. La plupart des enseignants sont des universitaires, dont 2/3 d’entre eux sont encore en activité. Ils sont rémunérés comme si c’était une heure de cours “normale” à la fac. D’autres

“3 200 heures de

matières nouvelles suivent l’air du temps : en ce moment par exemple nous avons beaucoup de demandes liées au développe- ment durable et à l’écologie. Il y a aussi des ateliers photos numé- riques qui rencontrent beaucoup de succès. L.P.B. : Quelles sont les matières les plus demandées ? D.B. : Depuis le départ, il y a beaucoup d’histoire régionale et peu à peu nous nous sommes ouverts à toutes les matières. On a beau- coup développé l’astronomie, la botanique, la philosophie qui atti- re par exemple une centaine d’auditeurs. Les conférences que nous organisons dans les sites décentralisés en région attirent à chaque fois au moins 200 personnes. L.P.B. : Quel est le profil des auditeurs ? D.B. : L’âge moyen des auditeurs tend à baisser du fait qu’il y a de plus en plus de jeunes retraités. Nous avons une forte proportion d’anciens enseignants (environ un tiers), et quelques jeunes tout

de même. Le principal problème pour les plus jeunes, ce sont les horaires des cours qui se déroulent la plupart du temps en jour- née. L.P.B. : Combien d’adhérents à l’Université ouverte ? D.B. : Nous comptabilisons 3 650 adhérents, dont 1 400 à Besan- çon. La saison 2010-2011 démarre bien, le public semble se rajeu- nir encore. Ce sont peut-être des gens qui ont pris leur retraite pendant que c’est encore favorable (rires). L.P.B. : D’autres chiffres ? D.B. : L’Université ouverte dispense 3 200 heures de cours par an, par 241 intervenants différents. Le budget de l’Université ouver- te, qui est à la fois un service commun de l’Université de Franche- Comté et une association, est de 2,5 millions d’euros par an, 3 mil- lions si l’on compte toutes les mises à disposition de l’Université (salles…) et quatre personnels administratifs.

cours par an, 241 interve- nants.”

Démarrage de la saison 2010-2011 le lundi 8 novembre Renseignements au 03 81 66 51 00

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