La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

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RECHERCHE Premiers résultats d’une étude Qui sont ces Français

qui s’installent en Suisse ?

Le professeur Alexandre Moine pilote l’étude pour la partie française.

Hier frontaliers, ils ont décidé de résider en Suisse pour la qualité de vie. Mais des Suisses aussi font le choix de venir habiter en France pour deve- nir propriétaires. Le laboratoire bisontin ThéMa s’est penché sur leur cas.

d’entre elles. Un cinquième de ces résidents sont des Suisses qui ont vécu en France et qui rentrent dans leur pays souvent pour des raisons familiales (un divorce par exemple). “Ces ménages quittent la France pour améliorer leurs conditions de vie. Jusqu’à présent, ils étaient frontaliers, ils effectuaient les voyages domicile-travail. Pour un meilleur confort, ils ont fait le choix de se rapprocher de leur entreprise. Ils vivent dans des

L’ étude sur les mobilités résidentielles transfron- talières Doubs-Neuchâtel (Moretradone) a été lancée en février dernier. Les conclusions seront rendues en décembre 2011. En attendant, Alexandre Moine fait un bilan intermédiaire et livre les pre- miers résultats de l’enquête. Professeur au laboratoire Thé- Ma de l’Université de Franche- Comté, il pilote cette étude en partenariat avec l’Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel. Les premières inves- tigations permettent de mieux cerner le profil des migrants suisses qui s’installent en Fran- ce et inversement. Ce travail de recherche apporte un éclairage intéressant sur les motivations des migrants dans le choix de leur lieu de résidence. Pour ce qui concerne les Suisses qui s’installent en France, “nous observons qu’il s’agit majori- tairement de couples avec deux

Les migrants français qui s’ins- tallent en territoire helvétique n’ont pas le même profil. Il s’agit en majorité de personnes seules (37 %) ou de couples sans enfant (29 %). Ce sont des personnes jeunes (25 à 29 ans), actives et hautement qualifiées pour 65 %

enfants. Ils ont entre 35 et 45 ans. Pour les 2/3 de ces ménages, la principale motivation est de pouvoir accéder à la propriété” remarque Alexandre Moine. “Dans nos enquêtes, beaucoup nous disent que ce n’est pas très intéressant de devenir fronta- lier, mais c’est le prix à payer pour devenir propriétaire” ajou- te l’universitaire. Les conditions d’accession à la propriété sont plus contrai- gnantes en territoire helvétique. Tout d’abord le prix du foncier est élevé. Ensuite les ménages doivent apporter 20 % du mon- tant de l’investissement pour obtenir un prêt bancaire. Enfin, une fois qu’une personne est pro- priétaire de son bien, elle est sou- mise à un impôt spécifique. On observe également que la majo- rité des couples suisses qui s’ins- tallent enFrance ont un lien avec ce pays d’accueil. Le plus sou- vent, au moins un des conjoints à la double nationalité.

qui a été envoyé à 1 023migrants français qui se sont installés dans le canton de Neuchâtel entre 2007 et 2009. T.C.

petits logements, profitent de la vie, nous sommes sur des logiques très différentes” poursuit Alexandre Moine. Ces observa- tions sont issues de l’analyse de 230 réponses à un questionnaire

INNOVATION

Lancement du S.R.I

La Franche-Comté en berne

“N ous déplorons une forte bais- se de la valeur ajoutée de l’économie franc-comtoise par rapport aux autres régions. En volume, elle augmente de 6 %, c’est deux fois moins qu’au niveau natio- nal. Il faut vraiment passer à la vites- se supérieure.” Ce n’est pas l’opposi- tion régionale qui l’affirme mais bien

parfois concrètes, parfois assez floues comme “renforcer le capital humain” ou “diffuser la culture de l’innovation” mais il n’est pas sûr que les chefs d’en- treprises de P.M.E. ou de P.M.I. franc- comtoises, le plus gros des effectifs, se sentent directement concernés par ce projet aux contours plutôt alambiqués il faut l’avouer. Parmi les innovations “pondues” par les services de la préfecture, le lan- cement d’un “réseau social d’entre- prises” sur Internet baptisé Innova- bilis (http://innovabilis.net/). Lancé dans le quasi-anonymat, ce projet Internet a tout de même coûté 120 000 euros. À entendre les chefs d’entreprise, l’innovation ne se fait pas encore via un réseau social… J.-F.H.

la présidente de la Région Marie-Gui- te Dufay elle-même : l’innovation serait insuffisante en Franche-Comté. La préfecture de Région le confirme : “Dans l’automobile par exemple, depuis dix ans, la valeur ajoutée n’augmen- te pas, elle est même en baisse” avoue

PhilippeMaffre, le secré- taire général aux affaires régionales. Alors est-ce la nouvelle “Stratégie régionale d’In- novation” présentée le 7 octobre dernier qui va changer la donne ? Rien n’est moins sûr. Concoc- tée conjointement par les services de la Région et de l’État, cette S.R.I. a retenu six orientations,

120 000 euros pour le projet Internet Innovabilis.

Commerce Carré Blanc élue

meilleure franchise

Lʼ enseigne Carré Blanc installée depuis mars 2009 au cœur de la nouvel- le galerie commerciale de Châteaufarine, vient de se voir décerner le titre de meilleure franchise de France par lʼinstitut national des réseaux de franchisés. La cérémonie de remise des trophées a eu lieu lundi 18 octobre à Paris, présidée par Anne-Marie Idrac, secrétaire dʼÉtat au Commerce extérieur. La gérante Sylvie Berreur se réjouit de ce prix qui “salue un vrai travail d’équi- pe avec Gervaise et Denis mes deux collaborateurs, et récompense tous les efforts qu’on a faits depuis dix ans et aussi depuis notre arrivée sur Château- farine il y a dix-huit mois.” Depuis lʼinstallation à Châteaufarine, Carré Blanc a augmenté son activité de 30 % par rapport au centre-ville.

80 exposants, 7000 visiteurs

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