La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

ÉCONOMIE - SPÉCIAL IMMOBILIER

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

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IMMOBILIER De 3,20 à 3,50 % Est-ce le moment d’emprunter ? “Oui” répond l’Association française des usagers des banques. Elle invite à la prudence sur les assurances et incite l’emprunteur à dire “non aux taux variables”.

C’ est le moment d’emprunter mais ne vous ruez pas dans la première agence bancai- re venue. Si les taux de cré- dit en immobilier sont historiquement bas en cette fin octobre, la prudence reste de mise. “Il faut rester vigilant car ces taux bas ne changent pas la pra-

exemple une assurance perte d’emploi. Ça ne vous coûtera que 0,2 % en plus. En province, cette assurance n’est pas négligeable. FRAIS DE DOSSIERS. De 300 à 500 euros pour un prêt de 145 000 euros. DURÉE. Raccourcir la durée d’un prêt, c’est évidemment moins coûteux à la fin. Certaines banques ne prêtent pas au-delà de 25 ans “comme la Banque Postale” annonce l’A.F.U.B. Jusqu’en 2007, des banques prêtaient sur une période allant jusqu’à 35 ans. C’est ter- miné aujourd’hui. EST-CE LE MOMENT POUR RENÉGOCIER ? Encore une fois oui. “Il faut aller voir un autre banquier et lui demander une offre après avoir inclus les indemnités de remboursement anticipé (I.R.A.).” LES PIÈGES. Il faut bien faire atten-

des usagers des banques (A.F.U.B.).

QUELS TAUX ? À Besançon, les taux affichés mi-octobre allaient de 3,50, plus souvent 3,40 et jusqu’à 3,20 % sur une période de 15 ans (avec apport per- sonnel de 20 000 euros). Banque Pos- tale et Crédit Agricole semblent bien positionnésmais une fois encore, chaque dossier est personnel, fonction de l’apport, du salaire et de la durée d’emprunt. FRAIS D’ASSURANCE. “Jouez la délé- gation d’assurance et vous pourrez gagner jusqu’à 10 % du coût du crédit. Ça peut monter jusqu’à 10 000 euros” dit l’A.F.U.B. FAUT-IL EMPRUNTERMAINTENANT ? “Oui” mais c’est surtout le moment de profi- ter de cette baisse pour souscrire par

tique et certaines banques se récupèrent sur les frais d’assurances” dit Domi- nique Coulon, président de Franche-Comté Consommateurs. “Ne vous faites pas piéger par une forme de compensation et dites non aux taux variables” dit de son côté Serge Maître, de l’Association française

Souscrire une assurance perte d’emploi.

Outre la mensualité, c’est bien le coût total du crédit qu’il faut regarder.

tion entre l’offre commerciale éditée au guichet lors du premier entretien et l’offre valable de crédit au final : “C’est souvent dur de lire et on se rend compte que les deux ne correspondent pas toujours” annonce l’association

venant en aide aux usagers des banques. Pour ce qui est du crédit à taux variable, il est à bannir. Pour bien comparer deux offres, il est important de regarder le coût final du crédit. E.Ch.

BANQUES

Économique le courtier ? Courtier, “du coaching en prêt immobilier”

pose pas de problème car nous devons toujours être au courant du montant des taux. Nous ne sommes pas là pour prendre les gens pour des idiots. Attention tout de même aux taux affichés et ne pas dire : “J’ai un ami qui a tel taux, je veux le même.” Chaque dossier est personnel. Le contex- te actuel augmente notre taux de volumétrie car les clients qui ont emprunté à 5 % durant 25 ans veulent renégocier. Certains ont tout intérêt à le faire s’ils ont encore de nombreuses années à rembourser, d’autre pas. Changer de banque en cours peut s’avérer plus coûteux. Récemment, nous avons réussi à faire économiser 30 000 euros à un client. L.P.B. : En 2011, la loi de défiscalisation Scellier pourrait se terminer à Besançon. Est-il encore possible de bou- cler son dossier d’ici la fin d’année ? M.C. : Il reste encore quelques programmes éli- gibles en Scellier mais il va falloir se dépêcher. Monter un dossier de prêt demande au mini- mum un mois. En gros, les futurs acheteurs ont jusqu’àmi-novembre. Il devrait y avoir des embou- teillages d’ici la fin d’année chez les notaires.

Philippe Brenet et Nicolas Bresson ont créé la société “Mon courtier”. Gagner du temps et de l’argent sans se prendre la tête avec son taux de crédit serait possible.

M.C. : Pas du tout. Nous prenons des honoraires qui sont inclus dans le prêt. C’est transparent et sans conséquence car l’économie réalisée couvre plus que notre intervention. C’est maximum 1 % mais ce montant n’est pas standardisé. Il est fonction de la complexité du dossier et l’économie au final est toujours plus importante. L.P.B. : Faut-il avoir été banquier avant de devenir cour- tier ? M.C. : Non, ça reste un métier commercial avec la réception de clients et un métier technique pour le montage de dossier. Souvent, des ban- quiers sont formatés à un modèle de vente et ont une vue très monocarte. Nous sommes là pour aiguiller le client. Quelqu’un de bon ven- deur qui ne maîtrise pas la technique ne fera pas illusion longtemps. Nous sommes dans un secteur où les gens font attention à leur argent. L.P.B. : Les taux sont historiquement bas. Est-il plus dif- ficile d’exercer dans ce contexte ? M.C. : Que les taux soient à 3 ou à 7 %, cela ne

L a Presse Bisontine : Quel intérêt à faire appel à un courtier ? “Mon courtier” : C’est obtenir le crédit le moins cher possible en fonction de sa situation. Nous possédons des offres bancaires qu’un client ne peut obtenir, car au sein de chaque banque nous avons un interlocuteur privilégié nous permet- tant de traiter les dossiers au cas par cas. Notre métier, c’est du coaching en prêt immobilier car nous ne trouvons pas seulement un bon prêt, nous accompagnons le client jusqu’à la signa- ture en banque et même chez le notaire s’il le faut. Quand il signe, il n’a pas de regret : il a trouvé l’offre correspondant le mieux à sa situa- tion. L’accompagnement va au-delà du prêt d’argent. Nous sommes impartiaux car nous n’avons pas de produits à vendre contrairement au banquier. L.P.B. : Quels types de clients font appel à vos services ? M.C. : Deux cas de figure : le client qui n’a pas le temps de s’occuper de son dossier de prêt car il ne peut pas prendre 10 rendez-vous dans une banque ouverte de 9 heures à 18 heures ou qui n’a tout simplement pas envie de s’y intéresser. Puis il y a le deuxième cas : la personne recher- chant le plus du plus. L.P.B. : C’est quoi le plus du plus ? Est-ce forcément le taux de crédit le plus bas ? M.C. : Oui, mais pas seulement. C’est aussi le moins de frais d’assurance, l’absence de pénali- té en cas de remboursement anticipé, la modu- lation gratuite, la transférabilité du prêt sans surcoût…

L.P.B. : Faut-il avoir trouvé son appartement ou sa mai- son avant de faire appel à vous ? M.C. : Pas forcément. Si quelqu’un n’a pas d’idées, nous étudions sa demande en posant deux ques- tions : sur quelle durée êtes-vous prêt à emprun- ter et sur combien de mensualités. On défriche alors le terrain. Quelqu’un peut faire appel à nous maintenant et n’acheter que dans un an. L.P.B. : Le premier rendez-vous est-il gratuit ? M.C. : Le courtier n’a pas le droit de facturer sa prestation. Il est payé à deux conditions : qu’il y ait un financement réalisé par son intermé- diaire et que les fonds soient débloqués. L.P.B. : Faut-il ajouter des euros à son prêt pour régler la facture ?

Propos recueillis par E.Ch.

Philippe Brenet et Nicolas Bresson ont créé leur société de courtage en prêt immobilier à Besançon.

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