La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

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COMMENTAIRE Jean-Louis Fousseret “Je suis ouvert à toutes les solutions”

Le maire de Besançon souhaite que soit réglé le problème de l’accessibilité de la Citadelle. Il est disposé à étudier tous les scénarios, tout en sachant que le site est contraignant.

il y a eu une très forte mobili- sation de la part de l’opposition municipale contre ce projet. Maintenant, cela appartient au passé, et le passé ne m’intéres- se pas. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment nous pouvons envisager l’avenir. Propos recueillis par T.C.

peux pas parler de budget. Nous allons déjà définir un scénario et ensuite on le fera chiffrer. Nous avons un problème d’ac- cessibilité à ce site l’été en pério- de de forte affluence.Mais notre souhait est de faire en sorte que la Citadelle soit fréquentée tout au long de l’année. Comment la rendre attractive également pour les Bisontins ? J’ai confié cette réflexion à deux adjoints, Jean-François Girard et Nico- le Weinman, ainsi qu’au direc- teur général du site. L.P.B. : Au milieu des années quatre- vingt-dix, est-ce bien la droite qui a fait capoter le projet de téléphérique comme vous le prétendez ? J.-L.F. : Je dis que oui.À l’époque,

L a Presse Bisontine : L’Unesco ne semble pas opposée à un quel- conque projet de création d’un moyen de transport pour accéder à la Citadelle. C’est plutôt rassurant ? Jean-Louis Fousseret : L’Unesco n’est pas notre interlocuteur dans ce dossier. C’est le minis- tère de la Culture. C’est lui qui fera valider le projet par l’Unes- co. L.P.B. : Régler le problème de l’ac- cessibilité à la Citadelle vous tient à cœur. Où en êtes-vous dans la réflexion ? J.-L.F. : Le problème d’accessibi- lité de la Citadelle est ancien. Il est connu. J’ai demandé au directeur général de retravailler sur le sujet afin d’imaginer une solution innovante. La difficul- té à laquelle nous sommes confrontés est de faire se dépla- cer des personnes en nombre important sur ce monument. Nous devons nous doter d’un mode de transport attractif avec en plus des parkings à proxi- mité où les gens pourront sta-

tionner.

L.P.B. : On parle déjà d’un funiculaire. Votre choix est-il arrêté ou au contrai- re tout est encore possible, ascenseur, téléphérique… ? J.-L.F. : Tout est ouvert, sachant que l’équation est très difficile à résoudre entre la prise en compte de l’environnement, des parkings, de l’architecture. Le problème de l’accès à la Cita- delle est beaucoup plus com- pliqué qu’on le dit parfois. Le funiculaire est une piste inté-

Jean-Louis Fousseret a le soutien de l’agglomération qui va engager une étude d’ici la fin de l’année sur l’accessibilité.

ressante. Mais je suis attentif à tout ce qui se passe. Je suis ouvert à toutes les solu- tions du moment que l’on me prou- ve qu’elles sont bonnes. L.P.B. : Quel budget pourrait être dédié à un futur équipement ? J.-L.F. : Vous com- prendrez que je ne

“Je ne peux pas parler de budget.”

ACCÈS Le petit train touristique

Petit train, tout le monde descend Réparé, l’engin ne montera plus à la Citadelle. Il n’est même pas certain qu’il recircule un jour et l’Union des commerçants qui voulait le relancer n’a pas réussi son pari.

D ix-huit mois après sa sortie de route dans un virage de la Cita- delle (onze blessés), le petit train touristique est toujours à quai, même si celui-ci est “réparé et prêt à circuler” annonce son propriétaire Christophe Droz-Bartholet. Mais son arrivée en “gare” de Besançon demeure compro- mise. “Le maire ne s’oppose pas au petit trainmais nous sommes dubitatifs quant à son retour à la Citadelle. L’accident a véhiculé une mauvaise image” dit le cabinet de Jean-Louis Fousseret qui délivre “l’arrêté de circulation” per- mettant à l’engin de stationner et cir- culer dans les rues bisontines. Existe- t-il un intérêt commercial à le relancer sans un passage par le site classé ? “Il est évident que la Citadelle apportait la principale activité au petit train, explique Jean-François Girard, adjoint au tou- risme. C’est un formidable outil d’at- tractivité mais reste à savoir si un pas- sage en centre-ville serait viable économiquement” poursuit-il. Rappelons que cet équipement demeu- re une initiative privée qui n’a jamais été financée par la Ville. Le président de l’Union des commerçants Jérôme Cart avait annoncé dans nos colonnes que le train “recirculerait cet été” (N.D.L.R. : été 2010…) mais n’a jamais réussi à transformer ses paroles en actes. Selon ses dires, il aurait deman- dé une réunion avec les services de la mairie fin juin, “sans retour” ajoute-t-

il. Et de préciser : “L’Union des commer- çants ne peut pas por- ter financièrement le projet. On voudrait avoir une réponse à nos interrogations : qui veut le petit train ? Pourquoi faire, combien ça coû- te, et de quelle date à quelle date pourrait-il fonctionner ? À toutes ces questions, nous aimerions que l’Office

“Mauvaise image pour Besançon.”

de tourisme, la Ville, nous les commer- çants, les restaurateurs et l’exploitant, se mettent autour d’une table pour y répondre…” L’exploitant lui-même n’a pas toutes les réponses et dit ne pou- voir évaluer le retour sur investisse- ment sachant que “l’accident est inter- venu après quelques semaines seulement d’exploitation, dit-il. Je ne peux donc parler de chiffres d’affaires, la seule cho- se que je peux dire, c’est que le petit train m’a coûté de l’argent” conclut Chris- tophe Droz-Bartholet. Finalement, Besançon devrait mettre le paquet pour trouver un autre moyen de transport touristique plus “écolo”. L’avenir du petit train passerait par le centre-ville et dans les quartiers, où paraît-il, “il y a de belles choses à décou- vrir.” Voilà un nouveau billet à com- poster. E.Ch.

Depuis l’accident, le petit train a été réparé, mais il n’est pas près de rouler.

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