La Presse Bisontine 115 - Novembre 2010

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 115 - Novembre 2010

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HISTOIRE

Abandon du projet de téléphérique

Manigances politiques

ou contraintes techniques ? Les élus socialistes qui siégeaient au Conseil municipal de Besançon en 1996 n’ont jamais vraiment digéré la position du ministère de la Culture qui leur a adressé un refus en réponse à leur projet de construction d’un téléphérique. Si très vite on a parlé d’un règlement de compte politique, il y aurait bien des raisons techniques à cette décision négative.

Jean-Claude Duverget, membre de l’opposition municipale en 1995, réfute l’argument d’un complot politique qui aurait fait capoter le projet de téléphérique.

E n 1996, la commission supérieure des monuments historiques dépendant du ministère de la Culture a dit non au projet d’aménagement d’un téléphérique pour accéder à la Citadelle. Cette décision a été ressentie avec une vive amertu- me dans les rangs de la majorité socia- liste de l’époque qui portait ce projet avec détermination. On a dit que la raison de ce refus était surtout poli- tique. Jean-Louis Fousseret qui fut adjoint au tourisme dans l’équipe de Robert Schwint l’a encore rappelé au conseil municipal de septembre. Cet- te objection sans appel serait un coup de la droite !

Un argument que réfute Jean-Claude Duverget, qui siégeait dans l’opposition municipale. “Les choses sont beaucoup plus compliquées que cela. Je com- prends que Jean-Louis Fousseret ait ressenti une amer- tume. Mais à

celui d’un téléphérique, elle ait obte- nu un avis favorable. Compte tenu de la configuration du site et de la natu- re du sous-sol, la construction d’un ascenseur qui passait dans la roche sur une partie du parcours représen- tait presque autant de risques de désta- biliser l’ouvrage qu’un téléphérique. À la fin de l’année 1997, Robert Schwint abandonne définitivement le projet d’un nouveau mode d’accessibilité à la Citadelle. Aujourd’hui, il considère encore cet épisode de son parcours poli- tique comme un échec. T.C.

pect de la qualité des sites culturels” dit-il. Une fois le débat dépassionné, il appa- raît en effet que la décision de la com- mission était d’abord motivée par la mise en exergue d’un certain nombre de contraintes qui rendait incompa- tible l’équipement avec la Citadelle. Au-delà de l’impact visuel, construire un téléphérique revenait à prendre le risque d’ébranler une partie de l’édifice. “Le dossier était mal parti car on ne pensait à l’époque qu’à trouver le moyen d’augmenter la capacité touristique de la Citadelle. L’adjoint au tourisme sou-

haitait atteindre les 400 000 visiteurs. Or, ce n’est pas en ces termes qu’il faut raisonner, mais plutôt en terme de qua- lité de l’accessibilité et de découverte de la Boucle” explique Jean-Claude Duverget. Lui et les autres élus de son groupe étaient plutôt favorables à un ascenseur, “un moyen de transport effi- cace et discret. En plus, nous pensions que le téléphérique détournait la pos- sibilité pour les touristes de se balader dans la Boucle.” Il n’est pas certain que si la majorité avait décidé de soutenir le projet d’un ascenseur panoramique plutôt que

“Atteindre les 400 000 visiteurs.”

l’époque, le refus du ministère n’était pas lié à des considéra- tions de couleurs poli- tiques locales mais à des nouvelles normes du dévelop- pement des villes. En 1995, on commençait à être sensible au res-

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